Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; salle de spectacle
Stadium
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Vitrolles
20e siècle
20e siècle
1990 ; 1994
Au début des années 1990, le maire de Vitrolles, Jean-Jacques Anglade, veut doter sa commune d’une salle multifonctions de 5 000 places pouvant accueillir des manifestations sportives, concerts et événements culturels. Souhaitant un projet porteur d’une image forte pour la ville, la municipalité sélectionne sur concours la proposition de l’équipe constituée de l’architecte Rudy Ricciotti et de l’entreprise THEG Fougerolle (Travaux Hydrauliques et d’Entreprises Générales), qui fusionnera en 2001 avec Eiffage. Ensemble, ils assurent la conception et la réalisation du projet, dont le budget, limité, est fixé au préalable. L’équipement est inauguré en 1994 mais, le dépôt de bilan en 1996 du club de handball de l’OM Vitrolles, pour lequel il a notamment été construit, et le changement de municipalité en 1997, font que le Stadium est fermé au public en 1998 après seulement quatre années d’activité. Laissé à l’abandon, le bâtiment s’est détérioré et a souvent été dégradé. En 2004, sa gestion est confiée à la communauté d'agglomération du Pays d'Aix, avant de revenir à la ville de Vitrolles en 2015, dans la perspective de réhabiliter le lieu. En 2015, une association de défense patrimoniale, La Renaissance du Stadium, est créée, avec pour objectif la réouverture de la salle. La même année, la municipalité réfléchit à un nouveau programme orienté vers les activités ludiques. Différents projets ont émergé sans réelle concrétisation. En 2018-2019, l’association imagine une exposition intitulée MEFI, la première consacrée exclusivement au bâtiment et à son avenir. Fin 2021, le Festival d'Aix-en-Provence a exprimé le souhait d’utiliser le stadium de Vitrolles comme salle de concert, dès 2022.
Rudy Ricciotti signe un monument radical, un parallélépipède de 25 mètres de haut sur 60 mètres de long, fait entièrement en béton mat noir sans apprêt. Bâti sur une zone où la terre est rendue rouge par la présence de bauxite, il en résulte « un carré noir sur un fond rouge » selon les mots de son concepteur. Les murs extérieurs sont perforés de triangles rouges. Ce monumental monolithe d’une superficie de 6 000m2, n’a ni l’aspect d’une salle de concert ni celui d’une salle de sport. Symétriques de part et d’autre de l’entrée, des escaliers de secours, faits d’emmarchements de tôles fixés sur de longues piques de métal rouillé, ont été installés à la demande des pompiers.
Depuis la construction du Stadium, l’œuvre fait polémique, chef-d’œuvre architectural pour les uns, véritable repoussoir pour les autres, il ne laisse personne indifférent. D’un point de vue architectural, le Stadium préfigure d’autres œuvres de l’architecte Rudy Ricciotti, telles que le Pavillon Noir à Aix-en-Provence, salle de spectacle initiée en 1999, ou encore le MuCEM à Marseille, inauguré en 2013. Complètement atypique, l’édifice se singularise par sa monumentalité, sa brutalité et sa radicalité, revendiquées par son concepteur, qui le définit comme un monolithe de béton noir sur fond de mistral rouge.
2018
2020
Dossier individuel