Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; centre culturel
Centre international d'art et du paysage
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Beaumont-du-Lac ; île de Vassivière
Ile-de-Vassivière
20e siècle
20e siècle
1980
Souvent présenté comme l’une des plus singulières institutions dans le paysage artistique français et international, le Centre d’art de l’île de Vassivière est un lieu consacré à la création contemporaine, à l’expérimentation, à la production, à la recherche, l’échange, la formation et l’accueil. Il s’y succède des expositions temporaires. Un barrage a permis, en décembre 1949, de mettre en eau Vassivière et a ainsi créé un plan d’eau d’où émerge l’île de Vassivière, d’une superficie de 70 hectares. Pour cette réalisation, une dizaine de hameaux ont été immergés, lesquels font désormais partie de l’imaginaire de la région. Le lac de Vassivière est la plus importante des retenues faisant partie d’un vaste complexe hydroélectrique qui, depuis le plateau de Millevaches, récupère les eaux de la Vienne, pour leur faire suivre la vallée de la Maulde.
Sur l’île de Vassivière, le Centre d’art s’élève au milieu d’un lac de 1 000 hectares, à 700 mètres d’altitude. On y accède à pied par une passerelle, pour découvrir le phare et le bâtiment en forme d’aqueduc. L’architecture postmoderne du bâtiment se décline sur un mode dual, composé de deux entités « contraires et complémentaires » : une tour-phare dressée à la lisière de la forêt et une galerie rectiligne épousant la prairie et orientée vers le barrage, ouvrages d’art qui dominent le paysage et incitent à la promenade et à la découverte de la nature et des œuvres. Le contexte de réalisation n’en était pas moins prégnant. La proposition d’un phare dominant le territoire îlien, première vision du projet, s’est avérée manifeste dans l’appréhension du lieu. Rossi voit dans cet élément architectural un lieu d’observation et de réflexion qui se prolonge horizontalement par un lieu d’études et de création qui se matérialise par le bâtiment voué aux expositions. Un grand escalier hélicoïdal permet d’atteindre le sommet du phare, éclairé par une lanterne permettant une lumière zénithale. Le phare se détache du pavillon du Centre d’art lui conférant ainsi son autonomie et son statut de signal dans l’île. Le parvis, ouvert et protégé par les débords de toiture du corps du Centre d’art, évoque une petite place et assure la jonction entre les deux constructions. La galerie se « cale » dans la dénivellation du terrain, en pente douce vers le lac. La référence au milieu aquatique est utilisée comme fil conducteur du projet. La charpente de la galerie, mise en évidence dans les salles non cloisonnées, est constituée d’une structure en bois rappelant symboliquement la carène d’un navire. L’attention aux matériaux locaux est toujours présente et intégrée à la culture propre de l’architecte. Son interprétation des matériaux l’ont guidé vers une utilisation mixte de pierre et de ciment, de briques et de granit pour les corps de bâtiments, de métal et de verre pour le lanterneau.
Première réalisation d’Aldo Rossi en France, le Centre international d’art et du paysage est un édifice très particulier dans le parcours de l’architecte italien qui œuvre plus généralement dans un environnement urbain. L’ensemble est remarquable par son intégration dans le paysage et l’aménagement de ses rives très tôt protégé.
2002
2021
Dossier individuel