Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; lieu de production médiatique ; établissement de production audiovisuelle
Maison de la radio
Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Strasbourg ; 3 rue Lauth
Lauth (rue) 3
20e siècle
20e siècle
1956 ; 1961
Strasbourg a été choisie pour accueillir la Maison de la radio en raison de son importance et de son rôle de premier plan dans le domaine artistique, ainsi que de sa localisation privilégiée au cœur du continent. La Direction régionale se distingue par son intérêt porté à la musique et au théâtre. La station de Strasbourg accueille notamment une troupe de comédiens professionnels, et notamment de dialecte alsacien, qui réalise plusieurs émissions par semaine. La Maison de la Radio est construite entre 1956 et 1961 par les architectes Paul Tournon, A. Devilliers et P. Verdier pour remplacer les studios situés sur l’avenue de la Marseillaise.
La Maison de la Radio est édifiée sur un terrain d’un hectare environ. Elle est édifiée à l’emplacement des anciennes fortifications de la période de l’annexion allemande (1971-1918) déclassées en 1922, sur la frange nord de la Neustadt. L’ensemble se compose de la direction régionale accueillant les services administratifs, techniques, financiers, artistiques et d’information, le centre de production comprenant un studio et des salles de répétition, la grande salle dédiée aux émissions musicales ou de variétés, le centre des redevances, les annexes – notamment des garages et une cantine – le centre de télévision ainsi que l’auditorium. La circulation et les entrées sont conçues selon les catégories de personnes : personnel, technicien, public et artistes. En effet, l’entrée du public de la grande salle se situe place de Bordeaux tandis que les logements du personnel sont isolés. Les différents bâtiments comportent un soubassement en grès des Vosges appareillé au-dessus duquel règne un revêtement en pierre d’Euville Roche de 6 cm d’épaisseur. Pour la grande salle, les éléments d’Euville ont constitué une face d’un bloc préfabriqué en béton qui a ensuite été posé comme une pierre de taille. Le parti architectural de l’ensemble correspond principalement au choix de l’ORTF (Office de radiodiffusion télévision française), au souhait des services de l’Urbanisme de la Ville de Strasbourg de réaliser une composition respectant l’environnement de la place de Bordeaux, ainsi qu’aux nécessités techniques d’isolation des studios. Deux prérogatives ont présidé au parti architectural : l’isolation phonique et le traitement acoustique. Pour la réalisation de la grande salle accueillie dans l’auditorium, les architectes ont opté pour le principe de deux ossatures séparées reposant sur des semelles situées à deux mètres au-dessous du niveau du sol. Ces semelles comportent une saignée garnie de fibragglo destinées à augmenter le trajet des ondes sonores. L’ossature extérieure s’appuie sur des portiques métalliques supportant également la toiture. L’ossature intérieure a été réalisée en béton banché de 50 cm d’épaisseur. Le plafond intérieur s’accroche sur des poutrelles métalliques portées sur les murs. Latéralement, la distance entre les deux parois est de l’ordre de deux mètres et l’intervalle a été amortie avec de la laine de verre de 6 cm d’épaisseur accrochée à la paroi intérieure par des fils laissés lors du coulage du béton. Le sol n’est pas relié à l’ossature intérieure, il s’appuie sur des plots reposant directement sur le terrain. Orienté vers la place de Bordeaux, l’auditorium constitue l’édifice majeur de l’ensemble. À l’origine, il offre au public une soirée poétique, littéraire ou musicale par mois. L’édifice est de forme trapézoïdale. La façade en verre de l’entrée au rez-de-chaussée est ornée de motifs rectangulaires en métal doré. Au-dessus du rez-de-chaussée bas s’élève, en porte-à-faux et sur un plan légèrement concave, le promenoir agrémenté d’une composition panoramique en carreaux de céramique, de 25 mètres de long sur 6 mètres de haut. Cette composition est réalisée en 1961 par le céramiste G. Gomila (de Perpignan) d’après les dessins du peintre Jean Lurçat. Cette œuvre maîtresse de Lurçat, sur le thème de la Création du monde, est visible derrière la majestueuse verrière de la façade. À l’intérieur, le plafond de la grande salle est réalisé en staff plein, et constitué dans la partie au-dessus de l’orchestre par des lames de staff inclinées destinées à orienter les ondes sonores vers la zone microphonique et le public. Entre ces lames sont placées des herses supportant les appareils d’éclairage ainsi qu’un jeu de passerelle permettant d’accéder aux herses. L’intervalle entre le plafond en staff et l’ossature intérieure est utilisé pour le passage des gaines de soufflage du conditionnement d’air. Les façades latérales et la partie derrière l’orchestre sont réalisées en céramique et revêtues de colonnes de section trapézoïdale dont la face avant, inclinée par rapport à la verticale, est constituée par un panneau en bois verni. Les autres salles d’enregistrement sont également conçues pour assurer une performance acoustique optimale.
2015
CRPS 12/11/2015
Public