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Plateforme ouverte du patrimoine

Les moulins (Audierne)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Moulin

Titre courant

Les moulins (Audierne)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Finistère (29) ; Esquibien

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Cap Sizun

Nombre d'édifices concernés par l'étude

3 repérés ; 2 étudiés

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle

Description historique

Des sept moulins à vent signalés dans les communes historiques d’Audierne et Esquibien sur le cadastre de 1837 seuls les moulins de Penbil (daté 1759) et de Keraudierne (daté 1810 et 1819) sont toujours visibles aujourd’hui, bien que ruiné pour le premier ou rehaussé et transformé en maison d’habitation pour le second. Les cinq qui ont disparu se trouvaient près du village de Cosquer Bihan (cessation d’activité dans les années 1930), sur les terres du manoir de Lezongar, au nord du village de Lervily (démoli en 1953), non loin du Menez Bras (Meil ar Menez détruit en 1885) et sur une colline surplombant le port d’Audierne (moulin du Roz). Peu de traces visibles de ces moulins ont subsisté. On peut cependant noter la présence d’un cœur de meule remployé en fenêtre sur le pignon d’une dépendance de Kersiviant (près de Meil ar Menez), un mur fait avec les pierres du moulin de Lervily devant l’ancienne maison du meunier et une parcelle circulaire à l’emplacement du moulin du Cosquer.D’autres moulins à vents postérieurs à 1837 et aujourd’hui disparus sont visibles sur certaines cartes postales du début du 20e siècle comme le moulin du Trez (vers le village de Custrein) et le moulin d’Audierne sur une colline près du couvent des Capucins. Ce dernier est également signalé sur un plan du port d’Audierne de 1879, ce qui indique également sa fonction d’aide à la navigation.Des témoignages recueillis par l’association Culture et Patrimoine d’Esquibien signalent d’anciens moulins à vents à Trobay, Kerouarné et Kerhuon (Esquibien).Précisons que cette même association a relevé dans les états de sections du cadastre de 1837 de la commune historique d’Esquibien des parcelles dont les noms évoquent l’existence de moulins à vents à proximité des villages suivants : Kergadou : Park ar veil (Section A1 parcelle 697)Kerneyen : Park ar veil Ael (Section A1 parcelle 220) / Roz ar veil (Section A1 parcelles 51 à 53)Troloan : Park ar veil Ael (Section A1 parcelle 219) / Park ar veil (Section A1 parcelles 208 à 216)Kerlaouen : Liorz ar veil (Section G3 parcelles 1143 et 1144) / Foenneg Pont ar Veil (Section G3 parcelles 1126 et 1127)Seul un moulin à eau est signalé en 1837. Il se trouve à Penbil sur la commune historique d’Esquibien près du moulin à vent et est toujours visible aujourd’hui. Il s’agit d’un moulin à pirouette datant probablement de la fin du 17e siècle. Dates portées : 1692, 1697, 1772, 1792, 1821, 1864.Un second moulin à eau a été signalé à Pont-Prenn, dans l’anse de Sugensou, mais il n’en reste rien aujourd’hui.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granulite ; moellon ; granulite ; moellon ; enduit partiel

Commentaire descriptif de l'édifice

Les moulins à vent de la commune, présents ou disparus, sont tous isolés des villages, occupant une hauteur à l’écart des habitations. Le moulin à eau de Penbil, également isolé, se trouve sur un ruisseau qui alimente plusieurs moulins de Goulien et de Primelin. Il se dresse précisément entre Moulin Brotel (en amont) et le moulin de Kergonvan (en aval). Le moulin à eau de Pont Prenn se trouvait quant à lui au nord de l’anse de Sugensou et était alimenté par un affluent du Goyen.Les moulins à vent :Les moulins à vent de la commune nouvelle d’Audierne sont du type « moulin à tour en pierre » que l’on retrouve partout sur les zones littorales du Finistère. Ils ont un seul étage et sont plutôt bas. Le vent étant omniprésent, on n’a donc pas besoin de le chercher en hauteur. Le toit, posé sur le fût, est tournant (bois sur bois avec beaucoup de graisse de cochon). Une « queue » en chêne (lostenn) est aménagée de l’autre côté des ailes. Quelques personnes, un âne ou même encore un cabestan peuvent manœuvrer cette queue afin d’orienter les ailes face au vent. Pour aider, on pouvait se servir de pierres plantées dans le sol autour des moulins permettant de prendre un bon appui.Les ailes sont au nombre de quatre. Voici comment Christian Pelras les décrit en 1963 : « Les ailes avaient la forme d’échelles doubles sur lesquelles étaient tendues des voiles passant alternativement entre les « échelons ». On les déroulait de l’extrémité vers le centre, et pour ce faire, le meunier devait grimper sur les ailes comme un gabier dans sa masure. »Les deux tours observées sur la commune et les photographies anciennes d’autres moulins montrent un appareillage en moellons de granite (soigneusement équarris pour le moulin de Lervily). Deux portes y sont aménagées en fonction des vents dominants: l’une au sud-ouest et l’autre au nord-ouest (approximativement) pour qu’une entrée soit accessible quel que soit le sens du vent.Une fenêtre est systématiquement ouverte à l’étage au sud pour plus de lumière. Cette fenêtre était aussi utilisée pour l’entretien des ailes du moulin. D’autres fenêtres, plus petites, sont également visibles à d’autres endroits du fût aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage, notamment un jour pour éclairer l’escalier.En ce qui concerne les matériaux du toit, les bardeaux de châtaignier ont remplacé le chaume. L’utilisation d’ardoises est assez rare lorsque le moulin est actif à cause des vibrations produites par le mécanisme en action. L’intérieur est toujours aménagé de la même manière : un escalier en pierre sous lequel se trouve une niche pour poser la couche du meunier, une cheminée lui faisant face et de nombreuses petites niches murales. La fumée de la cheminée s’échappe par un petit trou rectangulaire aménagé dans la maçonnerie à mi-hauteur du fût. Le moulin de Penbil a conservé cet aménagement.Les moulins à eau :Le moulin à eau de Penbil fonctionnait à l’origine avec une roue à aube horizontale (appelée roue à pirouette dans le Finistère) située en dessous de la meule. Il est construit au-dessus d’une sorte de tunnel où l’eau, en dévalant plusieurs cascades successives, venait actionner la roue. Cette eau venait d’un bassin de rétention créé à proximité du moulin alimenté par un bief. Comme certains meuniers étaient aussi agriculteurs, il est courant de voir sur le territoire des moulins à eau se trouvant dans une petite ferme où ils occupaient une place parmi les bâtiments agricoles. C’est le cas à Penbil.

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1983

Date de rédaction de la notice

1984 ; 2021

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Toscer Catherine ; Serre Fabien

Typologie du dossier

Dossier collectif

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

Moulin de Keraudierne (vent), vue générale ouest. (2021)
Moulin de Keraudierne (vent), vue générale ouest. (2021)
(c) Communauté de communes Cap Sizun - Pointe du Raz
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