Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; groupe scolaire
Groupe scolaire
Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Valentine ; rue Jules-Ferry
Jules-Ferry (rue)
B 1106
20e siècle
20e siècle
1956 ; 1959
Le groupe scolaire de Valentine est signé de l’agence des 3A, Atelier des architectes associés, entre 1955 et 1959. Les noms figurant dans le cartouche des documents graphiques sont ceux de Pierre Viatgé (1912 -1989) et Fabien Castaing (1922-2012). Les trois autres associés de l’agence sont Pierre Debeaux (1925 -2001), Alexandre Labat (1921-1989) et Michel Bescos (1911- ?). Pierre Debeaux possède l’expérience des programmes scolaires, ayant conçu plusieurs écoles avec l’architecte en chef de la ville de Toulouse, Roger Brunerie, dans les années 1950. Pierre Viatgé est architecte départemental, associé dès 1949 avec Fabien Castaing, dont le premier projet commun est celui des archives départementales de la Haute – Garonne. Ce projet est publié dans la revue Architecture d’Aujourd’hui, au sein du numéro de septembre-octobre 1959, dans un article consacré à deux groupes scolaires, ceux de Valentine et de Rieumes, conçus par les 3A. Les photographies présentées sont celles du photographe toulousain Jean Dieuzaide, sous sa signature habituelle « Yan ». Les premiers échanges et projets semblent dater de la fin d’année 1955 et l’article de 1959 montre un édifice achevé, prêt pour la rentrée d’octobre. Le groupe scolaire comprend cinq classes élémentaires (deux pour les filles, trois pour les garçons), une école maternelle, un cours complémentaire de cinq classes, un centre post-scolaire agricole et ménager et huit logements, dont quatre sont aménagés dans un bâti ancien reconverti. L’ensemble est implanté dans un vaste parc, situé à la lisière nord du village, au bord de la Garonne. Le terrain est situé entre la Garonne (nord), la rue Jules Ferry (sud) et l’avenue Barbacane (ouest). Deux bâtiments existants ont été conservés et sont reconvertis dans le cadre de ce projet. Ils sont dénommés « les communs ». Appartenaient-ils à un château ou une vaste demeure ? Ils sont placés en front de l’avenue de la Barbacane, qui est la route de Saint-Gaudens, traversant la Garonne pour rejoindre le village de Valentine. Les bâtiments sont visibles sur le cadastre napoléonien mais aucun château ou vaste demeure n’est présente. Le premier bâtiment, à l’intersection de l’avenue de la Barbacane et de rue Jules Ferry est aménagé en quatre logements, un logement de trois chambres au rez-de-chaussée et un studio et deux logements de trois chambres à l’étage. Le second bâtiment, qui se développe en longueur, s’adossant à l’avenue, est équipée d’une cantine, d’une cuisine et d’une salle d’activités culturelles et physiques, munie d’une scène. Les nouveaux bâtiments construits sont situés plus à l’est sur la parcelle. Plusieurs canaux de dérivation de la Garonne irriguaient le terrain, dont les tracés sont visibles sur le cadastre napoléonien. On y voit qu’un des canaux alimentait une usine, plus à l’est et un autre un moulin. A l’emplacement de ce dernier est construit le nouvel établissement scolaire. Les architectes ont utilisé les possibilités de ce parc en conservant le ruisseau, pourvu en poissons et les arbres séculaires (résineux majoritairement) pour implanter les divers bâtiments composant l’ensemble scolaire. Le canal serpente en bordure des bâtiments, parfois sous certains, et un balcon a été créé en surplomb. Un petit pont en béton a également été construit pour traverser le canal. Les architectes ont multiplié les ambiances autour de ce canal, pour créer un vaste jardin d’agrément pour l’école. La prise de site par les architectes est tout à fait exceptionnelle, souligné par le journaliste de AA. Le complexe scolaire est composé de plusieurs bâtiments. Une longue barre sur deux niveaux comprend l’élémentaire et le cours complémentaire. Elle est devancée d’une cour de récréation orientée au sud. L’école maternelle selon la même orientation s’implante en quinconce sur un seul niveau. A l’articulation de ces deux barres, une troisième d’un niveau se positionne perpendiculairement, l’arrière, s’orientant à l’est vers le jardin et la Garonne. Le bâtiment neuf de logements constitue la quatrième entité, placée entre l’école et le bâtiment réhabilité de logements. Il comprend quatre logements, chaque niveau comprenant un logement de trois chambres et un second de deux chambres.
La longue barre est divisée en deux entités verticalement, dans son programme et par le joint de dilation structurel. D’un côté, elle comprend au rez-de-chaussée deux préaux, un pour les garçons et l’autre pour les filles, séparées par un bloc de sanitaires. Un bureau de direction donne sur chacun des préaux. De l’autre côté, elle compte un atelier, le cours commercial et deux classes élémentaires de filles. Une cage d’escaliers est placée à chaque extrémité de cette longue, dans l’œuvre à l’ouest et en excroissance à l’est. L’ensemble est desservi par un couloir longeant la façade nord et éclairé naturellement par des fenêtres hautes. A l’étage, on trouve cinq salles de classe du cours complémentaire et trois classes élémentaires des garçons, accessibles depuis leur préau. L’école maternelle dispose de deux salles de classe, d’une salle de repos, d’un bloc hygiène et d’un préau. Le bureau de la directrice est positionné à l’articulation avec la barre avec les deux autres bâtiments d’enseignement. Un couloir permet de lier l’ensemble. L’accès aux écoles est commun et se fait depuis la rue Jules-Ferry. Il est marqué par un auvent en béton reposant sur de fins poteaux métalliques. Cet auvent se retourne le long de la rue et se prolonge pour abriter le garage à vélos, longé d’un haut mur. Les encoches pour les roues des vélos faites dans le revêtement de sol sont toujours présentes. Le centre postscolaire ménager agricole possède une entrée indépendante sur la façade ouest, accessible depuis les communs et le petit pont enjambant le ruisseau Elle est agrémentée d’une composition en céramique d’environ 1 m², 10 carreaux par 10 carreaux. Elle présente le thème agricole de façon très stylisée : les outils mécaniques et horticoles, les machines agricoles, les animaux de la ferme et des végétaux. L’œuvre est signée Teulières. Jean Teulières (1919-2009) exerce une activité de professeur de modelage et de céramique à l’école de Beaux-Arts de Toulouse en parallèle d’une activité de décorateur. Il participe notamment au programme du 1 % artistique initié par l’éducation nationale et travaille avec les architectes Montier, Castaing, le sculpteur Pagès. Cette entrée dessert d’un côté l’enseignement agricole, disposant d’une salle de cours, d’une salle annexe de documentation, d’un atelier, orientés en façade est. Une volière et un clapier, accompagnés d’un vaste extérieur couvert sont prévus coté ouest. L’enseignement ménager est prévu de l’autre côté du bâtiment dans un espace non cloisonné, comprenant un espace d’enseignement de la cuisine, orienté à l’est, une salle de manger donnant sur le balcon surplombant le ruisseau et un espace de couture et repassage ouvert en façade ouest. L’ensemble des espaces scolaires applique la trame de 1,75 m dans la conception des espaces. La salle de classe type reprend les principes de la salle prototype mise au point par l’architecture Roger Brunerie, peut être en concertation avec Pierre Debeaux. Elle mesure 5 travées de 1,75 m en façade et 4 en profondeur. La séparation entre classe et couloir est traitée dans une épaisseur permettant à hauteur d’enfants l’installation de cimaises avec des porte-manteaux et en partie haute des vitrages, profitant d’un éclairage de second jour. Elle profite de 3.25 m de hauteur sous plafond minimum. En façade, plusieurs adaptations : chaque travée est pourvue de deux baies basculantes, soulignées d’un auvent de 75 cm de profondeur. Une baie en bandeau à vitrage armé de 15 cm de hauteur est positionnée à hauteur de table d’écolier pour assurer une lumière rasante sur les surfaces de travail, dont la lumière venant de la gauche est prévue pour les droitiers. Le couloir est éclairé par une baie en bandeau, à 2.10 m du sol. Les cages d’escalier se signalent par leur claustra de verre en damier, rappelant les écoles élémentaires toulousaines des années 1950. Ce motif de claustra en pavés de verre est utilisé ponctuellement sur d’autres façades : partiellement en façade sud de l’école maternelle, en façade ouest du centre postscolaire. La majorité des surfaces de murs sont enduits. Plusieurs façades sont parées de galets de Garonne : les murs-pignons de la maternelle et du centre postscolaire, le rez-de-chaussée donnant au nord de la barre élémentaire.
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