Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; lieu d'exposition
Salle d'exposition
Bourgogne-Franche-Comté ; Haute-Saône (70) ; Passavant-la-Rochère ; rue de la Verrerie
Verrerie (rue de la)
B 564
20e siècle
20e siècle
1974 ; 1977
La verrerie de Passavant-la-Rochère est située dans le hameau de la Rochère, au cœur des Vosges Saônoises, en Haute-Saône. Labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) depuis 2009, elle a été fondée en 1475 par Simon de Thysac avec les encouragements des ducs de Lorraine. Le lieu d’implantation, à l’écart des axes passants, a été retenu car riche en matières et matériaux nécessaires à la fabrication du verre, tels que le sable, le bois et la fougère (trouvée historiquement dans la vaste forêt voisine). Elle s’est surtout développée au XVIIIe s., puis davantage encore à partir de son acquisition en 1859 par François-Xavier Fouillot. Elle est demeurée une entreprise familiale et ses descendants continuent de la diriger. C’est aujourd’hui la plus ancienne verrerie d’art traditionnel en activité en France, qui reçoit près de 50 000 visiteurs par an, 65 000 en 2019). Unique verrerie de la région à produire du verre à une échelle industrielle, elle emploie près d’une centaine de salariés contre une cinquantaine au début du XIXe s. L’entreprise fabrique actuellement trois principaux types de produits : des matériaux de construction tels que tuiles, pavés et briques de verres ; de la verrerie de table dont une partie, en verre pressé ou en cristallin soufflé mécaniquement, est destinée à la restauration, tandis que l’autre partie est produite pour l’art de la table. En 1974, les propriétaires décident de construire une galerie d’art contemporain, « digne des galeries parisiennes » et se tournent vers Roger Treille pour construire cet édifice. Celui-ci dispose d’un terrain qui fait face à un très beau bâtiment du XVIIIe s. avec une magnifique charpente en bois et une vaste verrière qui s’ouvre à l’est. Le projet doit permettre d’exposer des tableaux, des sculptures, des photographies, des tapisseries (souvent en lien avec la verrerie, mais pas toujours) et d’accueillir des artistes en résidence. En 1979, le travail de sept artistes de renommée nationale s’expose dans la salle, avec parmi eux Bichet, Georges Oudot ou bien encore les photographes Alain Chartier et Marc Paygnard. Le site retenu pour la salle d’exposition de la cristallerie est à l’est du site, au creux d’un petit vallon que domine l’usine. Flanquée entre la forêt domaniale de Selles et Passavant, elle jouxte un jardin japonais et des plans d’eau aménagés quasiment simultanément au bâtiment.
Le bâtiment s’organise selon un plan hexagonal. Quatre salles d’exposition, une salle non couverte et un hall d’entrée rayonnent autour d’un patio central ouvert sur l’extérieur. Les murs en élévation sont en béton banché et recouverts d’un enduit taloché blanc. Les linteaux en béton armé supportent des pannes métalliques que vient couvrir un bac acier galvanisé. Le hall est flanqué de deux pièces destinées à recevoir sanitaires et réserves. Chaque salle d’exposition possède sa propre décoration : tissu tendu parfois vert pomme (salle 3) ou enduit clair mettent en valeur les œuvres. Les façades du patio sont recouvertes de bois. Le travail sur les percements des façades est remarquable : souvent verticaux, d’une dimension de 80 cm par 3,20 m, ils fonctionnent en nombre pair, souvent associés par six lorsque l’on regarde les façades frontalement. Des petites fenêtres en hauteur viennent compléter le dispositif d’éclairement en offrant une lumière transversale sur les quatre salles. Pour la salle extérieure, six ouvertures non vitrées, dans les mêmes proportions, s’affichent franchement grâce à l’encadrement en béton en débord. Enfin, la toiture apporte une lumière zénithale complémentaire grâce à douze coupoles vitrées (trois par pan). Le porche d’entrée fait allusion à la verrerie et au travail du verre, grâce à l’insertion de vitraux colorés en dalle de verre, complétés de mosaïques, réalisés par l’artiste bulgare Radka Koeva Ehlinger. Couleurs et matières confèrent à l’ensemble une ambiance très sereine, japonisante, hors du temps, en contraste évident avec la verrerie et le travail qui s’y pratique autour du foyer central. En avril 1975, quelques mois après la construction de la galerie, les propriétaires de la verrerie commandent à Roger Treille la réalisation d’un jardin japonais avec une végétation diversifiée et deux pièces d’eau. L’ensemble forme alors un tout et permet une attractivité supplémentaire pour les visiteurs du site. Aujourd’hui encore la galerie accueille tous les étés en juillet et août une exposition d’œuvres, réalisées par un ou plusieurs artistes en résidence. Elle abrite également quelques manifestations en cours d’année (salon des antiquaires, exposition d’artisans).
2023
Privé
2023