Chapelle
Notre-Dame-du-Crann
Chapelle Notre-Dame du Crann, Le Crann (Spézet)
Bretagne ; Finistère (29) ; Spézet
Carhaix-Plouguer
Carhaix-Plouguer
Crann (le)
1959 H 1042
Isolé
Enclos
2e quart 16e siècle ; 3e quart 17e siècle
17e siècle
1535 ; 1653
Porte la date ; porte la date
La chapelle Notre-Dame du Crann dépend de la paroisse de Spézet, qui sous l'Ancien Régime, appartient au chapitre de Quimper depuis sa donation par l'évêque en 1218. Construite vers 1535, sur les terres des Vieux-Châtel, elle succède sans doute à un premier édifice bâti au XIIIe siècle. Elle porte l'inscription suivante sur le contrefort droit du bras nord du transept, qui nous renseigne sur le contexte de son édification : « … CHAPPELE FUT FOUNDEE L MVCXXXV A LONEUR DE NOTRE DAME DU CRAN METRE H BONET VICERE ET I LESCOAT P. FABRICIENS ». Ainsi sont mis en avant deux membres de la fabrique, le vicaire perpétuel, c'est-à-dire le prêtre en charge de la cure, nommé par le chapitre de Quimper et le procureur de la fabrique. Plus tard, dans le courant du 16e siècle, la fabrique laisse d'autres preuves de sa contribution financière, à travers des inscriptions sur deux des 8 verrières conservées dans la chapelle, accompagnées des dates 1548 et 1553.Bénéficiant d'un contexte très favorable, résultant de la conjonction de plusieurs facteurs au milieu du 16e siècle, la chapelle et son décor mobilier (maître-autel et son retable, verrières etc.) sont globalement homogènes. Seuls sont ajoutés au 17e siècle siècle la sacristie (inscription : ""Y GUEN COAT FRAVAL FA 1653"") et le clocher, à une date inconnue.La richesse de la fabrique découle de l'important pèlerinage qui a cours à Notre-Dame du Crann, en lien avec le trésor de reliques qui y est attesté à partir du 16e siècle. Ce dernier comprend des reliques du lait séché et des cheveux de la Vierge Marie, de la tête et du tibia de saint Julien, du Saint-Sépulcre, du sépulcre de Lazare, de la Sainte Croix, de saint Pierre, sainte Thècle, saint André, saint Cyprien et saint Laurent. Le rôle de la noblesse dans la construction et l'embellissement de la chapelle est plus difficile à cerner car les blasons visibles sont tous muets, excepté celui du chevet, qui est postérieur au chantier. Mais l'on peut imaginer que les seigneurs fonciers, en particulier ceux du Crann, les Vieux-Châtel, en faisant d'un des deux bras du transept leur chapelle personnelle, contribuent d'une manière ou d'une autre à l'édification de l'ensemble.Il faut enfin souligner les liens étroits entre la paroisse et le chapitre de Quimper auquel elle appartient, qui permettent sans doute d'expliquer la très grande qualité de certaines des verrières de cet ensemble. Les commanditaires ont dû être mis en contact avec des artistes quimpérois de renom, peut-être via le chapitre et avoir accès à des propositions technique et iconographique particulièrement élaborées.[Garance Girard, enquête thématique régionale, 2023]
Granite ; pierre de taille ; schiste ; moellon
Ardoise
Plan en croix latine
3 vaisseaux
Lambris de couvrement
Toit à longs pans pignon découvert ; noue
Escalier de distribution extérieur : escalier droit
La chapelle possède un plan en croix latine simple, à chevet plat et peu profond qui présente néanmoins deux singularités. En premier lieu, elle est dotée de bas-côtés, ce qui l'assimile d'avantage aux églises paroissiales du secteur qu'aux autres chapelles. Ensuite, sa façade ouest n’est pas parfaitement perpendiculaire à l’axe de la nef. Les départs d’arcs visibles à son revers montrent que ce désaxement n’était pas voulu et qu’il résulte sans doute d’un ajustement en cours de chantier. Les façades nord et sud se répondent par leur composition, étant toutes deux percées d'une fenêtre passante dans la nef et d'une grande baie dans le pignon du bras du transept. La façade nord, tournée vers le chemin qui menait au manoir du Crann, est cependant plus riche, du point de vue de son décor sculpté. Les crossettes encadrant le pignon du croisillon représentent l'ange de l'Annonciation d'un côté et Marie en prière de l'autre. Les pinacles de la fenêtre passante sont ornés de motifs renaissants qui se déploient dans un style tout à fait caractéristique de cette période de transition. La façade orientale, percée de trois grandes baies ogivales, présente aussi quelques éléments sculptés : deux pierres de crossette au bas des rampants du pignon central représentent, à gauche, un lion et, à droite, un personnage exécutant un saut, les jambes repliées vers l’arrière. Enfin la façade ouest contraste avec les autres, par la simplicité de son décor mais aussi par la sévérité et la régularité de son appareil de granite. Les autres façades sont en effet construites en schiste assisé, le granite étant réservé aux encadrements des ouvertures, aux pignons, contreforts et pinacles. Couvert d'un arc en accolade, le portail qui est décentré par rapport à l’axe de la façade, a reçu un traitement très sobre, la taille des pinacles étant restée inachevée. L'espace intérieur de la chapelle s'ouvre largement grâce aux grandes arcades dont les nervures pénètrent directement dans les piles. Elles se muent en arcs diaphragmes autour de la croisée du transept qui se trouve ainsi isolée et magnifiée. Il est couvert d'une charpente lambrissée à liernes et clefs moulurées, largement restaurée au 20e siècle mais conforme au mode de couvrement originel. [Garance Girard, enquête thématique régionale, 2023]
Vitrail
Vie du Christ ; vie de la Vierge ; le Jugement dernier ; Dieu le Père ; saint Laurent ; saint Jacques ; saint Eloi
classé MH
À signaler
Propriété de la commune
1964
(c) Inventaire général ; (c) Région Bretagne
1964 ; 2023
Service régional de l'Inventaire de Bretagne ; Girard Garance
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35