Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Maison Galinou
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Talence ; 3 rue André-Messager
André-Messager (rue) 3
BP 269
20e siècle
20e siècle
1955
La maison Galinou constitue une réalisation précoce d’Yves Salier. Elle est livrée en 1955, année qui voit l’architecte s’associer à Adrien Courtois. Trois programmes se succèdent au gré de l’évolution des besoins des usagers et des changements de propriétaires : – Programme initial : 3 chambres, sdb en R+1 / entrée, toilette, buanderie, pièce à vivre, chambre employée de maison attenante à entrée secondaire en RDC / annexe bureau au fond du jardin. – Première extension dans les années 1960, sous l’égide de Y. Salier, par les propriétaires d’origine, avec construction d’un car port attenant au garage. – Deuxième extension (livrée 2001), menée par les propriétaires actuels et dessinée par M.-L. Lacube-Recht, avec l’ajout d’un nouveau corps de bâtiment attenant à la maison sur son pignon Est. Programme : 2 chambres, salon, toilette, buanderie en RDC. La maison est signalée au PLU ainsi que le cèdre planté sur la parcelle lors de sa livraison.
A l’origine, le projet comprend deux corps de bâtiment : la maison sur rue et le bureau en annexe au fond du jardin. La maison forme un parallélépipède en retrait, d’une part par rapport à la rue, d’autre part par rapport aux limites de propriétés latérales. Elle est entourée d’un espace jardiné qui prend la forme d’un espace de transition ouvert à la vue côté rue, d’un espace protégé et arboré, côté cœur d’îlot. Langage puriste et brutaliste cohabitent dans la maison. Au Nord, détachée de la rue par un jardinet, la façade à l’étage, enduite de blanc, est traitée dans un esprit puriste. Le RDC relève d’un esprit plus brutaliste, composé de moellons de pierre. Deux bandeaux vitrés en imposte s’étirent au-dessus du socle empierré et du panneau enduit de blanc. L’extension est greffée à l’Est de la maison, s’articulant à l’entrée secondaire à partir de laquelle elle s’étire en équerre vers l’intérieur du jardin. Elle reprend le langage initial dans une compréhension éclairée du projet d’origine. Au Sud, côté jardin, la façade se veut plus ouverte sur l’intériorité de la parcelle. Elle est dessinée de manière géométrique dans une composition d’esprit cubiste combinant lignes et plans, surfaces opaques et transparentes. Entre les joues formées par les murs pignons, une pergola/brise soleil s’étire dans le prolongement de la dalle de plancher. Elle vient coiffer l’édicule de l’entrée de service en passant au travers d’une des joues de mur ajourée. Au-delà du brise soleil qui protège le RDC, l’étage est ombré par le débord du toit mono-pente. La polychromie, dans l’esprit des claviers de couleurs corbuséens, participe du jeu géométrique des façades. Deux teintes, vert et orange, apposées par aplats ou touches entre vitrages en impostes des bandeaux, dynamisent la composition. L’annexe-bureau est implantée dans l’angle Sud-Ouest de la parcelle. Elle forme un volume parallélépipédique dont la structure en béton brut de décoffrage est laissée apparente. Le toit est plat, ceinturé de poutres. A leur rencontre, dans l’angle Nord-Est, il s’appuie sur un voile en béton. D’un côté de ce voile, un espace planté est aménagé sous un puits de jour découpé dans le toit. De l’autre, prend place un bassin d’agrément. Faisant office de mur gouttereau, ce voile est creusé dans sa hauteur pour permettre le cheminement de l’eau jusqu’au bassin. L’espace habité est formé par une ‘’boite’’ en verre en recul par rapport au couvert. La matérialité puissante de ce petit volume contraste avec le purisme de la maison. Un autre langage se dégage ici, en faisant un projet dans le projet. A l’intérieur, tous les dispositifs ‘’techniques’’ sont intégrés de façon à ne pas nuire à l’architecture comme les coffres de volets roulants habilement récupérés pour faire office de banc, les rails des stores dans la sous-face du plafond.
2024
Privé
2024