Maison
Villa solaire Gosselin
Occitanie ; Gard (30) ; Ledenon
Anciennement région de : Languedoc-Roussillon
Garrigues basses (les)
4e quart 20e siècle
1976
Deux jeunes instituteurs de Remoulins ont commandé à l' architecte Armand Pellier une villa solaire selon le principe du mur accumulateur de chaleur mis en oeuvre à Odeillo par Félix Trombe et Jacques Michel (immeuble inscrit MH). Pellier leur propose une construction économique et une perspective aux lignes audacieuses mêlant structure porteuse apparente, toit terrasse, fenêtres en bandeau et capteurs solaires. Les capteurs sont des murs épais de 40 cm, peints de couleur sombre, percés d' orifices et revêtus de vitrage. Par effet de serre, la face insolée s' échauffe et l' énergie s' accumule dans l' épaisseur du mur. L' air de l' habitation pénètre par l' orifice inférieur entre le vitrage et le mur au contact duquel il s' échauffe, il s' élève alors jusqu' à l' orifice supérieur et pénètre dans la maison. L' architecte a choisi de construire avec des poutres porteuses en béton revêtues de plaques de pierre du Pont du Gard : celles-ci forment des modules de 3 m par 3 qui sont assemblés selon les besoins. Le chiffre trois qui sert de base aux modules se lit aussi sur les façades des blocs encadrant la partie centrale : elles sont divisées en 3 registres horizontaux qui se combinent différemment selon la destination des lieux. La bande sombre des capteurs solaires ou des caissons de rangement forme une trame alternée avec le bandeau des ouvertures en verre et celui revêtu de pierre jaune. Ces oppositions de couleurs et de matériaux encadrent le verre uniforme du bloc central avec son bandeau de béton blanc, tandis que la façade nord est très fermée par souci bioclimatique. Comme dans toutes ses réalisations, Pellier étudie tous les détails, depuis la pose des matériaux jusqu' au choix des revêtements de murs. Il propose un espace à vivre, mobilier compris, où chaque lieu de vie est bien défini. Il recherche la modernité dans les équipements et réalise l' alliance du pratique et du beau. Choix des matériaux (sols et baignoire en travertin), mise en place (raccords formant des lignes soigneusement calepinées), recherche pour chaque détail (interrupteurs placés dans les joints de pierre, gaines techniques invisibles...). Les modifications ultérieures se sont faites avec l' architecte (construction du garage) ou après discussion avec lui (cheminée ouverte remplacée par un foyer fermé). Très originale au sein du corpus des maisons solaires des années 70, elle n' a pas eu de diffusion dans les media car il s' agit d' une construction privée n' ayant pas fait l' objet de financements publics.
2011/06/27 : inscrit MH
Labellisé par la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites du 22 mars 2011
Propriété privée
2010
© Monuments historiques
Clier Josette ; François Michèle
Dossier individuel
LABELXX-LR