Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; immeuble de bureaux
Tour Triangle
Occitanie ; Hérault (34) ; Montpellier ; allée Jules Milhau
Jules Milhau (allée)
HM 487
20e siècle
20e siècle
1973 ; 1978
L'opération du centre commercial du Triangle fait partie de l'aménagement de la ZAC du Polygone, réalisé par l’agence Jaulmes et Deshons en 1968 pour étendre la ville en réponse à l’expansion démographique et au nouveau statut de Montpellier choisie par l'Etat comme la préfecture régionale. L'agence de Jaulmes et Deshons conçoit tout le projet : centre administratif (hôtel de ville, centres administratifs régionaux, hôtel Frantel et centre commercial régional du Polygone ouvert en 1975). Le Triangle est envisagé comme une liaison permettant d'assurer la greffe entre le centre-ville historique et le nouveau quartier du Polygone, par la place de la Comédie et l'Esplanade. Le passage entre les deux pôles doit occuper une enclave triangulaire de 4000 m2 pour assurer la liaison piétonnière. En 1973, l'agence montpelliéraine Architectes Urbanistes Associés (AUA), associée à l'urbaniste belge René Stapels (1922-2012), remporte le concours. Les travaux sont menés entre 1975 et 1978. L'agence créée en 1971 est composée des architectes Pierre Tourre, né en 1943 à Alès et Jean-Louis Michel, né en 1943 à Montpellier, et de l’urbaniste Robert Crouzet (1933-2018). Ses principales opérations jusqu'en 1980 concernent la restructuration du quartier de la gare et du quartier Saint-Odile à Montpellier, du centre ville d'Alès, de la COGEMA à Lodève et la construction de nombreux immeubles à Montpellier et sur le littoral. Le programme du concours comprend un hôtel avec des terrasses traitées en jardins suspendus sur les gradins et orientées vers la vieille ville, 6 000 m2 de commerces, 6 000 m2 de bureaux, 4 500 m2 de logements et 15 000 m2 de parkings. La tour du Triangle est une partie seulement du projet qui comprend deux galeries marchandes articulées sur deux niveaux, considérés comme des rues. Il s'agit de la première opération d'urbanisme sur dalle à Montpellier. « Le schéma de l'organisation commerciale est très lisiblement inscrit au sol avec un axe piéton structurant bordé de commerces [...]. La représentation en plan et en coupe de l'ensemble est significatif d'une nouvelle conception de l'urbanisme commercial intra-urbain. [...] La structure spatiale est tridimensionnelle dans son fonctionnement avec des niveaux de commerce superposés ».La tour Le Triangle devient, à sa création, la plus haute construction de Montpellier, avec ses 72 m visibles de tout côté. Sa structure pyramidale est conçue en fonction des gabarits environnants jusqu'à atteindre seize étages. Elle se présente comme une suite de onze travées régulières, décalées en plan et de plus en plus hautes, avec des trames de hauteurs variables et des parties surplombantes. Au pied de la tour côté ville, une monumentale verrière oblique adoucit la verticalité de la première travée. Elle est l'une des pièces maîtresses de l'architecture du Triangle. Initialement prévue comme coffee-shop selon le modèle des grandes chaînes hôtelières, imaginée par l’architecte belge René Stapels, elle accueille dès la construction la librairie Sauramps, Côté allée Jules-Milhau, les façades sont traitées en murs-rideaux, séparées par la verticale nue des refends de béton percés en hauteur d'un grand œil-de-bœuf. Ce dispositif donne des vues complètement différentes selon l'axe de vision. Les six travées centrales sont couronnées d'un balcon de deux étages en porte-à-faux, traité en oblique, qui casse la verticalité et créée un déséquilibre. Côté allée du Tourisme, les façades nord sont plus verticales, chaque travée étant occultée au centre par un haut bandeau plat. Les fenêtres y sont traitées de façon plus traditionnelle, avec une allège On retrouve aux étages supérieurs le balcon en porte-à-faux, formant un simple cube. Les architectes, par les décalages permanents, en plan et en hauteur, créent un bâtiment qui n'écrase pas l’espace environnant. Le mouvement tournant qui accompagne le piéton au fur et à mesure qu'il passe dans l'allée Jules-Milhau montre une architecture dynamique, qui semble sans cesse en déséquilibre. Aucune façade n'est identique et les vues offertes sont toujours différentes, quelque soit l'endroit d'où on regarde.
2019
Propriété privée
2020
Marciano Florence ; François Michèle
Dossier individuel