Génie civil ; ouvrage d'art ; pont
Pont suspendu sur la Loire
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Châtillon-sur-Loire ; Route départementale 50
000 AB 01
20e siècle
20e siècle
1928 ; 1951
Le premier pont de Châtillon est édifié entre 1838 et 1841 mais il est à plusieurs reprises endommagé par de fortes crues. Sa reconstruction ordonnée en 1928 est confiée à Baudin-Châteauneuf. Achevé en 1931, il est démoli en juin 1940 pour faits de guerre et reconstruit à l'identique entre 1949 et 1951. Fondée à Châteauneuf-sur-Loire en 1919 par l’entrepreneur Basile Baudin et Georges-Camille Imbault, ingénieur des Arts et Métiers, l’entreprise Baudin-Châteauneuf est dirigée de 1932 à 1951 par Imbault qui, en outre, fait une belle carrière, en grande partie à l’étranger, notamment en Australie où il travaille au pont de Sydney (1925-1932) en tant qu’ingénieur-conseil. La reconstruction des ouvrages d’art en France après la Seconde Guerre mondiale le ramène durablement.
Ce pont franchit la Loire à Châtillon pour relier la route départementale n° 50 à la route nationale n° 7. Sa longueur est de 350,10 m. Il est constitué de quatre travées, deux travées de rive d’une longueur de 75,80 m. et deux travées intermédiaires de portée libre d'environ 92 m. chacune. Les culées et les piles en pierre sont les vestiges du premier pont de 1838, mais les piles ont été réadaptées pour obtenir une largeur de chaussée de 5,50 m.et permettre la mise en place d'étroits trottoirs. Le système de suspension repose sur trois paires de piliers et sur un portique au niveau de chaque culée. Ces deux portiques sont constitués des anciens piliers de pierre surélevés et reliés entre eux en leur sommet par un entablement de béton. De chaque côté de la chaussée, la paroi métallique du tablier fait office de garde-corps. Sous le tablier chaque travée est dotée d'une nacelle coulissant sur rails pour l’entretien de l’ouvrage.
Le pont suspendu de Châtillon-sur-Loire constitue un témoignage patrimonial du génie civil particulièrement cohérent et atteste la volonté, aux XIXe et XXe siècles, de développer les points de passage entre les rives gauche et droite de la Loire. Cet ouvrage nous permet d'observer différentes déclinaisons structurelles imaginées par deux des plus importants concepteurs français de ponts suspendus, Ferdinand Arnodin et la société Baudin-Châteauneuf. Cette dernière société est l’un des fleurons du BTP et de l’ingénierie civile du val de Loire et même en France, où elle participe, encore aujourd’hui, à de grands chantiers.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine