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Plateforme ouverte du patrimoine

Tétrodon, habitat mobile

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture domestique ; édifice domestique ; abri

Titre courant

Tétrodon, habitat mobile

Localisation

Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Fos-sur-mer

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1960

Description historique

Au début des années 1970, Jacques Berce et Henri Ciriani, en collaboration avec Annie Tribel, membres de l’équipe de l’Atelier d’Urbanisme et d’Architecture (AUA), inventent une unité d’habitation modulaire conçue à partir d’un container de transport standard (environ 12 mètres), dont le volume est augmenté à l'aide de coques en polyester. En 1971, un prototype de Tétrodon est exposé dans la cour du Louvre. C’est suite à cela que la Sonacotra (Société nationale de Construction de logements pour les travailleurs), à la recherche d’une solution d’habitat pour loger provisoirement les travailleurs construisant l’usine sidérurgique côtière de SOLMER (Arcelor Mittal) à Fos-sur-Mer, passe alors une première commande de 140 exemplaires. Le concept est protégé par un brevet déposé le 17 janvier 1972. C’est l’entreprise Barbot, spécialisée dans les ouvrages de charpente métallique et les containers, qui en assure la commercialisation. La production est stoppée par le premier choc pétrolier et son impact sur la hausse des prix du plastique. Ainsi, environ un millier de Tétrodon sont créés entre 1973 et 1978. En 2011, un Tétrodon en mauvais état est retrouvé dans les environs de Fos-sur-Mer. Il s’agit du prototype du Tétrodon 30 pieds (environ 10 mètres), produit par l’entreprise Barbot qui s’en servit pour abriter son personnel à l’occasion d’un de ses chantiers à Fos-sur-Mer. En revanche, aucun des 140 Tétrodons installés par la SONACOTRA ne subsiste aujourd’hui. Le module retrouvé est entièrement restauré par une association, grâce au soutien financier du conseil départemental, complété par l’aide de la Fondation du patrimoine et la contribution du loto du patrimoine. Après sa restauration, il est placé sur les berges de l'étang de Berre, au niveau de la base de voile de Tholon. Il accueillera désormais des résidences d’artistes, des expositions, des ateliers, etc. Il devient propriété de la ville de Martigues en 2019 après sa restauration.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Le Tétrodon tient son nom du poisson-coffre, possédant la faculté de doubler son volume initial en gonflant des dents latérales. Le principe de cet habitat léger est simple, il s’agit d’un conteneur de transport métallique de trente pieds (10,83 mètres et 4,22 mètres), augmenté de modules fonctionnels sous forme de doubles coques en polyester démontables, isolées par une mousse de polyuréthane, alternées avec des panneaux vitrés ou pleins. Il est équipé d’une coque sanitaire, d’une coque cuisine, de trois coques couchage, et de quatre coques rangements, accrochées aux parois entre longerons et montants métalliques. Viennent s’ajouter trois portes à jour vitré ainsi que deux panneaux plans, une fenêtre coulissante et un panneau plein. L’espace central reste libre, permettant la circulation dans le module. Constitué d'acier, de polyester et de formica, il est représentatif de l'architecture des années 1970 par l’usage de matériaux innovants. Une fois les coques retirées, les Tétrodons se transportent par camion, train, bateau ou avion. Pour l’installation, ils sont levés par une grue et posés sur des plots de béton, sur leurs terrains d'accueil. Modulable, il est possible de le combiner horizontalement ou verticalement, l’ossature d’acier permettant une superposition de quatre éléments au total. L’aménagement et la décoration intérieure étaient également soignées avec sol pastillé Pirelli, portes de placards stratifiées, étagères suspendues, etc., et les portes des sanitaires sont montées sur le modèle des cabines de navires.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À l’origine, le Tétrodon répondait aux besoins d’une architecture de série industrielle, issue des théories futuristes et utopistes des années 1970, objet aux frontières de l’architecture et du design. Le Tétrodon s’inscrit dans le sillage des recherches menées en France depuis les années 1950 sur les possibilités du plastique appliquées à l’architecture et à son industrialisation. Des Tétrodons sont encore visibles en France, notamment sur la côte landaise (qui ont fait l’objet d’une labellisation), mais celui de Fos est un unicum, probablement un prototype résultant d’un modèle expérimental de taille intermédiaire qui n’a finalement jamais été produit. En plus de ses qualités novatrices, il est également un témoin de l’industrialisation et de la mémoire ouvrière de la ville de Fos-sur-Mer.

Date de label

2012

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

La Manufacture du patrimoine

Typologie du dossier

Dossier individuel

13, Fos-sur-mer, Tétrodon, habitat mobile
13, Fos-sur-mer, Tétrodon, habitat mobile
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