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Plateforme ouverte du patrimoine

Quartier de la Gare

Désignation

Dénomination de l'édifice

Quartier ; maison ; immeuble ; hôtel de voyageurs

Titre courant

Quartier de la Gare

Localisation

Localisation

Occitanie ; Pyrénées-Orientales (66) ; Perpignan

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Languedoc-Roussillon

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

1er quart 20e siècle ; 1ère moitié 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1910 ; 1958

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

L'architecture du quartier de la gare est très hétérogène : les constructions s'y poursuivent sur une longue période depuis le milieu du XIXe siècle. L'ambiance urbaine du quartier associe le style Beaux-Arts, le régionalisme d'inspiration catalane ou hispanique, le modernisme pittoresque avec des influences de l'Art nouveau, de l'Art déco ou du style paquebot. Les oeuvres majeures comme les plus modestes sont représentatives des courants architecturaux en vogue à Perpignan dans la première moitié du siècle. La construction d'immeubles se poursuit jusque dans les années 1960-70, perturbant parfois fortement, par des gabarits considérables et une écriture architecturale appauvrie, le paysage urbain hérité du XIXe et du début du XXe siècle (rue Franklin, cours Lazare-Escarguel). Le lotissement Au Coin Tranquille réunit dans un face-à-face significatif les architectes E. Mas-Chancel, A. Joffre et F. Muchir. Les six petites maisons de ville (6 à 16 rue Gabriel-Fauré) construites en 1930-1931 par le premier forment un ensemble architectural et urbain remarquable : alignées sur rue avec jardin arrière et construites sur des parcelles régulières, elles ont un gabarit semblable et une ordonnance commune. Elles constituent un manifeste d'inspiration régionaliste : baies jumelées néo-romanes, colonnettes et chapiteaux en béton moulé inspirés du roman catalan tardif, génoises décorées, descentes d'eau pluviale en terre cuite vernissée verte et jaune... L'opposition des matériaux et de l'enduit fait ressortir les soubassements en galets de hauteur variable, délimités par un fin bandeau. Les entrées sont mises en évidence par des frontons sur consoles ou des arcatures. Les génoises de tuiles et briques, toutes différentes, forment une ligne horizontale de couronnement. Dans le lotissement Roca-Drancourt plus tardif, quelques maisons de ville se détachent parmi un ensemble architectural plus commun. En 1952, l'architecte Pierre Sans associe au vocabulaire moderniste des éléments pittoresques hispanisants et catalans pour une petite maison de ville 14 rue Joseph-Cabrit. Non loin, la maison Latrabe (4 rue Joseph-Cabrit) se signale par une composition originale de l'architecte Jean Dujol datée de 1957-58 : les ouvertures variées de la façade principale soulignent les fonctions internes, alors que la façade secondaire avec garage donnant sur l'impasse renoue sagement avec le système de travée. Les encadrements en béton blanc se détachent vigoureusement sur les façades en brique rouge, dont la texture singulière provient de la mise en évidence des joints horizontaux et de la dissimulation des joints verticaux. Contrastant avec ces échos modernistes, quelques motifs introduisent des connotations discrètes au régionalisme : soubassement en granit, seuil en briques pleines, menuiserie rustique de la porte d'entrée, numéro sur rue et boite aux lettres en tôle martelée. Sur l'avenue principale du quartier, l'immeuble Dabat (2 rue d'Iéna), construit en 1912 par R. Castan, fait le lien entre la tradition du XIXe siècle et les tendances nouvelles : l'architecte toulousain associe à une composition classicisante des effets régionalistes, rationalistes et pittoresques mêlés de motifs Art nouveau. Pour la villa Paynard (23 avenue du Général-de-Gaulle), l'architecte éclectique P. Sans puise en 1946 dans les références espagnoles les motifs du portail d'entrée, des supports de balcon et de la ferronnerie, tandis que le fronton est inspiré de la masia baroque catalane. Au n° 34, Muchir donne les plans d'un hôtel dans un style paquebot très maîtrisé : le programme facilite le manifeste architectural, avec ses hublots, son porte-drapeau, sa rotonde d'entrée en surplomb. Sur les bords de la Basse, la maison Maydat (12 quai Nobel) témoigne des différentes influences qui parcourent l'architecture perpignanaise de l'entre-deux-guerres : la composition de 1940, d'A. Joffre, rend compte du fort syncrétisme de l'architecte qui collabore avec son neveu F. Muc hir, le moderniste, et avec E. Mas-Chancel, le régionaliste engagé.

Protection et label

Date de label

2014/12/09 : label patrimoine du XXe siècle

Observations concernant la protection de l'édifice

Labellisé par la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites du 9 décembre 2014, décision préfectorale du 20 janvier 2015.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2014

Date de rédaction de la notice

2014

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Lochard Thierry ; François Michèle

Typologie du dossier

Dossier individuel

Accès Mémoire

LABELXX-LR

Maison Maydat construite par Alfred Joffre en 1940, dans le quartier de la gare.
Maison Maydat construite par Alfred Joffre en 1940, dans le quartier de la gare.
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