Architecture scolaire ; édifice scolaire ; école ; école primaire
Ecole maternelle Achard
Occitanie ; Hautes-Pyrénées (65) ; Bagnères-de-Bigorre ; 3 rue Joseph-Meynier
Joseph-Meynier (rue) 3
AL 121
20e siècle
20e siècle
1951 ; 1955
L’ancienne maternelle Achard au nord du centre-bourg de Bagnères-de-Bigorre, sur la route de Tarbes, a été construite au début des années 1950 en même temps que le collège voisin. La ville s’est portée acquéreur le 29 juin 1944 du château Achard (ou villa Achard ou villa Amélie), édifiée par le négociant Marc Achard selon le projet de l’architecte départemental Prosper autour des années 1880. Elle est agrandie entre 1912 et 1915 par les architectes Bauhain et Barbaud (SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle, Fonds Bauhain, Edouard J.-P. (1864 -1930) et Barbaud Georges Raymond (1860-1927). 526 AP.). Avant 1944, une partie des terrains de la propriété ont semble-t-il été vendus pour former un lotissement. Le château Achard se présente comme une belle bâtisse de trois étages et sous-sol selon le conseil municipal, affectée à la Croix rouge avec un centre de repos des Indigènes Nord africains entre 1944 et février 1946. Le bâtiment est ensuite réaménagé pour accueillir l’internat du collège de jeunes filles à l’été 1946. Entre 1951 et 1955, une cité scolaire est édifiée par l’architecte parisien A. Blanc autour de la villa. Le collège Blanche-Odin y est toujours installé aujourd’hui. De l’autre côté de la rue Joseph Meynier, la municipalité réalise l’école maternelle entre 1951 et 1955 par les architectes Yves Vieulet, Yves Cansot et Marty. Yves Cansot est l’auteur de plusieurs écoles des Hautes-Pyrénées, celle d’Estaing, d’Argelès-Gazost et de Trébons. Yves Vieulet (1920-1985) obtient son diplôme d’architecte DPLG en 1947 et installe son cabinet à Toulouse. L’école maternelle Achard a conservé une affectation scolaire jusqu’en 2018. La commune perd des postes dans ses écoles régulièrement, avec la baisse du nombre d’habitats (11 044 habitants en 1954 et 7103 en 2018). Les effectifs des écoles Achard et Carnot ont été rassemblés dans l’ancienne école élémentaire du Pic du Midi. L’école Achard est devenue une maison des associations, dont l’une d’elles est Les Amis du Marbre. Cette association contribue à une meilleure connaissance du marbre ainsi qu’à la mise en valeur du patrimoine associé, en lien avec l’enrichissement des collections du Musée du Marbre de Salut. Bagnères-de-Bigorre, station thermale, est aussi connue pour être « l’Athènes des Pyrénées » pour ses carrières de marbre, exploitées par les Romains, et réactivées au XVIIe siècle par Louis XIV et Colbert. Elles fournissaient des marbres riches en couleur. L’école maternelle Achard présente la particularité d’être habillée d’un revêtement de plaques de marbre en façade, issues du réemploi d’un mur de l’ancienne marbrerie Cantet installée à Bagnères-de-Bigorre (affectée aux services techniques communaux aujourd’hui). L’école Achard a constitué une des étapes de visites lors des journées du Marbres organisées en octobre 2020 par l’association.
L’école est implantée sur une parcelle d’angle, face au collège, sur la rue Joseph-Meynier et sur une impasse, menant au stade et à plusieurs maisons d’habitations. Elle se présente comme un bâtiment massif, de plan en équerre, sur un rez-de-chaussée surélevé de six marches. L’équerre s’ouvre au sud sur la cour de récréation. A l’angle des rues, l’équerre est doublée par les emmarchements donnant sur le vestibule d’entrée avec trois doubles portes (sur l’impasse) et par les sanitaires (sur la rue). A l’articulation des deux ailes, un hall d’entrée, associé au bureau de direction, équipé d’une menuiserie fixe et d’une porte permettant de surveiller les entrées/sorties et de circuler aisément. Le hall se prolonge en salle de motricité et d’activités physiques (utilisée en récréation par mauvais temps) dans l’aile le long de l’impasse et se conclut par une rotonde. La seconde en aile accueille un couloir distribuant les trois salles de classe et un dortoir. Il est éclairé par des fenêtres bandeaux hautes. Des menuiseries fixes en bois sont positionnées aussi entre couloir et salle de classe pour un éclairage complémentaire des espaces. De grands châssis vitrés métalliques ouvrent les salles de classe et de motricité sur la cour de récréation. Dans les salles de classe, ils sont dessinés sur une allège d’environ 60 cm de haut et munis d’une porte pour accéder directement à la cour. Dans la motricité, ce sont des baies vitrées assurant une fluidité entre intérieur et extérieur dans les espaces de récréation et d’activités physiques. L’aspect du bâtiment est contrasté entre les façades donnant sur l’espace public, peu ouvertes, seulement par des bandeaux continus hauts, correspondant aux couloirs, sanitaires et salle de motricité, et les façades sur la cour de récréation largement ouvertes, par de grands ensembles menuisés. A noter que ceux de la rotonde s’adaptent à la courbe du bâtiment. L’ensemble des façades possèdent le même revêtement fait de plaques de marbre de dimensions variables et de couleurs différentes. Elles forment de préférence des assises horizontales, interrompues aléatoirement par une plaque posée à la verticale. Le soubassement des façades sur rue est formé de plaques gravillonnées (mignonette). Toutes les baies sont soulignées de fins cadres en béton peint de couleur claire. Côté cour, ils sont complétés par une imposte vitrée faisant une courte casquette sur les grandes baies protégeant partiellement du soleil haut de l’été. Ces éléments de béton horizontaux forment des bandeaux continus sur les façades côté cour. L’horizontalité est accentuée par le revêtement de plaques de marbre majoritairement en assise et l’épaisse corniche en béton. L’édifice est couvert d’une toiture en ardoise. L’entrée est traitée par un grand emmarchement donnant sur trois doubles portes soulignées individuellement d’épais cadres en béton et unies par une ceinture de deux pavés de verre. L’ensemble éclaire naturellement le sas et le hall d’entrée.
2022
2020