Génie civil ; ouvrage d'art ; barrage ; barrage
Barrage d'Éguzon
Centre-Val de Loire ; Indre (36) ; Cuzion ; 4 rue des Petites-Côtes
Petites-Côtes (rue des) 4
"000 C 06, 1682 et parcelles non cadastrées ; 000 AW 01, parcelles non cadastrées"
20e siècle
20e siècle
1926
Raymond Dauthy, député-maire d’Eguzon, demande dès 1903 à l’entrepreneur Philippe Fougerolle de mettre à l’étude un projet de barrage. Le programme, repris par le beaufrère de Fougerolle, l’entrepreneur Léon Chagnaud, connaît un début d’exécution en 1917. En 1921, pour relancer la construction qui n’en est qu’à l’état des fondations, Léon Chagnaud crée l’Union Hydro-Electrique, une société réunissant deux actionnaires principaux intéressés par la construction du barrage : la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et l’Union d’Electricité (pour alimenter ses usines de la région parisienne). Un dernier projet est approuvé en 1921. Les travaux reprennent alors, le nouveau barrage étant établi sur les fondations élargies de l’ancien programme. Le chantier colossal défie tous les superlatifs : il emploie plus de 1 000 ouvriers réunissant une dizaine de nationalités, pendant plus de 4 ans, pour un coût estimé à 100 millions de Francs. L’ouvrage, inauguré le 5 juin 1926, de type « poids curviligne » dit aussi « poids-voûte », est avec ses 61 mètres, le barrage le plus haut du pays. Constitué d’une maçonnerie de béton cyclopéen (grands blocs rocheux noyés dans du béton capables de supporter une pression presque infinie) recouverte d’un parement de moellons, il se développe sur 300 m de longueur en crête. Quant au lac dit « de Chambon » formé au-dessus du barrage, d’une longueur de 16 km sur 1 km de large constituant une retenue d’eau de 54 millions de m3, il permet d’alimenter l’usine de production électrique bâtie en contre-bas du barrage, qui possède six turbines hydrauliques de type Francis. En 1926, le journal L’Illustration affirme qu’une « monographie […] de cette installation trouve […] sa place dans l’inventaire des richesses de ce département ». En effet, le palmarès des premières places remportées lors de son ouverture est impressionnant : records de puissance, de hauteur, plus vaste retenue d’eau artificielle. Cet ouvrage aux monumentales proportions mérite d’intégrer le corpus de barrages labellisés ACR tels que le barrage de l’Aigle à Soursac (Brochet et Chabbert, arch., 1946) ou le barrage du Dorat à Faux-la-Montagne (Alexandre Sarrasin, ing., 1953).
2023
Public
2024