Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Villa Urbani
Occitanie ; Hérault (34) ; Castelnau-le-Lez ; 155 rue des Mésanges
Mésanges (rue des) 155
BM42
20e siècle
20e siècle
1983 ; 1985
La villa est construite pour Daniel Urbani, ingénieur chez IBM et sa femme institutrice, dont la commande précisait que la maison puisse être chauffée essentiellement par un poêle central. Guy Grégori (1944-2019) est un architecte autodidacte, d’abord maçon puis métreur à 21 ans. Doué pour le dessin, il suit des cours de commis architecte à l'Ecole des Beaux-Arts de Montpellier, vers 1961-1962. Il est agréé comme architecte en 1977. Il a par la suite des fonctions officielles comme professeur à l'école d'architecture de Montpellier entre 1983 et 1986 et participe au comité de rédaction de la revue Architecture dans le Golfe du Lion et le Comtat. Guy Grégori construit dans les années 1980 plusieurs maisons sur le même principe, toutes dans un environnement urbain et le plus souvent dans des lotissements : celui d'une façade sur rue très fermée, quasiment aveugle, et très ouverte de l'autre côté, côté jardin. L'architecte dit aimer cette notion de « fermeture », de « place forte », comme le montrent ses réalisations de la maison Quelin, 26 chemin de l'Eclair à Castelnau-le-Lez, du siège de la société Parfor, 556 avenue André-Ampère à Castelnau-le-Lez ou de l'église des Témoins de Jéhovah à Saint-Aunès. Il l'expérimente par la suite aussi dans un bâtiment public, la Maison de l'entreprise de Montpellier (avenue Saint-Lazare, aujourd'hui détruit), en concevant un bâtiment sans fenêtres, éclairé par une seule façade vitrée. Le permis de construire est accordé le 28 juillet 1983 et les travaux sont terminés en septembre 1985. La villa se situe rue des Mésanges, dans le lotissement le « Pré aux oiseaux », un quartier résidentiel de Castelnau, alors en plein expansion. La proposition de l'architecte est très radicale. L'aspect extérieur de la villa présente une grande singularité visuelle. Pour répondre aux exigences thermiques des propriétaires, la maison est construite en agglomérés de ciment, avec isolation extérieure et parement de pierre sèche, sans joints. Depuis la rue, la forme, alliée au traitement des façades, montre une construction massive, puissante, hermétique, presque rébarbative, comme une sorte de château-fort, impression accentuée par le toit plat et la présence de la tour-escalier à l'angle. Celle-ci comprend l'escalier d'accès à l'étage ; à sa droite, monte une baie verticale étroite sur toute la hauteur du bâtiment, comme une meurtrière. Les façades est et nord sont presque aveugles, celle à l'est comportant seulement la porte d'entrée, placée dans un profond renfoncement, après quelques marches et un traitement du mur gauche en redents. Disposition novatrice pour l'époque, l'entrée ouvre directement sur le séjour, sans le sas d'un hall d'entrée. Côté jardin, la façade contraste nettement. Elle est ouverte uniquement dans l'angle sud-ouest, vitrée sur toute la hauteur pour laisser entrer la lumière et la chaleur dans toute la maison l'hiver. Mais elle est traitée en creux sous la pointe du toit formant auvent, afin de limiter l'apport de chaleur l'été. A l'étage, deux balcons pleins cassent la verticalité, leur traitement en béton peint forme un contraste avec les murs en parement de pierre sèche. Le mur est comporte le même traitement en redent que près de l'entrée. Le reste des façades sud et ouest est aveugle. Au rez-de-chaussée, les trois pièces principales sont ouvertes les unes sur les autres ; à l'étage se développe une mezzanine. Cet espace fluide répond bien à la commande d'un point chauffage central unique. La grande cheminée, recouverte du même parement de pierre sèche, courant sur les deux niveaux, se présente à la fois comme un élément central de l'organisation de la maison, mais aussi comme un élément monumental de décor. Le garage est creusé sous la maison, sa porte se trouvant côté sud, est accessible également par l'escalier.
2019
Propriété privée
2020
Marciano Florence ; François Michèle
Dossier individuel