Immeuble
Les buildings du quai Gambetta
Immeubles dit buildings du quai Gambetta
Hauts-de-France ; Pas-de-Calais (62) ; Boulogne-sur-Mer ; boulevard Gambetta
Anciennement région de : Nord-Pas-de-Calais
Gambetta (boulevard)
3e quart 20e siècle
1951 ; 1955
Datation par source
Attribution par source
Béton
Béton en couverture
Plan rectangulaire régulier
12 étages carrés
Élévation à travées
Terrasse
A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le quai Gambetta, secteur emblématique de l'activité portuaire de la ville de Boulogne-sur-Mer est entièrement détruit. En 1945, Pierre Vivien (1909-1999), architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux, reçoit la commande du plan d'ensemble de reconstruction de la ville. Adopté en 1950, il propose une refonte totale des secteurs détruits et une vision radicalement différente de la ville d'après-guerre, inspirée par la charte d'Athènes. L'architecte érige, sur un secteur bien en vue et privilégié, face au port, l'ensemble des immeubles du boulevard Gambetta. Outre les bâtiments de la Chambre de Commerce et des Ponts et Chaussées, il édifie en association avec l'ingénieur Eugène Mopin (connu pour avoir travaillé sur la cité de la Muette à Drancy dans les années 1930) quatre « buildings » de logements (200). Cette composition lui permet de conserver la forte densité d'un centre-ville tout en réservant de vastes espaces ouverts. Les immeubles disposés en enfilade oblique, s'adaptent à la longue et étroite parcelle de 350 mètres de longueur sur 25 mètres de largeur. Ce positionnement, qui ouvre symboliquement une vision sur la ville ancienne, s'explique également par la volonté d'abriter les immeubles des vents dominants et de les faire bénéficier d'un ensoleillement maximal. Un appartement témoin, doté d'un mobilier contemporain, signé de grands décorateurs (André Monpoix, Pierre Guariche, Michel Mortier, André Motte et René-Jean Caillette) est présenté en décembre 1954. Les tours (40 mètres de haut et de large, 14 mètres de profondeur) sont bâties sur une ossature en béton armé, formée de quatre rangées de douze poteaux montés sur pieux et enterrés à 16 mètres de profondeur. Cette structure est fermée par des parois en gravillons lavés ou des menuiseries. Chaque immeuble s'élève sur 12 niveaux : au rez-de-chaussée plus entresol sont aménagés des commerces, au premier étage des hôtels (aujourd'hui reconvertis), au deuxième étage des bureaux ; les 9 autres étages sont réservés aux logements bénéficiant tous d'une double orientation. Chacun de ces niveaux comportent cinq appartements (trois grands de 95 m2 et deux petits, côté sud, de 75 à 64 m2). Les aménagements intérieurs et un confort moderne classent les appartements dans les standings les plus élevés de la reconstruction boulonnaise : cuisine en partie équipée, vide-ordure, espaces de rangement intégrés à l'architecture, salles de bains et/ou de douches, chauffage par le sol, espaces communs et privés séparés, loggia. Chaque immeuble est divisé en deux parties, chacune desservies par un double ascenseur et un escalier de sorte que chaque palier ne donne accès qu'à deux ou trois appartements. Le séjour, le coin repas et la cuisine sont situés à l'ouest, du côté du port, tandis que les chambres sont orientées vers la vieille ville, à l'est, et les pièces aveugles de courts séjours (vestibule, couloir, penderie, douche, salle de bain, et W.-C.) intercalées au cur de l'appartement. De l'extérieur, l'ossature en béton reste apparente, l'animation des façades est rythmée par l'alternance des pleins et des vides formés par les loggias. Toutefois, les buildings se différencient par leur polychromie, fruit du travail de l'architecte lui-même. (F. Deubussche, Le Guide de Boulogne-sur-Mer, ville d'art et d'histoire, 2013 ; Urbanisme, 1954, n°35/36, p.31-69)
L = 40 ; la = 40 ; pr = 14
À signaler
2009/12/15 : label patrimoine du XXe siècle
Propriété privée
2015
© Ministère de la culture et de la communication, direction générale des patrimoines
2015
Nale Elise
Dossier individuel
LABELXX-NPC