Urbanisme et espaces aménagés ; agglomération ; station de villégiature ; station balnéaire
Station balnéaire Simone-Berriau Plage (ensemble résidentiel)
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Hyères-les-Palmiers ; route des Salins
Salins (route des)
20e siècle
20e siècle
1960 ; 1962
En 1934, Simone Berriau découvre Hyères. Elle réside au domaine de Mauvanne, vaste propriété viticole dans laquelle elle reçoit des hôtes illustres tels que Chaplin ou Colette. En août 1944, les Allemands envahissent les lieux, le domaine est pillé et bombardé. Motivée par le succès grandissant des vacances et des loisirs, elle projette de réaliser un vaste programme d’hôtellerie moderne dont les différents propriétaires seraient des personnalités du spectacle. Son but est de créer un lieu de villégiature de standing où confort, détente et loisirs sont les priorités. En 1957, elle acquiert aux Salins d’Hyères différents terrains abandonnés dont certains appartiennent à la Marine Nationale. Situés à l’embouchure du Gapeau, ils s’étendent du rivage au boulevard du front de mer. L’entrepreneur Marius Cayol débute le chantier en 1962. Dès la fin de la seconde guerre mondiale l’activité de Pierre Pascalet ne cesse de s’étendre. A Toulon, il construit de nombreux immeubles tels que Le Concorde ou La Tour d’Ivoire. Particulièrement intéressé par l’aménagement de la Côte d’Azur, par son développement touristique, il lance la station balnéaire de Boulouris près de Saint-Raphaël (Var). A Toulon, il édifie le téléférique du Mont-Faron au sommet duquel il aménage le musée du débarquement en Provence. Il se lie d’amitié avec Simone Berriau, qui lui fait part de son projet de résidence balnéaire. Cet artiste complet, peintre, dessinateur, décorateur et céramiste en réalise les plans. Il est accompagné du promoteur Marius Cayol à qui l’on doit la rénovation moderne de Hyères mais aussi la construction de nombreux logements et surtout de Giens Village.
La copropriété de quatre hectares réunit principalement trois immeubles baptisés du nom des succès du théâtre Antoine. Une tour de neuf étages, L’heure éblouissante, au centre de l’ensemble accueille des studios. Vu du pont et La chatte sur un toit brûlant sont deux immeubles-barres de quatre étages. Ils se dressent face à la mer, délimitant d’un côté les places de stationnement et de l’autre les espaces de loisirs. Les appartements de deux et trois pièces sont traversants et desservis par une coursive extérieure. Les cages d’escalier hors œuvre et les ouvertures en forme de hublots rappellent l’architecture paquebot des années Trente, plus précisément le Latitude 43 réalisé par Georges-Henri Pingusson à Saint – Tropez. De petits duplex avec jardins prennent place face au Gapeau. Entre le port et la plage, les installations de bord de mer comptent une piscine, une pataugeoire, des vestiaires, un solarium et un restaurant. On y accède par un axe central bordé d’une galerie marchande ou par les jardins plantés de diverses essences méditerranéennes. De nombreuses mosaïques en céramique ont été réalisées par l’architecte dans les ateliers Proceram d’Aubagne. Leurs motifs figurés et géométriques enrichissent les espaces extérieurs très soignés de la copropriété et contribuent à son originalité. Après avoir accueilli des célébrités comme Jeanne Moreau, Georges Guétary ou Michel Serrault, le petit village d’artistes reçoit aujourd’hui des vacanciers plus anonymes. Les descendants de Simone Berriau, chargés de la direction du théâtre Antoine, y reviennent encore chaque été. Les habitations et les espaces verts sont particulièrement bien entretenus. Les décors en céramique sont bien conservés. Néanmoins les installations balnéaires, particulièrement prisées à l’époque, sont à présent très dégradées et désaffectées.
2000
2020
Giuliani Audrey
Dossier individuel