École nationale supérieure d'architecture de Lyon

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture scolaire ; édifice scolaire ; édifice d'enseignement supérieur ; école supérieure

Titre courant

Localisation

Auvergne-Rhône-Alpes ; Rhône (69) ; Vaulx-en-Velin ; 3 rue Maurice Audin

Adresse de l'édifice

Maurice Audin (rue) 3

Références cadastrales

BD 296

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1987

Auteur de l'édifice

Perraudin Gilles (architecte) ; Jourda Françoise-Hélène (architecte)

Description historique

L’école d’architecture de Lyon est inaugurée le 22 novembre 1988 par le ministre de l’équipement et du logement. Elle est construite à Vaulx-en-Velin sur le tènement de l’école nationale des travaux publics, elle-même délocalisée depuis 1976. La construction d’un lieu spécifique pour enseigner l’architecture à Lyon met fin à plus de 20 ans d’errance sur sa localisation, à la suite des déménagements successifs dans la métropole de l’école régionale d’architecture, qui fut comme toutes les écoles d’architecture françaises, une partie de l’école des Beaux-Arts jusqu’en 1968. Ce projet est choisi à l’issue d’un concours international d’architecture lancé par l’Etat en 1981, ayant invité neuf équipes à concourir. Le programme du concours mentionne un besoin de 4 500 m² utiles pour 500 étudiants, et recommande : une conception devant permettre une évolution des usages en fonction du renouvellement des pédagogies, et une intégration du projet au campus pour composer un ensemble cohérent avec l’ENTPE. Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudin, architectes, respectivement âgés de vingt-cinq et trente ans, remportent ce concours deux années après avoir été diplômés de l’école d’architecture de Lyon.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

L’école d’architecture de Lyon située à Vaulx-en-Velin est composée de deux parties clairement identifiables : 1. Un anneau demi-circulaire pour l’administration, les bureaux de professeurs et des salles de réunion, anneau relativement fermé sur l’extérieur, mais ouvert dans l’axe de la rue intérieure de l’école. 2. Un bâtiment rectangulaire traversé longitudinalement par une rue couverte. Sa partie basse, massive, est composée de deux suites de cinq travées. Pour l’une, les travées sont voûtées et contiennent quatre salles de cours et la bibliothèque en position centrale. Pour l’autre, les travées à plafonds à caissons contiennent des laboratoires et la cafétéria en position centrale. Au-dessus de ce soubassement prennent place deux vastes ateliers identiques construits par la succession régulière des fermes d’une charpente légère en bois avec articulations en acier moulé. Les ateliers sont totalement transparents puisque vitrés sur l’extérieur comme sur la rue intérieure. Des coursives longent celle-ci, des passerelles la traversent permettant une relation facile entre les espaces. Les deux façades extérieures des ateliers sont protégées du soleil par des voiles tendues ; devant l’une d’elles se déploiera bientôt un vélum qui protégera un amphithéâtre extérieur situé face à la cafétéria. L’organisation simple de l’ensemble ne peut manquer d’évoquer deux architectes qu’admirent particulièrement les maîtres d’œuvre de la nouvelle école : Louis 1. Kahn et Mario Botta. Mais la démonstration offerte ici ne se résume pas à une leçon de géométrie où chaque élément s’assemble aux autres selon des règles effectivement lisibles. La leçon est aussi une leçon de construction. La nouvelle école d’architecture met en effet en scène plusieurs principes de construction, en particulier : 1. Un principe qui exploite les qualités du béton armé ici toujours laissé apparent et remarquablement mis en œuvre de diverses manières : murs coulés en place, arcs faits de claveaux préfabriqués ; nervures préfabriquées voûtes, etc. 2. Un principe qui exploite les qualités du bois lamellé-collé pour définir une charpente légère aux articulations faites de pièces d’acier moulé spécialement conçues et dessinées. 3. Un principe qui exploite les qualités du verre pour couvrir la rue intérieure et constituer les façades extérieures et intérieures. 4. Un principe qui exploite les qualités d’une toile en fibre de polyester qui, bien que n’étant pas opaque, assure la protection solaire des façades. La nouvelle école d’architecture offre ainsi à voir une véritable pédagogie de la construction : c’était un objectif que s’étaient fixé Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudln. Cette pédagogie attribue diverses valeurs à la construction, et l’édifice mêle des caractères qui ne sont pas contradictoires : depuis ceux d’un rationalisme constructif façon XIXe siècle, jusqu’à ceux de l’architecture high-tech anglo-saxonne actuelle – et ça n’est pas un hasard si le célèbre groupe d’ingénieurs RFR (Peter Rice, Martin Francis, lan Ritchie) a apporté ses conseils en ingénierie. Depuis donc Viollet-le-Duc pour le dessin des éléments métalliques, et Auguste Choisy pour la conception de la mise en œuvre rationnelle des éléments massifs maçonnés, jusqu’aux avancées high-tech pour la conception des surfaces vitrées de clôture et des auvents de toile qui protègent les façades. » État sanitaire et performances : L’édifice et ses espaces extérieurs sont régulièrement entretenus. Plusieurs campagnes de rénovation ponctuelles ont été réalisées et sont en cours : verrières, toitures, toiles d’ombrages, huisseries acier, sols intérieurs, désamiantage. Les bétons intérieurs et extérieurs et les doubles façades ventilées ne sont pas restaurés. La charpente bois présente des désordres liés à des fuites persistantes en verrière. Certaines parois bétons présentent des fissures liées à des mouvements de terrain dus aux épisodes récents de sécheresse (Diagnostic structurel 2019). La performance énergétique de l’édifice (Diagnostic énergétique 2015) est de bon niveau eu égard aux espaces communs non chauffés (Rue, atrium et circulations représentant 40 % du volume bâti). Le niveau de confort thermique et acoustique de l’édifice est faible. Le niveau d’utilisation de l’édifice est saturé. La modularité et la théâtralité de l’édifice sont très utilisés par les trois types d’usagers (Personnels, enseignants-chercheurs, étudiants). État architectural : Les caractéristiques architecturales de l’édifice sont conservées tant pour le gros œuvre que pour le second œuvre, ses détails architecturaux et ses espaces extérieurs. Le velum de l’amphithéâtre de verdure n’a jamais été réalisé. Plusieurs opérations de restitution de parties dénaturées ont été réalisées depuis 2008 (Démolition de modules provisoires dans l’atrium, réaménagement du café des étudiants et restitution du volume des ateliers qui avaient été cloisonnés). Les grosses opérations : Restauration des verrières et des toitures, aménagement de l’accueil, mise en place du dispositif de rafraichissement, mise aux normes accessibilité ont introduit des modifications étudiées avec Gilles Perraudin, architecte de l’édifice, afin que les interventions soit minorées, ou conçues pour être compatibles avec l’architecture de l’édifice. Des réaménagements intérieurs réguliers ont lieu par réemploi des cloisons en structure acier, les éventuels éléments nouveaux (garde-corps par exemple) sont réalisés par reproduction du modèle initial de l’édifice.