Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; salle de spectacle ; théâtre
Opéra théâtre
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Limoges ; place Stalingrad
Stalingrad (place)
20e siècle
20e siècle
1956 ; 1963
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale la municipalité de Limoges engage une politique de rénovation urbaine et architecturale, comprenant un plan d’équipement culturel visant à redynamiser la ville et adapter l’offre de service public aux besoins nouveaux de la population. En 1958, l’ancien cirque-théâtre (inauguré en 1926) est démoli pour permettre la construction d’un nouvel espace comprenant le théâtre municipal ainsi que le conservatoire de musique. L’étude est confiée à l’architecte parisien Pierre Sonrel, spécialiste de l’architecture de la culture et des divertissements, et qui réalisera quelques années plus tard un édifice comparable à Bourges.
Le nouveau bâtiment limougeaud, par la suite dénommé opéra-théâtre, s’inscrit sur une parcelle trapézoïdale entre la place Stalingrad, la rue Jean-Jaurès et la rue Fitz-James. Cet environnement très urbain génère un plan complexe : l’espace central de la composition est dédié à la salle de spectacle, qui est encadrée par deux autres volumes architecturaux correspondant au conservatoire de musique et aux bureaux et locaux administratifs. L’ossature en piliers en béton armé laissée apparente confère rythme et verticalité à la façade principale : le placement en retrait du nu de la façade crée une grille monumentale et statique ; la courbe comme l’ornement sont totalement absents. Les deux bâtiments en retrait qui encadrent le théâtre, par la simplicité de leurs élévations composées de petites baies rectangulaires, concourent à l’ordonnancement classique et solennel du bâtiment. L’agencement de la façade permet de distinguer les différents niveaux intérieurs : le rez-de-chaussée en retrait correspond au hall d’entrée et l’accueil, l’étage des grandes baies et la galerie réinterprétant la frise classique abritent l’espace de circulation, tandis qu’en attique, le parement des dalles de béton préfabriqué souligne la surface dédiée à la salle de spectacle. Cette dernière, élevée sur trois niveaux, possède une capacité de 939 places qui peut être étendue à 1 484 places grâce à un système de plafond amovible.
L’opéra-théâtre de Limoges rend compte des préceptes architecturaux de l’après-guerre : Pierre Sonrel a recherché une conception compacte et astucieuse, permettant une construction économique et fonctionnelle. Si chaque activité est isolée, la qualité des circulations permet une distribution fluide, la division interne du bâtiment étant en outre lisible dans la composition de la façade. Dénuée de tout artifice jusqu’à tendre vers le brutalisme, cette dernière témoigne de la pérennité des compositions classiques dans les programmes architecturaux modernistes de la France des années 1960.
2002
2021
Dossier individuel