Architecture monumentale commémorative funéraire et votive ; monument ; édicule commémoratif ; monument aux morts
Monument aux morts
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Amboise ; 1 rue Commire
Commire (rue) 1
000 BK 1
20e siècle
20e siècle
1972
L’architecte Michel Marot, Premier Grand Prix de Rome d’architecture en 1954, est un interlocuteur apprécié du maire d’Amboise Michel Debré, les deux hommes s’étant connus à l’île de La Réunion dont l’ancien premier ministre est député. Marot, qui avait déjà réalisé un monument commémoratif à Mézilhac (Ardèche) à la demande de Debré en 1971 – il est alors ministre de la Défense – est appelé peu après à Amboise. L’édile souhaite réunir en un même lieu les commémorations des différents conflits qui disposent chacun d’un monument statuaire. Michel Marot, qui définit le parti architectural sur le site choisi – la pointe occidentale de l’île d’Or, entre deux bras de la Loire – appelle son ancien condisciple de la villa Médicis, le sculpteur Henri Derycke, pour transcrire ses dessins dans la matière. Le monument, positionné sur un léger mouvement de terrain, se présente comme une clôture triangulaire en pierre, dont la pointe occidentale est percée d’une faille fermée par un portillon. Le sol du monument est situé en contrebas du terrain, l’eau du fleuve pouvant ainsi, en cas de crue, pénétrer à l’intérieur et couvrir le revêtement de pavés ponctués d’une sobre stèle au centre du plan. Les murs intérieurs portent de simples plaques de pierre où sont gravés les noms des Amboisiens morts pour la France. Seuls émergent du sol deux bandeaux horizontaux de pierre faisant le pourtour du monument, et reliés par une maille de formes abstraites évoquant la jonction entre le niveau du ciel et le niveau de la terre. Aucun décor figuratif ne vient orner le monument, seule la phrase « MERE VOICI TES FILS QUI SE SONT TANT BATTUS » venant préciser, de l’extérieur, sa vocation. Le monument d’Amboise compte parmi les rares œuvres commémoratives édifiées postérieurement à la Seconde Guerre mondiale en région Centre-Val-de-Loire. Produit de deux Grand Prix de Rome, à la frontière de l’architecture et de la sculpture, cette réalisation humble et méditative fait écho au Mémorial des Martyrs de la Déportation de Georges-Henri Pingusson à Paris (1962), tout en nouant une relation douce et sensible avec le grand paysage ligérien.
2023
Public
2024