Basilique
Notre-Dame-du-Bon-Secours
Basilique Notre-Dame de Bon Secours, rue Jean Le Moal (Guingamp)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Guingamp ; rue Jean Le Moal
Bretagne
Guingamp
Jean Le Moal (rue)
1971 AH 118
En ville
12e siècle ; 4e quart 13e siècle ; limite 13e siècle 14e siècle ; 1ère moitié 14e siècle ; 2e moitié 15e siècle ; 16e siècle ; 3e quart 17e siècle ; 3e quart 19e siècle
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Ancienne chapelle castrale des comtes de Penthièvre devenue église paroissiale vers le milieu du 12e siècle. Les piles et les arcades de la croisée sont les vestiges de l'importante église édifiée à cette époque ; ajout d'un grand porche au bas de la nef du côté nord vers le milieu du 13e siècle ; construction d'un nouveau chœur 4e quart 13e siècle selon le modèle des églises-halles. Limite 13e siècle-14e siècle, reprise en sous-œuvre de la croisée, reconstruction de la tour qui la surmonte et des bras de transept. Reconstruction de la nef au cours de la première moitié du 14e siècle avec édification de la façade occidentale à deux tours vers 1340-1350, dont seule subsiste la tour nord-ouest dite de l'horloge ; chapelle de la trésorerie à l'ouest du bras sud, entre 1341 et 1364 ; ouverture de l'ancien chevet et ajout de l'actuelle abside polygonale entre 1470 et 1484 et construction d'une nouvelle sacristie à étage, à l'angle du chœur et du bras nord. Effondrement de la tour sud-ouest en 1535 puis reconstruction de celle-ci, du portail ouest, du côté sud de la nef, du collatéral sud et du pavillon des orgues, entre 1537 et 1574 par Jean Le Moal, Gilles Le Nouezec, Jean le Cozic et Yves Auffret ; face sud de la chapelle de la trésorerie, entre 1670 et 1672 ; travaux de restauration entre 1854 et 1866 : le porche Notre-Dame qui avait été fermé au 17e siècle et transformé en chapelle est ré-ouvert, pourvu d'un nouveau tympan ajouré et de grilles ; l'ancien lambris surmontant la nef est remplacé par des voûtes en briques.
Granite
Ardoise ; pierre en couverture
Plan en croix latine
3 vaisseaux ; 1 étage carré
Voûte d'ogives ; fausse voûte d'ogives
Toit polygonal ; toit en pavillon ; toit conique ; toit à longs pans ; pignon découvert ; flèche en maçonnerie
Plan et ordonnance intérieureL'extrême complexité de l'édifice tient essentiellement dans deux singularités qui concernent toute la zone médiane du transept et celle des travées voisines. Dans cette partie de l'église, le décalage d'alignement entre les travées du vaisseau central de la nef et celles des collatéraux, et, dans les bras de transept et la zone qui les raccorde au chœur, l'absence de concordance entre les élévations et les voûtes sont autant d'éléments qui échappent à la logique traditionnelle de l'architecture gothique. Ces particularités n'ont pas été relevées correctement sur certains plans anciens qui s'avèrent complètement faux et perturbent par là-même gravement la compréhension de l'évolution de l'édifice : c'est le cas de la notice du Congrès archéologique de 1950 dans laquelle le relevé erroné du raccord entre le chœur et les bras de transept, de même que l'alignement systématique des travées de la nef et des collatéraux sont révélateurs de cette difficulté à prendre en compte cet aspect.Ces particularités importantes tiennent à ce que la reconstruction de l'église gothique ne s'est pas faite ex nihilo, à la suite d'une ruine complète de l'édifice antérieur, hypothèse peu crédible, mais en enveloppant progressivement en quatre phases l'ancien édifice roman.. Plusieurs points singuliers viennent à l'appui de cette thèse et peuvent s'expliquer par cette contrainte. Ainsi par delà leur disparité de forme, de style et de décor, le chœur le transept et la nef sont formés de trois vaisseaux de hauteur quasi égale dans le chœur, de bras de transept accompagnés de chapelles aussi hautes que le chœur, mais dans une forme très différente enfin d'un vaisseau principal flanqué de collatéraux très élevés pour la nef.Une autre particularité apporte peut-être un élément d'explication supplémentaire à la chronologie du chantier : le mur nord du chœur se trouve parfaitement dans l'axe du revers du grand porche ouvert au bas de la nef que les bases de ses arcatures, authentiques, situent vers la fin du XIIIe siècle. Même si l'on sait que ce dernier, après avoir été fermé du côté de la rue et transformé en chapelle au XVIIe siècle a été fortement restauré au XIXe siècle, il n'en reste pas moins que sa forte saillie à l'intérieur, au bas du collatéral nord garde sans doute le souvenir de la largeur de l'ancien collatéral roman, dans l'alignement duquel on aurait édifié en toute logique le nouveau chœur. L'examen du revers de ce porche montre que la saillie qu'il forme dans le collatéral est ancienne et que seule la partie inférieure du parement de son revers a été reprise, ce que confirme le devis de l'architecte Darcel de 1852.Le chœur Par delà la barrière visuelle que forment la croisée et les bras de transept, le chœur dont les trois hauts vaisseaux sont à peine séparés par des piles quadrilobées élancées, s'impose par son espace dilaté ; le vaisseau principal s'élevant, légèrement au dessus des collatéraux, à la hauteur de l'arc de la croisée romane. Cette conception qui n'est pas sans rappeler les exemples de l'Anjou, à l'exception des voûtes qui ne sont pas bombées, est également à rapprocher de réalisations plus lointaines comme le chœur de Saint-Nazaire de Carcassonne, édifié entre 1269 et 1329. Ce chœur étonnant, unique parmi les œuvres conservées de l'architecture gothique bretonne était jusqu'au XVe siècle terminé par un chevet plat éclairé par trois baies. Il est probable que la parenté du duc Jean Ier dit le Roux et les origines de sa mère la duchesse Alix file du comte de Thouars ont compté dans le choix de ce parti architectural atypique.La datation de ce chœur est controversée par les différents auteurs On ne peut sur ce point suivre André Mussat qui y voit, à l'inverse de François Merlet, une réalisation tardive du XIVe siècle, postérieure à celle de la nef. Les piles cruciformes à quatre colonnes dont les bases sont semblables à celles du chœur de Saint-Sauveur de Redon, les hauts chapiteaux bien évasés, qu'il soient ornés de feuilles tournantes ou à corbeille lisse ne peuvent guère être postérieurs au troisième quart du XIIIe siècle. Outre les parentés stylistiques évidentes avec le chœur de Redon déjà cité, l'examen des reprises d'appareillage à la jonction du chœur et des bras de transept montre que les piles de raccord appartenant à la campagne du transept, bien que semblables à celles du chœur et s'élevant à la même hauteur que ce dernier, sont sensiblement différentes : ces piles encadrées par un quart de rond absent sur celles du chœur, sont coiffées de chapiteaux à corbeilles lisses peu évasées et écrasées, morphologie que l'on retrouve, parfaitement identique pour les piles bras de transept et la reprise en sous œuvre de la croisée. La maîtrise imparfaite des poussées des voûtes insuffisamment contrebutées a entraîné, peut-être dès le XIVe siècle l´installation d´arcs-boutants intérieurs tout à fait insolites, montés avec beaucoup de soin, dont la tête vient s'ancrer dans la couronne des chapiteaux du XIIIe siècle, et le pied se fondre dans les colonnes adossées aux murs gouttereaux. Cette intervention unique dans son genre qui confère au chœur de Guingamp une originalité supplémentaire, rappelle des dispositions rencontrées dans certains édifices anglais comme les cathédrales de Wells, de Bristol ou de Gloucester ou encore celle de Salisbury.La croisée et le transept Le projet d'édifier une nouvelle tour de croisée surmontée d'une haute flèche de pierre a rendu nécessaire la consolidation et la reprise en sous œuvre des arcs en plein cintre de la croisée romane par des arcs en tiers point à deux rouleaux largement chanfreinés rappelant en plus simples ceux du chœur. Ces nouvelle piles qui étrécissent fortement les arcades et referment la croisée sont ornées de deux séries de protomes superposés représentant différentes têtes humaines, autre détail ornemental qui renvoie vers le milieu anglais contemporain.Cette campagne directement associée à la reconstruction des bras de transept, est postérieure à l'édification du nouveau chœur : dans l'angle rentrant formé par la première pile du chœur et le mur oriental du collatéral nord, un collage montre clairement que la maçonnerie du transept est venue se plaquer contre celle préexistante du chœur. Curieusement, dans les bras de transept, les arcs transversaux, rabaissés, sont surmontés par un plein de mur important. En fait ces arcs diaphragmes agissent comme de véritables arcs-boutants intérieurs : cette étrange disposition qui va à l'encontre plastiquement du parti architectural du chœur est à l'évidence liée au souci de contrebuter la masse de la nouvelle tour de croisée. Immédiatement à l'ouest de ces bras, les arcs excessivement épais qui séparent les voûtes des collatéraux répondent certainement au même souci. Du côté nord, les piles de raccord du bras de transept avec la croisée qui reprennent l'épaisseur du mur roman, sont surmontées par un mur plus épais, en encorbellement qui trahit là encore probablement en cours de chantier le même souci d'amortir par la masse les poussées de la tour centrale.L'absence de concordance dans les bras de transept entre une élévation à deux travées et un couvrement réparti en trois voûtes peut correspondre à une recherche semblable. Contrairement à l'opinion avancée par François Merlet qui rattache ces voûtes à une intervention tardive du XVIIe siècle, la plupart des culots, des croisées d'ogives et de leurs formerets semblent nettement plus anciens et indiquent plus probablement une installation des voûtes au XIVe ou au XVe siècle. Ces culots à groupes de cônes renversés, déjà employés dans le chœur pour en supporter les colonnes périphériques, se retrouvent identiques en Bretagne dans deux lieux inattendus : sur la tour de façade de l´abbatiale Saint Sauveur de Redon, vers les années 1320-1330, ainsi que dans le mur ouest du bras sud de l'ancienne collégiale de Rostrenen, datée par les armes d'alliance de Jeanne de Rostrenen et Alain VIII de Rohan entre 1320 et 1350, édifices dont la relation avec le chantier de Guingamp mériterait d'être éclairée. Là encore, l'origine de ces culots groupés est probablement à rechercher du côté anglais : des exemples nombreux sont visibles dans les ruines des anciennes abbayes cisterciennes de Fountains Abbey ou de Rievaulx..La nef et la tour nord-ouest L'examen des escaliers plaqués de part et d'autre de l'arcade ouest de la croisée met en évidence que ces deux vis ainsi que l'élévation de la nef ont été manifestement rapportés après la reprise en sous œuvre de la croisée et la reconstruction des bras de transept. Sans doute pour des raisons de mode mais aussi de stabilité, s'est imposé le choix d'une élévation à trois niveaux devant se raccorder avec la tour de croisée. Cette nouvelle nef à mur épais, triforium et passage devant les fenêtres hautes évoque évidemment des références normandes. Son élévation dont ne subsiste que le côté nord et le retour devant la croisée devait se poursuivre sur le côté sud. En rupture totale avec le reste de l'édifice cette nef est conçue de manière autarcique : ce que révèle précisément l'étonnant passage de son triforium devant la croisée, enjambant le vaisseau central à la manière d'un pont. Cette fermeture de la nef rappelle une disposition fréquente dans plusieurs cathédrale anglaises dans lesquelles nef et chœur constituent deux entités bien distinctes. Les étonnantes petites baies qui ouvrent au revers du triforium dans les lunettes des voûtes du collatéral nord, loin de correspondre comme le pensait François Merlet à d'anciennes fenêtres hautes ouvrant sur l'extérieur, montrent à l'évidence que la reconstruction de la nef correspond à une des dernières phases du chantier. Cette disposition tout à fait atypique fut d'ailleurs reprise lors de la reconstruction du côté sud après 1535.L'arcade entre la première travée du collatéral nord et la tour nord-ouest atteste que cette dernière est liée à la construction de la nef. Le passage de tailloirs circulaires employés pour les chapiteaux des deux travées les plus proches de la croisée à des tailloirs polygonaux pour l'arcade d'entrée de la tour à l'ouest, toutes les baies de cette même tour ainsi que les arcatures du triforium indiquent, que le chantier de reconstruction de la nef a progressé de la croisée vers la façade occidentale. Enfin si le style des chapiteaux et des bases, rappelle ceux du choeur de Dol, édifié à la fin du XIIIe siècle, le dessin si caractéristique du triforium, une suite d'arcs trilobés à écoinçons évidés associés à un garde corps à quadrilobes, que l'on trouve dans les chœurs de Notre-Dame de Lamballe, de Saint-Brieuc ou encore de Tréguier, orientent davantage vers la première moitié du XIVe siècle, ce que confirme par ailleurs l'antériorité du chœur et de la croisée.L'abside Le prolongement du chœur entre 1470 et 1480, ne fut pas moins atypique. La greffe a été faite tout naturellement à partir des trois baies de l'ancien chevet plat. Les baies latérales réduites à leur arcature sont devenues des fenêtres hautes tandis qu'une nouvelle arcade reprise en sous œuvre ouvre sur un prolongement des collatéraux ; l'ancienne maîtresse vitre, transformée en arc triomphal monumentalise le nouveau sanctuaire. Les contraintes urbaines empêchant le développement vers l´est, les nouveaux collatéraux, terminés en cul de sac ne font qu'évoquer l'idée d'un déambulatoire : le jeu des deux baies superposées de la travée axiale ainsi que les très petites fenêtres ouvertes dans les lunettes des voûtes créent une perspective illusionniste qui dilate l'espace.Ordonnance extérieureL'élévation sud de l'église qui bénéficie du dégagement de l'ancien champ à l'avoine, permet une bonne appréhension de l'extérieur. Le volume du chœur du XIIIe siècle apparaît nettement avec ses trois vaisseaux de hauteur identique que terminent à l'est trois pignons indépendants, selon le modèles des « hallekerke » du Nord. Ce chœur est contrebuté par de puissants contreforts sans ressaut dont le glacis important occupe le tiers supérieur de la hauteur. Au sommet du pignon sud au dessus de la partie supérieure de l'ancienne baie, une ligne de corbelets légèrement en pente, qui a son équivalent sur le pignon nord, devait probablement porter un système de gouttière destiné à reporter les eux pluviales hors de la masse du chevet après l'ajout de l'abside du XVe siècle.Le raccord entre le bras sud et ce chœur montre que le bras de transept a été greffé sur un des contreforts du chœur et l'a en quelque sorte absorbé, preuve supplémentaire de l'antériorité de la construction du chœur. La composition dissymétrique du bras sud confirme cette hypothèse d'évolution : on y reconnaît la silhouette du pignon originel et la surélévation de ce dernier entraînée par l'adjonction au cours du XIVe siècle de la chapelle orientée. Cette modification ayant rehaussé le faite du toit a eu également pour conséquence de faire condamner la partie inférieure de la baie de la face sud de la tour de croisée. Le traitement à redents du rampant d'origine dit aussi « en pas de moineau », unique de ce genre dans l'architecture religieuse bretonne oriente de même que les trois pignons du chœur vers des références flamandes dont le lien avec le chantier de Guingamp n'est pas à ce jour élucidé. Le pignon du bras sud s'impose par la clarté de sa composition qui fusionne les contreforts latéraux et le gâble surmontant un porche voûté, par là-même peu profond. La voûte construite de façon très particulière et dont les ogives et les formerets comportent des départs communs se trouve légèrement en dessous de l'arc d'entrée. Malgré l'empiétement du sommet du gâble sur la fenêtre du croisillon propre au chevauchement des formes caractéristique du style rayonnant, l'ensemble uni et dépourvu de tout ajourage frappe par son dépouillement. Seules les portes géminées qui devaient être identiques à celles conservées sur le portail nord ont été modifiées au XVIIIe siècle.Ce point de vue est aussi le meilleur pour apprécier l'architecture de la tour de croisée, appelée « la tour pointue ». Ses angles marqués par des colonnes, les ébrasements des baies à colonnettes coiffées de chapiteaux à corbeille lisse identiques à ceux de la croisée, leur composition a deux lancettes surmontées d'un oculus rappellent les exemples normands du XIIIe siècle. La flèche posée directement sur la plate forme, sans garde corps et cantonnée de clochetons dont les flèches sont elles-mêmes directement posées sur des piles à trois colonnettes à peut être servi de modèle pour celle de la tour sud-ouest de Saint-Sauveur de Redon, aujourd'hui isolée et dont l'édification est située par Marc Déceneux entre 1310 et 1340.Toute la partie du front sud située à l'ouest du bras de transept est le fruit de la reconstruction massive après l'effondrement de 1535 entre le milieu du XVIe siècle et le début du XVIIe. Pour toute cette partie y compris le grand portail occidental, le nouveau style de la Renaissance a été alors préféré par le conseil de fabrique à un devis de reconstruction gothique à l'ancienne manière donné par les architectes Jean Hémery et Philippe Beaumanoir.La tour nord-ouest est un vestige de l'importante campagne de construction du XIVe siècle. Il faut imaginer son pendant au sud avant la catastrophe de 1535. L'absence de recul, l'empiètement de la reconstruction du XVIe siècle puis l'ajout d'un lourd contrefort d'angle au XVIIIe siècle, enfin l'appui d'une maison contre l'angle nord-ouest ont grandement occulté les deux premiers niveaux. L'étroitesse des baies, l'épaisseur de la modénature ainsi que la frise d'inspiration normande incisée sous la corniche sommitale ont égaré certains auteurs qui y ont vu à tord la marque du XIIIe siècle. En réalité, les baies en arc trilobé, les gâbles aigus, les fausses arcatures latérales au réseau anguleux, les chapiteaux réduits et ramassés portent sans équivoque la marque du XIVe siècle.Les éléments authentiques du décor du grand porche, conservés lors de sa restauration en 1856 appartiennent sans conteste au répertoire du XIIIe siècle : que ce soit les bases et les chapiteaux à corbeilles lisses hautes et évasées de l'arcade d'entrée, mais aussi, à l'intérieur, les bases en galettes rehaussées de griffes sur des socles carrés ainsi que que les chapiteaux à crochets bien évasés des arcatures basses qui pourraient remonter à la première moitié du XIIIe siècle. Il faut faire abstraction de l'actuel tympan à rosaces vitrées, du linteau et de la colonne médiane, créations du XIXe liées au désir de conserver à cet espace une fonction double de porche et de chapelle de Notre-Dame : le labyrinthe du sol, les arcatures hautes et les statues des apôtres, ainsi que le mur du fond et la niche présentant la statue de Notre-Dame de Bon Secours datent de la restauration de 1856, effectuée par l'architecte parisien Darcel, théoricien de l'architecture gothique. L'élévation du front nord, difficile à embrasser du fait de l'absence de recul dans la rue Notre-Dame, présente une suite de pignons de hauteur variée dont les décrochements et les chevauchements témoignent du processus complexe de la reconstruction gothique. Le porche du bras nord, identique à celui du bras sud a en revanche perdu son gâble qui devait être semblable. Ses portes géminées dont les arcs trilobés anguleux se retournent sous la forme d'un coude dans le sommet des piédroits, rappellent ceux de la cathédrale de Tréguier. Sur le glacis du contrefort de droite une arête verticale traitée en colonne permet l'étirement de la gargouille qu'elle supporte et un meilleur rejet des eaux pluviales, dispositif que l'on retrouve au sommet de la tour sud-ouest de Saint-Sauveur de Redon. A la différence de son équivalent du bras sud, la chapelle qui suit le bras nord à l'est, vient s'aligner avec le contrefort mitoyen et se trouve sommée d'un pignon indépendant, refait au XIXe siècle. . L'irrégularité du plan, la complexité et l'imbrication des volumes ainsi que que le contraste entre l'architecture du chœur et celle des bras de transept et de la nef, sont parmi les aspects les plus marquants de l'édifice. L'architecture du chœur à trois vaisseaux d'égale hauteur que séparent des piles minces et élancées détermine un espace homogène ; ce dernier s'oppose totalement à celle des bras de transept et de la nef, dans lesquels les arcades dont le sommet est situé nettement en contrebas des voûtes, à la manière d'arcs diaphragmes, déterminent des espaces cloisonnés. Le chœur qui comporte trois travées est éclairé par de hautes fenêtres en arc brisé composées de deux lancettes que surmonte un oculus quadrilobé. Les piles de plan quadrilobé sont contrebutées du côté des collatéraux par des arcs -boutants intérieurs ancrés au niveau des chapiteaux. Ces arcs retombent dans les murs gouttereaux dans des colonnettes adossées elles-m^mes supportées par des culots. Le décor de feuilles retournées qui orne le chaperon de ces arcs intérieurs ainsi que la moulure de leur sous-face qui pénètre directement dans les colonnettes latérales permettent de les situer.
Chevet plat ; chevet à pans coupés
classé MH ; classé MH
À signaler
Les groupes de culots en cône renversé des bras de transept, les chapiteaux à bourrelets de la tour nord-ouest et le contrefort à glacis et arête verticlae ttraitée en colonnettte sont autant d'élements de style qui se retrouvent sur la tour nord-ouest de Saint-Sauveur de Redon.
Propriété de la commune
2006
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2006 ; 2024
Rioult Jean-Jacques ; Fortineau Salomé
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