Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; immeuble de bureaux
Immeuble de bureaux Cransac
Occitanie ; Hérault (34) ; Montpellier ; 12 avenue d’Assas
Assas (avenue d’) 12
BX 8
20e siècle
20e siècle
1984
La construction de l'immeuble du 12 avenue d'Assas se situe au début de la carrière de François Fontès, architecte montpelliérain, connu pour ses réalisations variées, comme le lycée Jean Monnet à Montpellier (1990), le lycée Marc Bloch à Sérignan (2013) ou la nouvelle faculté de médecine de Montpellier (2017). Cet immeuble est commandité par Jean-Paul Cransac, le propriétaire du bâtiment préexistant, un garage, avec comme programme de le remplacer par un commerce, des bureaux et un appartement en duplex au dernier étage. Le maître d'ouvrage donne carte blanche à l'architecte. Situé dans le périmètre de protection de l'aqueduc des Arceaux, le projet fait l'objet d'un examen particulier de la part de l'architecte des bâtiments de France. François Fontès admet avoir eu la chance de trouver en face de lui un ABF jeune et ouvert aux idées modernes sur l'architecture, qui a donné un avis favorable au projet. Cet immeuble est un des premiers à imposer une architecture contemporaine dans un quartier résidentiel à proximité d'un monument historique. Cette partie de l'avenue d'Assas présente en effet un environnement architectural d'inspiration haussmannienne juxtaposant immeuble à coupole d'angle en ardoise et hôtel particulier de style néogothique. La proposition de François Fontès est audacieuse à une période où la réticence à innover dans un quartier classique est encore importante. Son projet est pionnier à Montpellier et devient emblématique de l’intégration de l’architecture contemporaine en secteur historique. L'immeuble respecte les gabarits environnants. Deux bandes verticales en pierre de Castries à chaque extrémité de la façade ménagent une transition vers les travées centrales en verre miroir. D'abord plates, elles sont traitées en redents sur toute la hauteur de la façade. Une série de balconnets pleins en pierre, traités eux aussi en pointe, contribuent à adoucir le contraste entre son élévation contemporaine et les immeubles qui l'entourent. Les hautes parties vitrées prennent des allures de diamants enchâssés dans la pierre. François Fontès construit peu après, dans le même esprit, l'immeuble qui se situe de l'autre côté de l'avenue, mêlant pierre et verre avec des travées de façade coupées par des arcs en surplomb rappelant les arcades de l'aqueduc des Arceaux. On y retrouve les éléments en pointe en verre miroir qui se découpent sur le ciel. L'intégration dans le paysage, la question de l'environnement historique et social restent des principes importants pour lui : « répondre à un contexte précis, ce qui s'oppose bien sûr au pastiche ».
2019
Propriété privée
2020
Marciano Florence ; François Michèle
Dossier individuel