Architecture hospitalière d'assistance ou de protection sociale ; édifice hospitalier d'assistance ou de protection sociale ; édifice d'assistance ou de protection sociale ; maison de retraite
"Unité de retraite "Riviera 2""
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-Maritimes (06) ; Saint-Cézaire-sur-Siagne ; route de Grasse RD 13
Grasse (route de) ; Départementale (route) 13
20e siècle
20e siècle
1970 ; 1971
Réalisé entre 1970 et 1971, le groupe Unité de Retraite Riviéra 2 est un ensemble de cinq bâtiments à sélection sociale s’adressant à des résidents âgés, aisés et autonomes. Travaillant en Algérie depuis le début des années 1950, Georges Bize et Jacques Ducollet sont proches de l’école corbuséenne d’Alger et développent alors leur propre conception de l’urbanisme et du logement. De retour en France au début des années 1960, les deux associés sont rapidement approchés par la Société de Promotion Unité-Retraite (SPUR) qui vient alors de livrer un premier prototype de résidenceservices, à Aix-en-Provence. Les architectes travaillent dès 1965 sur un vaste projet de construction de groupes Unité Retraite sur l’ensemble du territoire national. Des six programmes prévus, seuls quatre sortent de terre : Touraine 1 (Montrichard, Loir-et-Cher), Riviera 1 (Peymeinade, Alpes-Maritimes), Riviera 2 (Saint-Cézaire-sur-Siagne, Alpes-Maritimes) et le Domaine des Réaux, résidence de grand standing (Soisysur – École, Essonne). Riviéra 2 est donc l’une des premières résidences-services françaises, programme qui ne prendra réellement son envol qu’à la fin des années 1970. Détachée du domaine hospitalier, la résidence-services est un dérivé du foyer-logement, créé dans les années 1950 par le Ministère de la Reconstruction et du Logement et géré par les organismes HLM. A la différence des maisons de retraite réservées à des résidents nécessitant une attention médicale permanente, le foyer-logement, comme la résidence-services, répondent à la demande de personnes âgées valides encore autonomes.
Très représentatif du corpus auquel il appartient, le groupe Riviera 2 est composé de 5 immeubles implantés dans un vaste parc arboré (8 ha), en aval du village de Saint-Cézaire. Chaque immeuble constitue une Unité Retraite et propose des studios entièrement aménagés et indépendants, réunis sur un socle comprenant les services communs et donnant accès à un jardin d’agrément et au grand paysage. L’insertion paysagère très maîtrisée dans un environnement méditerranéen, les qualités de confort, de vue, d’ensoleillement qu’il offre à ses résidents via ses balcons filants et ses studios mono orientés au sud, donnent au groupe Unité Retraite de Saint-Cézaire-sur-Siagne une proximité formelle avec l’architecture de villégiature telle qu’elle peut s’écrire dans les stations de sports d’hiver et les stations balnéaires contemporaines. Les immeubles Unités Retraite conçus par Bize et Ducollet sont construits en béton armé coulé en place. Les éléments de remplissage et de cloisonnement (briques de terre cuite creuses et agglomérés de béton) sont des produits industriels standard. Les qualités recherchées sont l’ouverture sur la vue, l’absence de visà – vis, la petite échelle et la préservation du site. Pour ce faire, le plan des résidences est assez similaire : ces « barres » de 4 étages sur rez-de-chaussée (50 à 80 résidents maximum) sont desservies par une tour de distribution centrale (colonne d’ascenseurs) qui permet de rejoindre les coursives situées à l’arrière des bâtiments. Au rez-de-chaussée, les espaces communs et les services sont en lien direct avec la nature et le parc aménagé. Dans les étages, les appartements pensés selon des principes d’hygiène et de fonctionnalité disposent de rangements pratiques et d’un bon ensoleillement. L’architecture de l’Unité Retraite se réfère au travail de l’école corbuséenne et au brutalisme avec l’utilisation de lignes fortes simples et de surfaces lisses et rugueuses. Mais les finitions et traitements de surface, puisant explicitement dans un vocabulaire régional, tempèrent la radicalité des matériaux et formes du grosœuvre. Elles créent ainsi un lien visuel entre l’architecture et le site. Les enduits qui recouvrent les bétons sont de couleur « ton pierre », conformément aux préconisations du Directeur Départemental de l’Équipement et du Logement. Les pavillons d’entrée et certains socles sont recouverts d’un parement en pierres sèches. La façade des balcons est revêtue d’un parement bois et comporte des menuiseries métalliques et volets roulants également réalisés en bois. Le sol des balcons est couvert de mini-tomettes. L’utilisation de ces différents matériaux traditionnels fait écho à l’environnement à la fois forestier et calcaire de la vallée de la Siagne. L’ensemble n’a été que peu transformé au cours de son utilisation, mais est abandonné depuis plus de vingt ans.
2014
2020
Dossier individuel