Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire
Groupe scolaire "Les mûriers"
Occitanie ; Hérault (34) ; Alignan-du-Vent ; avenue du Maréchal-Foch
Maréchal-Foch (avenue du )
G426
20e siècle
20e siècle
1954 ; 1955
Comme dans beaucoup de petites communes au sortir de la seconde guerre mondiale, l’état de l'école primaire à Alignan-du-Vent est catastrophique. L'inspecteur d'académie indique en 1945 que les garçons ont trouvé abri dans l'école des filles depuis quatre ans, en occupant « une vieille cuisine et une chambre exigüe ». La commune disposant depuis 1938 d’un terrain destiné à construire une école décide en 1951 d’édifier un groupe scolaire et confie l'étude à Claude-Charles Mazet. Celui-ci est connu pour l'école prototype de Saint-Dionisy dans le Gard, construite en 1950, pour laquelle il a utilisé le système de préfabrication Delta J et qui est une des six écoles agréées par le gouvernement dans le cadre d'un programme d'écoles primaires peu onéreuses et rapides à construire (construite en respectant le devis et le délai de 44 jours). Cette réalisation ayant connu un grand retentissement (publiée en avril 1951 dans la revue L'Architecture d'Aujourd'hui), Mazet construit sur le même modèle les écoles de Sète, Balaruc-les-Bains, Nissan-lez-Ensérune (Hérault) ainsi que celles de Peille (Alpes-Maritimes) et de la Baume à Marseille. Dès août 1951, Claude-Charles Mazet présente son projet pour Alignan : une classe enfantine, une école de filles à trois classes avec salle d'enseignement ménager, une école de garçons à trois classes avec salle de dessin, ainsi que cinq logements. Le 3 juin 1953, le projet est adopté, le conseil municipal approuve le principe des marchés de gré à gré, pour une somme de 32 400 000 francs, financée par une subvention de l'Etat et un emprunt. En 1954, les plans définitifs diffèrent légèrement de l'avant-projet de 1951. Les classes supplémentaires de dessin et d'enseignement ménager n'existent plus, les toilettes ne sont accessibles que depuis le préau, conformément au projet prototype de Saint-Dionisy. Il n'y a plus que trois logements : celui du directeur sur l'avenue, et les deux logements des adjoints à l'arrière de l'école, séparés par la pièce unique du logement de la suppléante. Le terrain de 6 300 m2 est situé au centre du village, bien dégagé, clôturé sur 4 côtés. Il est abrité du Narbonnais, vent soufflant du nord-est, par la masse de l'agglomération. Le sol est légèrement en pente, ce qui permet de bien le drainer. L'implantation des bâtiments est décidée par l'orientation, non par souci de parallélisme par rapport aux voies existantes. Le bâtiment principal est placé sur la diagonale du terrain, vers le sud, dans une composition linéaire pour que toutes les classes aient la même exposition. La classe enfantine est placée près de l'entrée sur l'avenue, séparée de l'école des filles et de l'école des garçons. Chacune dispose de son préau, celui de la maternelle se trouve le plus à l'ouest, les préaux des écoles primaires se trouvent regroupés au centre de la composition. C'est par le préau que se fait l'entrée dans l'école, pour accéder au couloir. Cependant chaque salle dispose d'une porte donnant directement sur la cour. A l'époque, l'architecte souligne que chaque cour est largement ouverte sur la plaine viticole, entourée d'une haie-vive, et plus vaste que ce que requièrent les règlements scolaires. Les bâtiments sont réalisés avec le procédé Delta J. C'est un procédé de préfabrication d'éléments en béton armé, moulés sur place (pendant le début du chantier : terrassements, fondations, réseaux enterrés, ce qui permet de gagner du temps), qui, montés et assemblés, forment la structure. Les murs sont en agglomérés de pouzzolane, hourdis au mortier de ciment ; la couverture est une dalle de béton armé avec pouzzolane incorporée, coulée sur panneaux Heraklith (feuille d'aluminium et bitume pour l'étanchéité) ; les enduits sont en plâtre blanc du Vaucluse, les plafonds en placoplâtre et les murs extérieurs reçoivent un enduit tyrolien coloré. Le système pendulaire des fenêtres a évolué par rapport au prototype. A Alignan-du-Vent, les fenêtres pendulaires sont réversibles : elles pivotent sur un axe horizontal au lieu d'être fixées par le haut du châssis. On peut les retourner presque complètement sur leur axe, grâce aux poignées hautes. L’architecte a perfectionné son modèle pour des raisons de facilité de nettoyage. Il est remarquable de noter que le groupe scolaire d'Alignan-du-Vent est la seule école de Mazet, sur les six écoles que compte la région, à avoir conservé ses huisseries d'origine, en bon état de fonctionnement. Leur inclinaison à 35° implique qu'elles sont protégées des intempéries et de la pluie. La fermeture du préau de la maternelle a permis de créer une classe supplémentaire. Des portes-fenêtres ont été changées et une des salles de classes est devenue la salle des professeurs. En revanche, les préaux ont été laissés ouverts, alors qu'ils ont été assez fréquemment fermés dans les autres écoles de Mazet, pour créer des espaces intérieurs supplémentaires.
2019
Propriété publique
2020
Marciano Florence ; François Michèle
Dossier individuel