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Plateforme ouverte du patrimoine

Maison de la Culture et des Sports

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; centre culturel

Titre courant

Maison de la Culture et des Sports

Localisation

Localisation

Bourgogne-Franche-Comté ; Nièvre (58) ; Nevers ; 2 boulevard Pierre-de-Coubertin

Adresse de l'édifice

Pierre-de-Coubertin (boulevard) 2

Références cadastrales

2023 R 40 ; BR 63 ; BR 64 ; BR 65

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1964 ; 1970

Description historique

Le site retenu par la municipalité de Nevers pour implanter une « maison du peuple » moderne a fortement influencé le programme. Proche du centre-ville et en contrebas de la commune, le terrain est délimité entre le boulevard Pierre de Coubertin et la Loire. Cet équipement était intégré à un aménagement urbain pensé au début des années 1960 qui prévoyait une passerelle enjambant le boulevard pour assurer la continuité du cheminement depuis la ville ancienne et le fleuve. Elle ne fut jamais réalisée. Pour cette opération, il s’agit finalement d’un unique édifice regroupant trois types de « Maisons » : maison de la Culture, maison du Travail et une maison des Sports. Cette association est insérée dans une organisation spatiale tramée conformément à l’organigramme défini par la maîtrise d’ouvrage. Les « maisons » sont réparties par « pôles » et les entrées privatives sont toutes accessibles depuis le boulevard. Le cahier des charges impose d’installer une bibliothèque regroupant jusqu’à 2.000 livres et ouvrages, une discothèque composée de deux salles dont l’une servait à stocker jusqu’à 2.500 disques, empruntables au domicile ou écoutables sur place. Plusieurs ateliers complétaient le programme à savoir des ateliers d’arts plastiques autour de la sérigraphie, de la peinture et de bien d’autres disciplines, des ateliers de rencontres et de débats abordant de nombreux sujets et intervenants, et surtout un atelier théâtre est fondé afin de créer des spectacles et de proposer un certain nombre de représentations au public. Par la suite, des ateliers vidéo, animations et reportages photos voient le jour dans les années 70, puis des ateliers de musique pour tous âges, des animations littéraires ou encore ateliers de créativité se mettent en place. Le « Pôle culturel » est associé à un programme plus vaste car, il intègre également la bourse du travail. La maîtrise d’ouvrage pense additionner les atouts pour atteindre un plus large public en concentrant les pôles culture, travail et sport au sein d’une seule construction. « Un hôtel complète ce complexe aux fonctions hétérogènes. Cette diversité découle en droite ligne du projet initié par André Malraux : les maisons de la Culture doivent satisfaire toutes les exigences techniques nécessaires au déroulement des différentes formes d’expression artistiques ; mais elles ont aussi vocation à attirer toute personne prédisposée ou non à prendre part aux activités culturelles. » (CAUE de Saône-et-Loire, Guide d’architecture en bourgogne, p. 352).

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Dessiné dès 1964, les architectes Max Guillaume et Henri Vauzelle se sont associés au scénographe Camille Demangeat pour répondre à l’appel d’offre. Le parti architectural prévoit l’insertion de la maison du travail et celle de la culture dans une plateforme horizontale de deux niveaux servant d’assise à la cage de scène de la grande salle de spectacle côté Loire, et côté boulevard la tour des syndicats de sept étages. La présence de l’ossature porteuse saillante, en béton armé et de section carrée, ainsi que des galeries extérieures abritées par l’avancée de la toiture terrasse servent de brises soleils sur les façades ouest et est permettant d’éviter toute surchauffe par rayonnement solaire l’été. De configuration axiale en plan masse, la disposition des salles répartit les activités selon une direction majeure qui permet de répondre convenablement à la nécessité de continuité de fonctionnement durant tous les créneaux horaires et pour tous les usagers (associations, organismes, syndicats, etc.). Un grand hall d’accueil permet l’accès à deux salles de spectacles dont l’une peut recevoir 1.200 usagers, mais aussi aux autres fonctions du programme tels que discothèque, auditorium, etc. Des projections de cinéma étaient régulièrement proposées au public, dans le cadre de la programmation ou de rencontres, la salle de projection était située, dans la grande salle, derrière l’actuelle régie, et dans la petite salle, à l’étage dans les anciennes régies. Il était également possible de regarder la télévision à la maison de la Culture, notamment la seconde chaîne en couleurs de l’époque. Un système d’emprunt était proposé aux gens pour les livres de poche (système des médiathèques actuelles), les revues, journaux périodiques et encyclopédies pouvaient être consultées sur place, dans la salle de documentation donnant sur la Loire. Inaugurée en juin 1970 et complètement ouverte aux publics en 1971, la maison du travail au sein de cet établissement culturel a engendré pour les architectes une spécificité concernant la circulation. « Le but consiste à assurer l’équilibre et de bonnes connexions entre les différentes composantes du bâtiment, mais aussi à créer les conditions favorables à la rencontre et au bien-être. La maison de la Culture est également un endroit où l’on flâne (par exemple sous les galeries extérieures), en effectuant des pas perdus suivant les itinéraires bien étudiés. Destinée en priorité aux jeunes, elle veut favoriser la vie communautaire en offrant des espaces et une ambiance propres à renforcer et enrichir les liens sociaux. » (Ibidem) Les éléments verticaux porteurs en béton tramé, de finition brute et de couleurs vives (jaune, vert, etc.) rythment la configuration spatiale des différents espaces composants le programme. Le simple portique poteau-poutre-panne rythme la spatialité du lieu. « Le volume de la salle de théâtre est encastré dans le plateau horizontal, alors que les autres composantes, bibliothèque, médiathèque, salle d’exposition, salle de répétition et cafétaria, sont réparties dans la structure rigoureuse du volume horizontal. L’expression rationaliste de l’ensemble est ponctuée par le signal de la tour des syndicats dont la position urbaine signale l’entrée du complexe. » (Sous Dir. Richard Klein, Les maisons de la culture en France, Paris, Carnets d’Architecture, Éditions du patrimoines, Centre des monuments nationaux, p. 41) « Une restructuration de la grande de spectacle a été réalisée par le scénographe Igor Hilbert en 1991, et des travaux de mise aux normes ont été effectués entre 1995 et 1997. » (Dominique Aris et Élisabeth Henry, Architecture de la Culture, Culture de l’architecture, Paris, Éditions du patrimoines, Centre des monuments nationaux, Mai 2009, p. 56). Toutefois, la plastique rationaliste de l’ensemble a été effacée par la récente intervention conçue par l’agence d’architecture ABW Warnant. Les couleurs vives intérieures ont migré à l’extérieur tandis que les couleurs ternes gris et noirs soulignent les ouvrages composants l’édifice à l’intérieur. Les grandes baies vitrées, séquencées par des allèges pleines, traverses et montants métalliques bleu roi, ont été remplacées par des menuiseries en aluminium de tonalité foncée marron-gris.

Protection et label

Intérêt oeuvre

Notoriété de l’œuvre : le bâtiment connaît une architecture résolument moderne. 11 s’agit. d’un bâtiment particulièrement représentatif de la production architecturale du début des années 60 par son écriture architecturale radicale et rigoureuse. Forte expression de sa structure au niveau du plafond à caissons de la grande salle de sport et générosité des espaces communs dont le hall ; Exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique lancée en 1961 : « l’idée intuitive des promoteurs des Maisons de la Culture est celle d’une architecture publique expressive et massive, témoignant d’une volonté politique d’institutionnalisation de la culture. » Ce projet est représentatif de l’innovation programmatique dans les domaines de la Culture et des Sports, complété dans ce cas par la présence de la bourse du travail.

Date de label

2023

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Public

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2023

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Drac Bourgogne-Franche-Comté

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© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles de Bourgogne-Franche-Comté – Tous droits réservés
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