Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; bibliothèque
Bibliothèque francophone multimédia
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Limoges ; 2 rue Louis-Longequeue
Louis-Longequeue (rue) 2
20e siècle
20e siècle
1993 ; 1998
Le quartier de l'hôtel de ville de Limoges, situé au sud du centre historique, fait l'objet à partir de 1994 d'une procédure d'aménagement concerté (ZAC), à l'emplacement de friches urbaines et d'un ancien hôpital. Sa situation géographique est mise à profit pour la réalisation d'un programme d'équipements publics comprenant des bâtiments universitaires et une nouvelle bibliothèque municipale. Cette dernière est confiée à l'architecte Pierre Riboulet (1928-2003), ancien membre de l'Atelier de Montrouge qui avait obtenu le Grand Prix national de l'Architecture en 1981. L'histoire occupe une place importante dans le parti architectural : l'implantation du bâtiment neuf suit le tracé des anciennes voies de la cité romaine d'Augustoritum, tandis que le plan-masse intègre, le long de la rue Louis-Longequeue, un ancien bâtiment hospitalier faisant face à l'hôtel de ville.
Le bâtiment édifié par Pierre Riboulet se décompose en deux volumes emboîtés : le premier, avenue Baudin, comporte les services d'accueil ainsi qu'un café-brasserie, tandis que le second, plus vaste et parallèle à la rue François-Mitterrand, comprend une salle de lecture unique dédoublée par une mezzanine faisant le tour du plateau central. Fermant le parvis de l'hôtel de ville et longeant l'un des axes les plus passants de Limoges, le volume comprenant le hall d'entrée se présente comme un prisme quadrangulaire lisse et entièrement vitré. Ainsi épurée de toute saillie ou ornement, la façade alterne entre la transparence nocturne du verre et la matérialité, la ville se reflétant le jour dans le mur-rideau. Le volume de la salle de lecture présente, sur sa façade latérale, une écriture plus complexe : la structure est revêtue d'un placage de granit dans lequel sont pratiquées de longues failles vitrées horizontales. Un escalier extérieur à ressauts, supporté par des haubans, apporte un élément de transition entre les deux volumes : l'architecte joue des emboîtements et des superpositions de plans pour composer une élévation très graphique évoquant le courant constructiviste. Un même travail de maîtrise des espaces est sensible à l'intérieur, la salle de lecture étant éclairée par trois puits de lumière circulaires, tandis que la jonction avec l'ancien bâtiment hospitalier est assurée par une verrière traitée en jardin d'hiver.
La bibliothèque municipale de Limoges apparaît comme une œuvre de maturité d'un architecte dont la carrière montre l'attention aux besoins collectifs en même temps que le souci d'insertion urbaine de ses bâtiments. Ce vœu de contextualisation est exprimé avec un langage architectural résolument contemporain et particulièrement maîtrisé dans la conception des éléments de second œuvre.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
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