Groupe scolaire Léonce Ruffié

Dénomination de l'édifice

Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire

Titre courant

Groupe scolaire Léonce Ruffié

Localisation

Occitanie ; Hérault (34) ; Saint-Thibéry ; boulevard des Ecoles

Adresse de l'édifice

Ecoles (boulevard des)

Références cadastrales

AB 487

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1935

Auteur de l'édifice

Description historique

Le premier projet d’école de Saint-Thibéry avait été confié en 1913 à M. Miller, architecte à Béziers ; il meurt pendant la Première guerre mondiale. André Francou prend la relève en 1920 et propose un vaste groupe scolaire avec salle de conférences comme il en a construit avant-guerre à Murviel-les-Béziers ou à Corneilhan. Mais le projet doit être ajourné faute de moyens (cependant André Francou a reçu des honoraires pour son projet (DCM novembre et décembre 1924)). Le projet de 1930, dû à Charles Touzet, est plus modeste, la salle des fêtes ayant disparu du programme. Charles Touzet est un architecte local, basé à Béziers et auteur de bâtiments publics dans la région. Le rapport de l’architecte dans le dossier de présentation indique en préambule que « les enfants de la commune sont placés dans des écoles communales au-dessous de toute imagination, surtout pour les filles et les petits enfants ». L’école de garçons a 50 ans, elle est délabrée, et l’école des filles est dans l’ancien hospice, mal approprié, régulièrement inondée, malpropre et « d’une insuffisance notoire ». L’emplacement est celui qui avait été choisi en 1913. Le terrain de 11 500 m², dont 6 800 m² pour l’école et le reste pour le terrain de sport, est situé à l’écart du centre historique, le long de la voie de chemin de fer. On perce devant le boulevard des Écoles, qui fait 12 m de large, et en face de l’entrée principale, l’avenue Mario-Roustan qui crée une perspective vers la mairie. L’école occupe donc un îlot entier, la voie arrière menant au terrain de sport, en hauteur par rapport à l’école. L’adjudication est faite en janvier 1933 et en décembre 1935 le conseil municipal autorise le règlement d’un mémoire d’honoraires de surveillance des travaux par M. Azais, ingénieur principal du service vicinal. L’école est achevée en 1936.

Commentaire descriptif de l'édifice

L’école occupe tout l’avant d’un vaste quadrilatère, avec une façade de 118 m de long sur 54 de profondeur. Le plan général est en U, sur deux étages, avec les classes en rez-de-chaussée et les logements à l’étage ; l’orientation générale est nord-sud. Dans la cour, deux bâtiments situés orthogonalement à la façade principale (préau des filles avec cantine et salle d’exercice de la maternelle, partagent l’espace de cour en trois parties. Un jardinet avec grille sépare l’école du boulevard. La longue façade est organisée régulièrement avec trois pavillons d’entrée en léger ressaut. Les entrées des écoles, porte simple précédée d’un petit escalier, se situent dans la première travée à droite du pavillon ; pas d’entrée monumentale ni d’inscriptions. L’école de garçons (192 élèves) est à l’est, celle des filles (150 élèves) au centre, la maternelle (120 enfants) à l’ouest. Chaque programme est très complet : salles de classes, cours complémentaire, salle de travaux manuels, bibliothèque, préau, réfectoire, cour. Les pavillons reçoivent au rez-de-chaussée le bureau et une partie du logement (cuisine et salle-à manger qui permettent de surveiller l’entrée et la cour) et à l’étage les chambres. L’étage de l’aile des classes abritent les logements des adjoints et adjointes. La maternelle, avec son programme spécifique, comprend les dortoirs, salles de repos et salle de propreté, en retour d’angle. A l’arrière, deux petites galeries parallèles (l’une vitrée, l’autre ouverte) mènent côté maternelle à une grande salle d’exercices et au préau des filles contigu. Au milieu de la cour de l’école primaire, le bâtiment abritant les deux cantines. Au fond de la cour, sont situées les salles de couture et de travaux manuels. La directrice disposait d’un petit jardin privé dans la cour, contre la galerie. Il était séparé par un grillage. Cet espace existe toujours, mais fait partie intégrante des espaces de cour. Le second, entre les réfectoires et la classe de travaux manuels, a été comblé par une extension (années 1990, cantine). Les préaux sont de vastes espaces ouverts, simple toiture sur une charpente métallique ; ils n’ont pas été fermés. Les toilettes sont contre le mur du fond de la cour, loin des classes. Les classes sont traversantes, éclairées côté rue par de grandes baies en arc segmentaire ; entre deux baies, une fenêtre plus petite indique le dépôt commun à deux classes. Côté cour, une longue galerie de circulation double les classes. Elle est largement ouverte, chaque arc entre deux piliers carrés en pierre correspondant strictement à la grande baie sur cour côté sud. Cela permet à la fois un éclairage et un ensoleillement maximum des classes l’hiver, et un brise-soleil naturel pendant la saison chaude. Une partie de la galerie a été fermée postérieurement par des vitrages côté maternelle. Des faux-plafonds ont été créés dans les salles de classes. Côté rue, changements des baies pour du PVC, mais côté galerie, menuiseries d’origine (sauf pour les appartements). A l’étage, une grande galerie-coursive dessert l’ensemble des logements. De la largeur de la galerie du rezde – chaussée, elle est couverte par l’avancée du toit (sous-face arrondie en bois courbé) reposant sur des poteaux en fonte. Une simple rambarde la sépare de la cour. La construction est en maçonnerie traditionnelle. Il n’y a aucun décor, ce sont les jeux de matériaux qui en tiennent lieu (béton en soubassement, moellons de basalte, angles en “cairons” ou moellons enduits en ciment, arcs des ouvertures en briques avec motifs, frise enduite couleur ocre sous le toit). La mise en œuvre des matériaux souligne les éléments structurants de la construction, dans la continuité du mouvement rationaliste initié par Viollet-le-Duc.

Date de label

2023

Statut juridique du propriétaire

Public

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Girard Laura ; Marciano Florence

Cadre de l'étude