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Plateforme ouverte du patrimoine

Immeuble dit résidence San Miguel

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; immeuble

Titre courant

Immeuble dit résidence San Miguel

Localisation

Localisation

Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Vaucluse (84) ; Avignon ; rue Ninon-Vallin

Adresse de l'édifice

Ninon-Vallin (rue)

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1968 ; 1978

Auteur de l'édifice

Description historique

La résidence San Miguel, réalisation emblématique de Max Bourgoin, est un ensemble de bureaux et de logements haut de gamme implanté sur un terrain de 4 000 m2, situé immédiatement derrière les remparts du XIVe siècle. Ces immeubles tirent une large part de leur notoriété et de leur exemplarité du dialogue que l’architecte a su établir avec la muraille médiévale. Formidable démonstration d’intégration au site ! Situation assez exceptionnelle, il se trouve que l’architecte a été son propre commanditaire : il avait en effet acquis le terrain avec sa femme au début des années 60 avec l’idée d’y réaliser une opération exemplaire, libérée des impératifs de rationalité, et dégagée dans une certaine mesure des contraintes de rentabilité. Max Bourgoin est un architecte totalement atypique, dont l’œuvre se situe en marge de toute mode ou courant. Après une formation initiale aux Arts et Métiers avant-guerre, puis à l’atelier Expert aux Beaux-Arts à Paris, il a commencé sa carrière professionnelle au lendemain de la Libération et a été pendant près de 30 ans un acteur important de la Reconstruction dans le Vaucluse où il construisit des milliers de logements et des dizaines d’équipements, principalement scolaires, en grande partie basés sur des procédés d’industrialisation lourde. C’est au début des années 60, après s’être séparé de son associé Albert Conil, qu’il démarre une seconde carrière où il s’émancipe de son rationalisme initial et approfondit son travail sur la peau du bâtiment, développant une approche plus intégrée à l’environnement.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

L’ensemble est réalisé de 1968 à 1978. Les bâtiments s’organisent autour d’une vaste cour intérieure en se conformant aux alignements urbains. Un bâtiment bas, abritant une galerie et des bureaux, s’interpose entre la rue et la cour, tout en assurant la continuité du bâti. Il laisse apparaître l’aile arrière et permet l’éclairage et l’ensoleillement du cœur de l’îlot. De la morphologie de cet ensemble bâti imposant se dégage une impression d’équilibre. Sur un schéma de composition classique, à la trame et aux percements réguliers, Max Bourgoin superpose un jeu de décrochements et rompt avec la linéarité. Les formes se libèrent du carcan de la trame imposée et se répondent en un dialogue constant. La façade sur rue, de 85 m de long, se lit telle une partition orchestrale. La construction en retrait de la rue a permis de ménager un dispositif d’accès élaboré : des places de stationnement et une rangée d’arbres isolent de la voie, de petits emmarchements conduisent à une promenade dallée longeant une galerie couverte desservant les commerces et les entrées. A l’image de cette séquence d’accès, les espaces de transition sont soignés. Porche, passage, patio encouragent la déambulation à travers des jeux d’ombre et de lumière comme seule l’architecture du Sud peut en produire. Aucun point de vue n’est privilégié ou imposé, les parcours sont libres, riches de découvertes plastiques ou ornementales. Abandonnant toute sobriété, l’architecte se laisse aller à la création d’espaces fluides, colorés et chaleureux. Là encore, il travaille la surface, la peau du bâtiment, la pierre et l’enduit. A travers une profusion de détails, l’ornementation fait corps avec le bâti. Aucune surface n’est négligée. Max Bourgoin cherche et crée de la matière jusque dans les enduits griffés, renflés, enchâssés de cabochons de céramique. Les légendes des documents techniques illustrant les façades parlent d’elles mêmes : pierre sciée, pierre éclatée, croûte de pierre, pierre massive brute, empreintes, briques, etc. Il montre une jubilation à travailler le fer, le bois ou la céramique. C’est un hommage au savoir-faire des artisans qui ont œuvré dans les marges étroites qu’il leur concédait. Telle une sculpture, l’architecture garde la trace de la main de l’homme : empreintes de truelles, de doigts. Max Bourgoin n’hésitait pas à prendre l’outil sur le chantier : l’arbre dessiné dans un renflement de l’enduit constitue sans doute sa dédicace. Les appartements sont spacieux. Ils peuvent, à la demande des futurs propriétaires, être équipés d’une cheminée ou de pièces de mobilier dessinées par l’architecte. Ils bénéficient, pour la plupart, de deux orientations au moins et d’un balcon ou d’une loggia. Aux derniers niveaux se dissimulent souvent de vastes terrasses maintenant trahies par leur végétation luxuriante.

Protection et label

Date de label

2000

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Nicolas Frédéric

Typologie du dossier

Dossier individuel

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84-Avignon, résidence San Miguel
84-Avignon, résidence San Miguel
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d'Azur – Tous droits réservés
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84-Avignon, résidence San Miguel
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