Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; école secondaire
Lycée Alphonse-Daudet
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Tarascon ; boulevard Jules-Ferry
Jules-Ferry (boulevard)
20e siècle
20e siècle
1935 ; 1936
Le lycée Alphonse Daudet (ancien collège de garçons) est emblématique du renouvellement de l’architecture scolaire des années 1930, tout en illustrant l’éclectisme architectural de la période. Edifié à proximité de la caserne Kilmaine, il remplace l’école logée dans l’ancien couvent-collège des religieux Doctrinaires (XVIIe siècle) qui menaçait de s’effondrer. Gaston Castel (1886-1971), architecte en chef du département des Bouches-du-Rhône et son adjoint Henri Lyon (1885- ?), architecte principal du département, conçoivent le nouveau bâtiment. Il est l’une des premières réalisations de Gaston Castel en matière d’architecture scolaire. Ce projet prend la suite de deux autres réalisations situées à Arles : l’école des métiers Louis Pasquet (1927-1929) et le collège de jeunes filles (1932-1934).
A Tarascon, les deux architectes imaginent un édifice monumental, dont la composition savante et ordonnancée témoigne de leur culture académique. Ils conçoivent un bâtiment fonctionnel : plan modulaire, rationalité des circulations, etc. Le collège adopte un plan en L, dicté par les caractéristiques du site (orientation, mistral, proximité de la voie ferrée et des casernes, etc.). Les architectes masquent cette asymétrie du plan derrière une façade principale régulière. D’un point de vue formel, les éléments typologiques de l’architecture provençale (tuiles rondes, génoises, claustras en terre cuite, fronton chantourné, colonnes renflées, etc.) sont réinterprétés à la lumière d’un langage architectural plus contemporain, exempt de références historiques. Il en résulte une architecture de qualité, mesurée, à la fois monumentale et locale, une architecture du présent qui reste ancrée dans le territoire et dans les traditions vernaculaires. Gaston Castel, très attentif aux aménagements intérieurs, soigne particulièrement la galerie d’entrée du rez-de-chaussée. Elle prend la forme d’une grande salle hypostyle au centre de laquelle se trouve une allégorie de la République tenant une Victoire ailée dans sa main droite et des branches de lauriers dans sa main gauche. Cette œuvre du sculpteur Henri Raybaud (1879- ?) que Gaston Castel associe régulièrement à ses réalisations, symbolise l’idéal de la méritocratie républicaine dont la réussite passe par l’école. Il a fait récemment l’objet d’une extension due à l’architecte Christophe Gulizzi.
2012
2020
Marantz-Jaen Éléonore/Drac PACA
Dossier individuel