Architecture scolaire ; édifice scolaire ; édifice d'enseignement supérieur
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Talence ; 740 cours de la Libération
Libération (cours de) 740
20e siècle
20e siècle
1972
Claude Ferret (1907-1993) est issu d’une lignée d’architectes (son père, son fils et sa petite-fille ont suivi la même voie). Il obtient son diplôme d’architecte en 1937 (il fut l’élève de Roger-Henri Expert et Gaston Redon). Il édifie les nouveaux locaux de l’école d’architecture de Bordeaux, à Talence, où il enseigne, dans les années 1970. Il participe aussi à la reconstruction de Royan de 1947 à 1964. A Bordeaux, il a travaillé sur la caserne de la Benauge (protégée au titre des MH) et la salle des fêtes du Grand Parc (labellisée au titre de l’architecture contemporaine remarquable). Créée en 1928, l’Ecole d’architecture de Bordeaux n’accueillait à l’origine qu’une vingtaine d’élèves et occupait une aile de l’Ecole des Beaux-arts, près de l’église Sainte-Croix (Bordeaux). Quand il est décidé de doter l’Ecole d’architecture de locaux dédiés, Claude Ferret est sélectionné à l’issue d’un concours restreint, et le bâtiment, érigé à Talence, ouvre en 1973. L’Ecole occupe à l’époque une surface de 9 000 m². Elle connaît par la suite des agrandissements successifs.
Le projet de Claude Ferret repose sur un agencement éclaté de l’école, avec un fractionnement des locaux propres à chaque discipline, de façon à maintenir leur autonomie. Un long bâtiment sinueux, définit par Gilles Ragot comme « la colonne vertébrale de l’établissement », accueillant les salles de cours et les bureaux. Ce bâtiment a conservé ses éléments décoratifs : une double-peau de brise-soleil sur sa paroi extérieure, et des points colorés sur sa paroi intérieure. Ce bâtiment enveloppe un édifice pyramidal abritant un espace de rencontre, et se prolonge par un amphithéâtre. Enfin, cinq ateliers sont répartis en éventail autour du bâtiment principal (à l’Est et au Sud-Est). La diversité des formes et des volumes permet d’accentuer la différenciation des fonctions de chaque espace, de même que leur séparation radicale : ainsi que l’écrit Gilles Ragot, « le formalisme de Ferret souligne jusqu’à l’évidence le découpage fonctionnaliste du plan et de sa distribution. L’absence de couloirs, d’espaces tampons et de transitions accentue cet éclatement architectural ». L’ensemble s’inscrit dans la filiation du mouvement moderne et du fonctionnalisme, et comporte par ailleurs des références à d’autres architectes (la forme d’oeil de l’amphithéâtre renvoie à l’auditorium du lycée de Belo Horizonte, érigé par le Brésilien Oscar Niemeyer entre 1954 et 1956). L’ensemble a connu des évolutions, notamment la pyramide, dont l’intérieur a été aménagé et dont les entrées ont été agrandies par des structures cubiques par les membres de l’Atelier provisoire en 1996. L’amphithéâtre a conservé ses tribunes d’origine. Concernant les espaces administratifs, ils ont conservé, avec des modifications, certains éléments, notamment des placards intégrés dans les cloisons et formant dans les couloirs des coffres de bois. La salle de conseil a également conservé une partie de son décor et de son mobilier. Les agrandissements successifs de 1991, 1994 et 2003 ont accentué l’éclatement du plan initial par l’ajout de nouvelles structures détachées du reste : le bâtiment administratif est prolongé vers le Sud-Est, deux bâtiments de laboratoires et de recherche ont été érigés au Sud du site, et un bâtiment de logements étudiants au Sud-Est. Cependant, ces différentes extensions ne sont pas intégrées dans la labellisation.
"Singularité de l’œuvre : L’Ecole nationale supérieure d’architecture et du paysage de Bordeaux se singularise par l’éclatement de son plan, qui revendique dans la forme même du bâtiment la distinction des différents enseignements, et en fait une mise en pratique des théories du fonctionnalisme architectural. Valeur de manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un mouvement architectural ou d’idée reconnu L’œuvre de Claude Ferret relève, selon l’analyse de Gilles Ragot, à la fois du mouvement moderne et du fonctionnalisme, qui s’illustre notamment par une partition très nette des espaces en fonction de leur rôle. Cette filiation est accentuée par l’hommage rendu à Oscar Niemeyer dans le fait de donner une forme d’œil à l’amphithéâtre. Appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une reconnaissance nationale ou locale Enseignant à Bordeaux, Claude Ferret a eu une carrière d’architecte relativement importante, notamment dans le Sud-Ouest, en particulier dans le cadre de la reconstruction de Royan. "
2020
2021
Gilles Ragot, François-Xavier Maillart
Dossier individuel