Ensemble religieux ; église paroissiale
Saint-Suliau
Enclos paroissial et église Saint-Suliau, bourg (Sizun)
Bretagne ; Finistère (29) ; Sizun ; Bourg
Parc Naturel Régional d'Armorique
Sizun
Bourg
1996 AC 35
En village
Enclos ; arc monumental ; chapelle ; ossuaire
4e quart 16e siècle ; 2e quart 17e siècle ; 2e moitié 17e siècle ; limite 17e siècle 18e siècle ; 2e quart 18e siècle
1ère moitié 16e siècle
1585 ; 1588 ; 1638 ; 1639 ; 1646 ; 1665 ; 1728 ; 1735
Porte la date ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par source ; attribution par source
Rohan (commanditaire) ; Men Alain (commanditaire)
Evoluant tout au long d´une période économiquement très florissante liée à la transformation et au commerce des toiles, l´enclos paroissial de Sizun est le résultat de plusieurs campagnes de construction couvrant environ deux siècles. Le chantier, peut-être soutenu par les Rohan, seigneurs prééminenciers et vicomtes du Léon, a été initié par les paroissiens de Sizun. A quelques interrogations et incertitudes près, on peut distinguer trois temps forts : le dernier quart du 16e siècle (une partie de la nef, porche sud et baies sud, arc monumental, ancien ossuaire et chapelle des morts), les années 1660-1700 (transept, choeur, sacristie) et le second quart du 18e siècle (tour-porche occidental).EGLISE : certains éléments, dont une partie de la nef et des sablières, remontent au 16e siècle ou ont été remployés ultérieurement dans l´élévation sud dont le porche (peut-être daté 1514 et les fenêtres hautes passantes en lucarnes avec leur décor figuré. La porte sud donnant accès au choeur liturgique date probablement des années 1580. Des agrandissements des bras du transept ont lieu en 1638 et 1639 (dates portées ainsi que le nom d'un fabricien, Alain Men). Le rehaussements des murs-pignons et la mise en place de charpentes indépendantes créant des espaces suffisamment hauts pour recevoir des retables éclairés latéralement par des baies interviennent un peu plus tard : en 1655, pour recevoir le retable sud, oeuvre du sculpteur Jean Berthouloux, la hauteur du pignon est modifiée. Le pignon nord du transept nord porte la date de 1646.Reconstruction du choeur entre 1659 et 1665 (date portée) par Guillaume Kerlezrou et Jean Le Bihan, architectes et tailleurs de pierre (ce dernier sculpte les armoiries des Rohan), Charles Bescond, tailleur de pierre et Guillaume Prigent, maître-charpentier. Mise en place du mobilier monumental entre 1630 et 1680 (orgues, fonts baptismaux, cinq retables, armoire à bannières). Tour-porche construit entre 1728 et 1735 (porte la date) ; le vantail de la porte ouest porte la date de 1728. OSSUAIRE (chapelle des morts) : édifice bâti entre 1585 et 1588 (dates portées). L´usage initial comme ossuaire est probable ; dès le début du 18e siècle, il est utilisé comme chapelle (dédiée à saint Marguerite) destinée au culte des défunts, fonction confirmée par les inscriptions figurant au-dessus de la porte et sur la sablière extérieure, le bénitier et la présence d´une grande baie éclairant l´intérieur. ARC MONUMENTAL : construit vers 1585-1590 servant d´entrée au cimetière et de lieu de prédication. Lors de l´élargissement de la route à la fin du 19e siècle, diminution de l´enclos dans la partie sud-ouest et suppression d´un certain nombre de marches de l´escalier donnant accès à la terrasse sur arcades. SACRISTIE : construite vers 1700 ; partie supérieure restaurée récemment.
Granite ; kersantite ; microdiorite quartzique ; schiste ; pierre de taille
Ardoise
Plan en croix latine
3 vaisseaux
Lambris de couvrement
Flèche en maçonnerie ; toit à longs pans ; noue ; pignon découvert
EGLISE : plan en croix latine. Nef courte de trois travées flanquées de bas-côtés étroits, avec piliers polygonaux ou circulaires recevant des arcades en arc brisé à pénétration directe. Bras du transept à deux bas-côtés et pignons est aveugles. Choeur liturgique flanqué de collatéraux étroits. Choeur à pans coupés et pignons multiples. Porche sud hors oeuvre jouxtant le bras du transept. Tour-porche hors oeuvre de plan carré à quatre niveaux, le dernier enfermant la chambre des cloches. Garde-corps ajouré cernant une plate-forme portant la flèche octogonale en maçonnerie flanquée de quatre clochetons liés chacun à la flèche par deux arcs-boutants. Lambris de couvrement pour la totalité de l´édifice, porche inclus. Matériaux employés : granite en pierre de taille en majorité, avec recours à la kersantite (porche, parties sculptées des pignons de lucarnes, porte sud), emploi plus marginal de la microdiorite quartzique (contrefort porche sud, bras sud du transept, porte nord-est) et du schiste et du granite en lits alternés (bas-côté nord). CHAPELLE DES MORTS (dit ossuaire) : édifice de plan rectangulaire avec pignons découverts à crossettes. Toit à longs pans. Elévation ouest aveugle. Elévation est flanquée de contreforts et percée d´une série de sept baies en plein cintre interrompue par une porte d´accès monumentale décalée. Partie supérieure de l´élévation est occupée par douze niches abritant des statues. Matériaux employés : élévation ouest en pierre de taille de schiste, pignons et partie inférieure de l´élévation est en pierre de taille de granite et bossages troués, partie supérieure de l´élévation est et parties sculptées en pierre de taille de kersantite, sablière en bois. Traces de polychromie (?) sur la partie supérieure de l´élévation est.ARC MONUMENTAL (dit localement « arc de triomphe ») : édicule constitué de deux élévations identiques comportant trois arcades en plein cintre portant une terrasse de faible largeur délimitée par des garde-corps ajourés et des lanternons et portant un calvaire. Terrasse accessible par un escalier latéral. Arcades flanquées de colonnettes cannelées à chapiteaux corinthiens portant des fausses corniches. Matériaux employés : pierre de taille de granite sauf bases et chapiteaux des colonnes, en kersantite. SACRISTIE : bâtiment hors oeuvre lié à l´église par un couloir voûté en berceau (pierre). Plan rectangulaire octogonal. Toit à croupe polygonale galbée. Elévations extérieures à travées formées de pilastres à chapiteaux encadrant des parements à tables saillantes et des baies pourvues de grilles en fer. Rez-de-chaussée occupé par la sacristie. Escalier droit dans oeuvre aménagé dans l´épaisseur du mur nord. Etage de comble avec pièce à feu (ancienne salle de fabrique ? logement ?) ouverte sur une charpente lambrissée de type à arbalétriers courbes. Matériaux employés : pierre de taille de granite sauf chapiteaux des pilastres, en kersantite.
Sculpture
Armoiries ; lion ; tête d'homme ; masque ; animal fantastique ; cariatide ; ordre corinthien ; ornement végétal ; tête d'homme ; sirène
Armoiries Rohan (chapelle des morts dit ossuaire, cartouche de la porte). Sirènes (chapelle des morts dit ossuaire, pignon sud ; église, pignon ouest, côté nord, chevet, côté nord et est). Lions (porche sud, bras du transept sud, bas-côté sud, baie ouest). Tête d'homme (porte sud-est, chevet. Sirènes (chapelle des morts dit ossuaire). Homme coupant la vigne ? (porte sud-est). Animaux fantastiques (bas-côté sud, baie ouest, chevet). Cariatides (chapelle des morts dit ossuaire). Ordre corinthien (arc monumental). Ornements végétaux (porche sud, porte sud-est). Roman de Renart (chevet).
Chevet Beaumanoir. Clocher léonard. Sacristie à étage
classé MH ; classé MH ; classé MH
Eglise classée le 7 mars 1881. Ossuaire (chapelle des morts) classé le 5 octobre 1925. Ancien cimetière et arc monumental classés le 23 mars 1943.
PM29004449 ; PM29004450 ; PM29005108 ; PM29005109 ; PM29005110 ; PM29005107
Site inscrit
À signaler
Chevet ; clocher ; portail ; chapelle ; sacristie ; porche
A côté de granites et schistes extraits sur place (villages de Hengoat ou du Drennec), l'emploi d'autres matériaux acheminés depuis le fond de la rade de Brest comme la microdiorite quartzique (marginal) et surtout la kersantite (parties sculptées, encadrement de baies), est remarquable. De l´enclos paroissial de Sizun se dégage, même en absence d´homogénéité formelle et stylistique, une force monumentale qui repose, pour l´essentiel, sur deux éléments : l´arc monumental marquant d'une manière théâtrale l´horizontalité de l´accès à l´enclos et le massif occidental qui, culminant à 54 mètres de hauteur, contraste avec la faible hauteur de l´église. Bien que réalisée en 1735, la flèche suit, non dans les formes des baies mais dans sa structure, les modèles léonards de la période gothique. Aussi, ce chantier long quasiment ininterrompu reflète-t-il le savoir-faire d´au moins trois ateliers de maîtres d´oeuvres et de sculpteurs dont l´impact a durablement marqué le nord du département du Finistère. On distingue la marque de l´atelier de la vallée de l´Elorn et du Folgoët pour le porche et certains éléments sculptés (début 16e siècle), celui de l´atelier de Kerjean pour l´arc monumental et l´ossuaire (ancienne chapelle des morts), enfin, celui de l´atelier Beaumanoir pour l´abside polygonale à noues multiples (vers 1663), réalisation qui montre la longévité d´un prototype mis en place par ses concepteurs dès la fin du 15e siècle. Les dépenses artistiques consacrées au 17e siècle à cet ensemble exceptionnel font de Sizun un des remarquables enclos du Léon.Site des Monts d'Arrée (site pluricommunal).Site Inscrit : Arrêté du 10/01/1966.
Propriété de la commune
2006
(c) Inventaire général
2006
Douard Christel
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35