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Gymnase des Aiguillettes du complexe sportif des Aiguillettes de la Faculté des Sports (UFR STAPS)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; édifice sportif ; gymnase

Titre courant

Gymnase des Aiguillettes du complexe sportif des Aiguillettes de la Faculté des Sports (UFR STAPS)

Localisation

Localisation

Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Villers-lès-Nancy ; Queue du Chaneau

Adresse de l'édifice

Chaneau (queue du)

Références cadastrales

000 AI 54 ; 000 AI 60

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1968

Description historique

Les halles de sports Jossermoz sont créées à la suite deux constats : les résultats décevants de l’équipe de France olympique aux jeux d’été de 1960 à Rome ou de 1964 à Tokyo ; et le faible nombre d’équipements sportifs couverts en usage pour les associations sportives et les édifices scolaires. Un besoin est donc identifié rapidement par le Ministère de la Jeunesse et des Sports : la France manque d’un grand nombre de salles exclusivement dédiées aux activités sportives. Pour remédier à ce constat, le Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports initie un concours adressé aux constructeurs en juillet 1964 selon une procédure peu conventionnelle. La rédaction de l’appel d’offres est confiée aux architectes André Wogenscky et Louis Miquel, assistés de Georges Maurios. Louis Miquel précise cette commande dans un article de Techniques et Architecture qu’il rédige en 1967 : “Les documents de base remis aux concurrents avaient été dressés par nos soins, suivant les directives de l’inspecteur Général Grosborne. Le but recherché était d’obtenir des propositions de structures pouvant nous ouvrir des perspectives architecturales intéressantes, les portées à franchir étant relativement importantes. Elles devaient être assorties d’offres de prix détaillées, et réétudiées par la suite sous notre direction”. L’appel d’offres prévoit deux programmes de halles de sport : “l’une ayant une surface couverte libre de tout point d’appui de 52 m de long sur 26 m de large, et l’autre ayant la capacité d’abriter une superficie d’activités sportives de 64 m sur 32 m”. Une grande liberté est laissée aux candidats mais selon Louis Miquel peu de propositions sortent du “hangar industriel” et proposent les qualités architecturales espérées. Seules deux propositions jugées satisfaisantes sont sélectionnées. Ainsi, deux lauréats sont désignés le 10 novembre 1965 : la Société de construction Durafour avec un modèle entièrement métallique et extrêmement économique et l’entreprise savoyarde de la compagnie française du groupe Jossermoz, dont le projet “original” combine une structure mixte bois lamellé-collé et métal également très économique. Après une reprise avec les deux architectes, deux marchés à commandes pour un grand nombre de halles sont établis. Les modèles HJ1 et HJ2 conçus par la société Jossermoz sont agréés le 7 octobre 1965 comme projets types par la Commission spéciale d’agrément constituée auprès ministère de la Jeunesse et des Sports. Usinées en série, elles seront construites sur l’ensemble du territoire français dès 1966 par différents architectes d’opération sous le contrôle de L. Miquel et de A. Wogenscky. Le fonds d’archives de Louis Miquel à l’Institut Français d’Architecture (IFA) ne mentionne pas l’exemplaire de Nancy dans le corpus recensé mais il mentionne en revanche des courriers avec la mairie de Vandœuvre. Comme le montre Gauthier Vanoverschelde dans son article, les exemplaires construits HJ1 et HJ2 ne sont pas tous identifiés à ce jour, le fonds Miquel répertorie neuf exemplaires réalisés pour des campus universitaires, mais les recherches actuelles montrent de nombreuses réalisations non comptabilisées. La halle de sports du campus universitaire situé Vandœuvre et Villers-lès-Nancy est une HJ2 réalisée tardivement. En effet, un projet de construction de campus est initié à Nancy au cours des années 50 en raison de l’accroissement des effectifs de l’Université de Nancy. Un vaste terrain à cheval sur les communes de Vandœuvre et Villers est choisi pour construire le plus grand campus de l’agglomération regroupant sciences, technologies et médecine. Le projet de construction du campus initié en 1962 est construit entre 1968 et 1972. Les installations sportives sont installées sur un terrain acquis en 1964 par l’Etat. Ainsi, la construction de la halle Jossermoz est subventionnée pour partie par l’Etat et le syndicat intercommunal scolaire. Édifiée entre 1968 et 1970, la halle HJ2 est le seul équipement sportif couvert prévu sur le campus. Alors que la première rentrée universitaire a lieu en 1971, la halle sera mise à disposition de la ville de Vandœuvre à partir de 1973 et ensuite cédée définitivement à l’Etat en 2007. “Le protocole d’accord passé entre l’Etat, le recteur d’académie et la ville de Vandœuvre du 7 septembre 1973 prévoit la mise à disposition de deux terrains de 37 000 et 24 000 m², d’une halle de sports déjà édifiée à la Commune, à charge pour elle d’en assurer la gestion pour la halle des Aiguillettes et de construire un gymnase.”

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Le gymnase des Aiguillettes fait partie du campus universitaire situé entre Vandœuvre et Villers-lès-Nancy. Il s’installe au pied de la Faculté des sciences du sport de Nancy et au cœur du complexe sportif des Aiguillettes comprenant un stade de football, un terrain de football américain, sept courts de tennis et une piste d’athlétisme. Implanté au nord-ouest du Campus, il jouxte le boulevard des Aiguillettes, un axe passant délimitant Nancy et Villers. Ce gymnase est un exemplaire, parfaitement conservé, des halles Jossermoz HJ2, soit une salle de 64 x 32 m avec une structure mixte en lamellé-collé et acier. Il est conçu selon des procédés de préfabrication permettant une production architecturale très économique et une certaine rapidité de mise en œuvre. La volumétrie simple et courbe de l’édifice est induite par la proposition structurelle Jossermoz. Réalisée à l’aide d’une succession de portiques, le modèle Jossermoz se définit par une lisibilité structurelle et un concept fort. Les portiques en arc sont composés d’immenses poutres en lamellé-collé de 32 m de portée reliées au sol par un appui réticulé d’un côté et portées par de poteaux acier en V asymétriques de l’autre. Ce dessin permet de libérer une hauteur minimale sous ossature de 9,5 m. Le gymnase des Aiguillettes est donc, à l’image de l’ensemble des HJ2, composé de 14 portiques en arc à deux articulations avec triangulations extérieures. Ces portiques sont maintenus par une poutre ceinture en bois qui enserre l’édifice. En plan, les locaux annexes (entrée, vestiaires, douches, régie) sont regroupés le long d’un avant-corps parallélépipédique longeant la partie courbée de la façade sud. Ils permettent d’accéder à un vaste espace de jeux, polyvalent et adaptable, s’ouvrant sur une large façade-rideau orientée nord, scandée par les portiques. La halle est extrêmement lumineuse et reste protégée du soleil grâce à l’auvent dessiné par le nez de chaque poutre à l’extérieur. Les façades sont réalisées à l’aide de matériaux économiques : des panneaux sandwichs pour les pignons et du béton banché brut de décoffrage pour les murs de charges. Le mur-rideau nord se compose d’un bandeau de glace trempée pour la partie basse surmonté d’un bardage translucide en PVC. Conçu pour des compétitions, ce modèle industrialisé et standardisé s’impose à la fois par ses qualités esthétiques et par les mérites d’un nouveau matériau, le bois lamellé-collé. Ce modèle de halle sportive révolutionne la structure-type du gymnase et annonce la fin des charpentes métalliques.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

Réalisées à la suite du concours lancé en juillet 1964 par le Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sport pour l’élaboration de modèles-types de halles de sport implantables dans toute la France, les halles de sports Jossermoz présentent de véritables qualités architecturales et techniques. Le cahier des charges fixé par des architectes de renommée internationale et l’implication de la société Jossermoz dans l’élaboration d’une structure mixte innovante explique la durabilité de ces édifices et leur succès. A ce jour, au moins 23 halles ont été identifiées, ce qui montre la duplication du prototype sur l’ensemble du territoire français mais aussi son importance dans l’histoire des équipements sportifs. Les halles Jossermoz témoignent de la diversité des productions de A. Wogenscky et L. Miquel pourtant reconnus pour leurs œuvres s’inscrivant dans le mouvement moderne. Elles illustrent les multiples casquettes endossées par Wogenscky et Miquel au cours de leurs carrières et notamment cette double expérience d’architecte conseil du ministère de la Jeunesse et des Sports et d’architecture de la société Jossermoz basée à Annecy. Grâce à sa structure apparente alliant économie et esthétique, les halles Jossermoz peuvent être comptabilisées parmi les grandes réussites techniques et formelles des années 1960 dans le domaine des équipements sportifs. L’exemplaire des Aiguillettes de Villers-lès-Nancy présente la particularité de présenter un excellent état de conservation, la majorité des matériaux d’origine étant préservés. A l’échelle du Grand Est un autre gymnase Jossermoz HJ2 a été recensé à Mulhouse.

Date de label

2023

Références documentaires

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Berger Jade ; Patrimoine Architecture histoire (PtAH)

1/9
Villers-les-Nancy-gymnase des Aiguillettes
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© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles du Grand-Est – Tous droits réservés
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