Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire
Groupe scolaire Anatole-France
Nouvelle-Aquitaine ; Deux-Sèvres (79) ; Thouars ; 9-10 rue Anatole-France ; 49 rue Gambetta
Anatole-France (rue) 9-10 ; Gambetta (rue) 49
20e siècle
20e siècle
1951 ; 1956
Le baby-boom, qui débute en France à la Libération, génère dès les premières années d'après-guerre un surcroît d'utilisation des équipements scolaires, déjà fréquemment insuffisants au cours des années 1930. Le gouvernement met en place, en 1949, une politique de procédés normalisés permettant d'accélérer la construction des nouvelles écoles tout en en limitant les coûts par la rationalisation de la conception et la recherche d'économies d'échelles. Le groupe scolaire Anatole-France de la ville de Thouars est commandé dans ce cadre en 1951 : édifié à l'angle des rues Gambetta et Anatole-France, il doit servir les habitants du quartier de la gare jusque-là dépendants des établissements du centre-ville. L'architecte tourangeau Charles Dorian, à qui est également confiée la restauration du château de Thouars, est chargé de la conception de la nouvelle école.
La nouvelle école comprend, au sud de la rue Anatole-France, un premier ensemble de cinq classes élémentaires implanté perpendiculairement à la voie. Ce bâtiment comprend, outre les salles de classe, des sanitaires, des bureaux des enseignants, et un préau dont la courbe s'adosse à la rue Voltaire, et entoure une vaste cour de récréation. L'école maternelle, au nord de la rue Anatole-France, suit une organisation symétrique, mais ne comprend que trois classes. L'extrémité du préau, au sud, est occupée par le logement du concierge. Un petit immeuble de deux logements de fonction, rue Gambetta, complète enfin le programme. La structure est en maçonnerie de moellons généreusement ajourée : les façades largement percées sont closes par des panneaux de menuiseries en aluminium et en verre, produites par la société Studal sur un modèle conçu par Jean Prouvé. D'autres éléments préfabriqués sont employés pour l'aménagement intérieur et pour la toiture, dont la ligne en V prolongée par des auvents débordants est caractéristique de l'architecture scolaire des années 1950. Les panneaux d'aluminium sont boulonnés entre eux, le montage à sec sur le chantier d'éléments industrialisés devant permettre une économie sensible de temps et de main d'œuvre.
Le groupe Anatole-France est caractéristique de l'architecture scolaire du début des Trente Glorieuses : très normée sur le plan fonctionnel, notamment sur le dimensionnement et la répartition des espaces, elle est aussi un terreau d'invention technique et constructive. Si la maîtrise du coût obère tout programme décoratif, l'architecte exploite cependant la combinaison des moellons d'origine vernaculaire avec le verre et l'aluminium pour réaliser un ensemble lumineux, fonctionnel et hygiénique, sans renier la recherche de proportions élégantes. On rapprochera l'édifice thouarsais de l'école construite par Robert Chaume à Gond-Pontrouvre (Charente, aujourd’hui détruit), ou de celle réalisée par Charles Dorian avec son frère Jean à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire).
2015
2021
La Manufacture du Patrimoine
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