Groupe scolaire Matabiau

Dénomination de l'édifice

Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire

Titre courant

Groupe scolaire Matabiau

Localisation

Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Toulouse ; 40 rue Matabiau

Adresse de l'édifice

Matabiau (rue) 40

Références cadastrales

AB 822

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1927 ; 1957

Description historique

Après les lois Jules Ferry de 1881, 1882 et 1886, de nombreuses écoles sont construites dans les quartiers toulousains, centraux, de faubourgs et proches de la campagne, telles que l’école du Pont-des-Demoiselles (1899), l’école de Saint-Simon (1899). Sous les différentes municipalités, devant l’accroissement constant de la population et ses effectifs scolaires, plusieurs campagnes de construction scolaire sont conduites. Sous la municipalité de Paul Feuga, avec l’architecte en chef de la ville Jules Milloz, trois groupes scolaires sont réalisés dans l’après-guerre concrétisant des projets initiés au début des années 1910. Ainsi, par délibération du 14 décembre 1921, le Conseil Municipal approuve un projet de construction de trois groupes scolaires au Busca, à Matabiau et à Croix-Daurade. Toutefois, plusieurs années s’écoulent avant leur mise en chantier autour de 1924-1925 puis leur livraison sous la mandature suivante, d’Etienne Billières. Jules Jean Milloz (ou Milhoz), né le 21 mai 1876 d’un père ébéniste, suit des études artistiques à l’école des Beaux-arts de Toulouse, qu’il poursuit à l’ENSBA à Paris dans l’atelier de Patrice Bonnet et Léon Jaussely, grâce à une bourse municipale (grand prix municipal en 1898). Rentré à Toulouse, il devient en 1906 l’adjoint de Joseph Galinier, au service d’architecture de la ville de Toulouse. A partir de 1912, il devient architecte en chef de la ville de Toulouse. Jean Montariol devient son adjoint en 1927. Jules Milloz prend sa retraite quelques années avant sa mort en janvier 1939. Les habitants des quartiers Matabiau, Bayard et Concorde demandent la construction d’une école. En 1901, le conseil municipal adopte les conclusions d’un rapport visant l’acquisition de parcelles pour la construction d’une école de filles et une école maternelle. Un projet est présenté en 1912 par l’architecte en chef de la ville, Joseph Galinier. Les expropriations et démolitions démarrent en 1911, s’interrompent pendant la guerre et reprennent en 1921. Les plans sont mis à jour par l’architecte de la ville Jules Milloz. L’exécution des travaux est confiée à MM. Badia frères, pour les terrassements, la, maçonnerie et les pavages, à la Société « Les Charpentiers Toulousains » pour la charpente, à Dax pour la couverture et la zinguerie, à M. Vaillant pour la plâtrerie, à M. Virton pour la peinture et la vitrerie et à MM. Fonquernie et Galinier pour la ferronnerie et la serrurerie. Commencés le 20 octobre 1925, les travaux du groupe de Matabiau s’achèvent le 30 septembre 1930. Quelques années plus tard, une extension de l’école est prévue mais elle n’est réalisée qu’en 1957.

Commentaire descriptif de l'édifice

Conçue dans la même temporalité que les groupes scolaires Croix-Daurade et Jean-Jaurès, dont les plans sont signés de Jules Milloz, l’école Matabiau présente des similitudes formelles, constructives et plastiques mais également de nombreuses différences. La situation urbaine dans le faubourg proche du centre-ville a influencé le projet. Le terrain disponible, suite à l’acquisition de plusieurs parcelles, demeure contraint par sa superficie réduite, par son environnement bâti dense. Le terrain est situé au cœur d’un îlot compris entre la rue Matabiau et la rue Raymond IV. Le complexe scolaire donne sur la rue Matabiau et un accès est ménagé sur l’impasse de l’Orient. Il se décompose en plusieurs bâtiments. Un premier se développant sur deux niveaux prend place sur la rue Matabiau. Cet imposant édifice se compose d’un corps central en retrait et de deux corps de bâtiment latéraux implantés à l’alignement. Les angles sont adoucis en pan coupé. L’espace ménagé, protégé d’un muret surmonté de grilles en ferronnerie, accueille les enfants et dispose de deux entrées latérales, celle de droite donnant sur l’école maternelle et celle de gauche à l’école de filles. Chaque vestibule permet de rejoindre la cour de récréation située à l’arrière et un grand escalier desservant les logements au premier étage. Le corps de bâtiment central est occupé par une vaste salle d’activités à la généreuse hauteur sous plafond. A l’arrière se développe un bâtiment de plain-pied de plan U organisé autour de la cour de récréation. On y trouve les salles de classe qu’une galerie périphérique dessert. Les casiers en bois des enfants y sont installés et sont toujours présents depuis l’inauguration de l’école. Ce bâtiment est affecté à l’école maternelle. Un troisième corps de bâtiment est implanté en fond de parcelle. Il est accessible par une seconde cour de récréation. Il se déploie sur trois niveaux, chacun disposant deux salles de classe, desservies par un grand escalier central. Les salles de classe bénéficient d’un éclairement bilatéral. Elles sont prévues pour l’école des filles. L’ensemble des bâtiments sont construits en maçonnerie de briques, associée probablement à une ossature en béton armé pour le premier bâtiment. Seul le troisième bâtiment en fond de parcelle est couvert d’une toiture en tuiles. Les autres bâtiments sont couverts d’une terrasse en ciment. L’architecte mélange les styles. Les percements alternent différentes formes d’arcs. Sur la rue Matabiau, la façade offre de grands percements en arc plein cintre en briques notamment pour éclairer la grande salle d’activités, des baies droites à linteaux droits en ciment imitant la pierre et des arcs segmentaires en briques au premier étage. La façade arrière est rythmée par des baies à arc segmentaire en briques, tandis que le troisième bâtiment est percé de grandes ouvertures en linteaux droits en ciment imitant la pierre. On note le travail sophistiqué de la pierre de taille pour décorer la façade principale. Deux frises de fleurs et feuillages soulignent le soubassement et le couronnement de l’édifice. Un couronnement imposant conclut l’édifice, réalisé en partie en pierre et en ciment imitant la pierre. Un épais entablement court sur l’ensemble, sur lequel est apposée une table en pierre gravée « Groupe scolaire Matabiau » au centre de la composition. Les armoiries de la ville en pierre gravée sont positionnées sur l’entablement sur les pans coupés. La toiture terrasse en ciment de faible épaisseur vient en porte-à-faux au-dessus de la courette d’entrée. La sous-face est traitée en caissons imitant le travail du bois. Le groupe scolaire est équipé de grilles de clôture, de portes d’entrée et de grilles aux fenêtres sur rue en en ferronnerie au dessin et au motif art déco.

Date de label

2023

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Cadre de l'étude