Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; édifice sportif ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir plein air ; piscine
Piscine Tournesol
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Sin-le-Noble ; rue de la Piscine
Piscine (rue de la)
BC 503, 857
20e siècle
20e siècle
1978
L’esthétique de la piscine Tournesol, qui ressemble autant à un objet de design qu’à un bâtiment ; est tout à fait caractéristique de l’architecture des années 1970 et en est d’ailleurs devenu l’un des symboles, marquant des générations de nageurs. Le choix parmi différentes options, notamment de la couleur de la coque, ainsi que l’implantation dans un espace paysager et urbain propre à chaque commune, fait par ail)eurs de chaque Tournesol, bien qu’objet de série, un unicum. La piscine de Sin-le-Noble illustre l’exemple d’un équipement toujours en activité et entretenu, qui a évolué pour répondre aux besoins d’aujourd’hui (changement des vestiaires, ajout d’un sas d’entrée et d’un guichet, etc.) tout en respectant l’architecture d’origine. Les agréments délivrés par l’État pour les Mille-Piscines ont pour vocation d’encourager la création de modèles innovants et expérimentaux, notamment par le biais de collaborations entre architectes, ingénieurs et constructeurs. L’usage de procédés de préfabrication et l’industrialisation de la construction, associés aux technologies de pointe de l’époque, ont solutionné plusieurs demandes formulées par l’État : rapidité de la construction, économie, adaptabilité et livraison « clés en main ». La piscine Tournesol, élaborée par l’architecte Bernard Schoeller assisté de l’ingénieur Thémis Constantinidis (structure métallique tridimensionnelle en treillis soudé) et des entreprises de construction Durafour (structure métallique) et Matra (coques en polyester armé), témoigne ainsi de cette volonté de rationalisation de la mise en œuvre des composants dont 85 % sont industrialisés. Elle se compose d’une coupole auto-portée (D. 35 m, H. 6 m), légère et indépendante, soutenue par une structure de 36 arcs en acier se rejoignant sur une couronne centrale qui fait aussi office de pivot mécanique. Un tiers des pales de la coupole peuvent coulisser sur un rail de roulement par un dispositif électrique, permettant une ouverture à 120° du côté sud lors des mois d’été, qui rappelle l’héliotropisme du tournesol. La structure est couverte de coques ou « tuiles » en polyester, percées de hublots. La piscine de Sin-le-Noble conserve une grande partie des dispositifs et matériaux d’origine (structure fonctionnelle, coupole, hublots, coque jaune, bassin et sa plage avec ses carreaux de mosaïque, anciens panneaux en plastique moulé des cabines ou du plafond de l’espace douche). Les piscines Tournesol ont bénéficié d’une grande diversité de publications et de publicités durant la période de leur réalisation. Elles font l’objet d’un regain d’intérêt depuis les années 2010, avec d’abondantes publications, expositions et valorisations numériques, notamment dans le cadre des nombreux projets de réhabilitation et extensions de ces équipements partout en France. L’État met en place une politique volontariste en faveur des équipements sportifs, de loisirs et pour la jeunesse, qui se traduit par le vote de trois lois-programme entre 1961 et 1975. Le programme Mille-Piscines vise à créer 1.m réseau dense de piscines industrialisées partout en France, permettant l’apprentissage de la natation tout au long de l’année pour tous. Plusieurs concours, en 1969 et 1971, donnent naissance aux modèles des piscines Tournesol, Caneton, Iris, Plein Soleil et Plein Ciel, piscines transformables/escamotables et économiques. Deux projets de piscines conçues par Bernard Schoeller remportent les concours· lancés par l’État en 1969 : les piscines transformables et les piscines économiques. La « Tournesol » est construite à 183 exemplaires en France, dont 28 dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980. Bernard Schoeller fait ses études à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris où il rencontre les frères Xavier et Luc Arsène-Henry, avec lesquels il s’associe jusqu’au début des années 1970, avant de s’installer à son compte. Architecte prolifique, connu essentiellement pour la conception de la piscine Tournesol, il est également à l’origine d’un très grand nombre d’opérations de logements sociaux, mais aussi de programmes industriels et tertiaires, et d’études d’urbanisme sur des grands ensembles.
2024
Public
2024