Architecture domestique ; édifice domestique ; demeure ; maison
Villa Pointe d'aube
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Fondettes ; 24 rue de Beaumanoir
Beaumanoir (rue de) 24
000 BI 01, 73-74
20e siècle
20e siècle
1961
Les coteaux de la rive nord de la Loire sont, depuis les dernières années du XIXe siècle et la révolution des transports, des lieux appréciés de la bourgeoisie tourangelle qui y fait bâtir des villas dans un style balnéaire ou régionaliste. Ces maisons d’architecte deviennent moins fréquentes à partir de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte accru de périurbanisation et de développement pavillonnaire. L’architecte Julien Farges, né à Tours mais dont la vie professionnelle se déroule en région parisienne, réalise en 1961 pour un notable local une grande villa familiale au sein d’un lotissement à la qualité paysagère remarquable.
Adossée à la pente, la villa se développe sur deux niveaux suivant un plan d’ensemble en L. Le garage, la chaufferie, ainsi qu’une grande pièce aujourd’hui aménagée en suite parentale occupent le rez-de-chaussée. Le niveau supérieur est accessible par un escalier à l’air libre menant à une terrasse surmontant le garage. Il comprend plusieurs chambres, une cuisine et une grande pièce de vie avançant à l’est par une rotonde généreusement ouverte pour profiter de la vue panoramique sur la vallée de la Loire. La courbe de ce grand séjour est reprise par les formes libres du massif de la cheminée et par le vitrail coloré, malheureusement non signé, qui coiffe le mur nord. L’aspect extérieur de la villa Pointe d’Aube l’inscrit dans une veine résolument moderniste, ses façades associant des élévations en moellons séparés par des gros joints avec un parement en lattis de bois pour le séjour du premier étage (le bois étant aussi utilisé pour dissimuler les coffres des volets roulants). La villa est coiffée par un spectaculaire toit en inox au profil en V, à la sous-face elle aussi garnie de bois. Un grand balcon filant vient prolonger la terrasse au-devant du séjour, répétant en décalé le mouvement courbe de la rotonde. Cette dernière prend appui, par un poteau en béton armé, sur un bassin d’agrément. Plusieurs détails de second œuvre sont enfin caractéristiques de l’esthétique de la fin des années 1950, tels que les travaux de ferronnerie que constituent les deux portails extérieurs et la rampe de l’escalier intérieur.
La villa Pointe d’Aube est l’un des témoignages les plus aboutis et les mieux conservés, à l’échelle de la Touraine, de la porosité de l’architecture domestique individuelle au Style international dans les années d’après-guerre, puisant dans les exemples du Brésil et des États-Unis. Unique œuvre connue de Julien Farges dans la région, cette maison paraît également remarquable par la recherche de l’intégration des arts décoratifs.
2023
Privé
2023