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Plateforme ouverte du patrimoine

Les moulins (Pont-Croix)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Moulin ; minoterie

Titre courant

Les moulins (Pont-Croix)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Finistère (29) ; Pont-Croix

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Cap Sizun

Nombre d'édifices concernés par l'étude

11 repérés ; 7 étudiés

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 18e siècle ; 19e siècle

Description historique

Deux moulins à vent sont signalés sur le cadastre de 1837, tous deux disparus. Ils se trouvaient isolés au sud-ouest du village de Lannéon et à proximité du moulin à eau de Suguensou. Le seul moulin à vent observé en 2020 (moulin de Quenictuec) date de la seconde moitié du 19e siècle. Notons que Jean-Baptiste Ogée mentionne à la fin du 18e siècle l’existence d’un moulin à vent à Trefrest. S’il a bien existé, ce moulin n’est pas signalé sur le cadastre de 1837 et son existence n’apparait pas dans la toponymie des parcelles du secteur. Des dix moulins à eau signalés en 1837, seul le Moulin Vert a totalement disparu. (Sa présence est tout de même signalée par le nom de l’écart et la présence d’une vielle meule mise en évidence en bordure du chemin traverse le village.) Les autres ont conservé au moins le logis dont il dépendait. Les dates relevées sur les bâtiments des moulins situés dans les écarts renvoient pour une grande majorité au 19e siècle (1777 sur une dépendance du moulin de Quenictuec, 1802 sur le moulin de Suguensou, 1812 sur le moulin de Lespoul (réemploi ?), 1829 sur le logis du moulin de Tremaria, 1852 sur une meule du moulin de Quenic Beuzec et sur le logis du moulin de Quenictuec). Les moulins situés en ville ou dans le faubourg de Keridreuff (sur le territoire la commune de Plouhinec jusqu’en 1948) portent quant à eux les dates antérieures de 1757 (l’un des moulins de Keridreuff) et 1761 (moulin de Pen ar C’han).

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granulite ; moellon ; granulite ; moellon ; enduit ; granulite ; pierre de taille

Commentaire descriptif de l'édifice

Les moulins à vent de la commune, présents ou disparus, sont isolés des villages, occupant une hauteur à l’écart des habitations. Les moulins à eau sont implantés sur le Goyen (moulin à marée de Keridreuff, moulin de Pen ar C’han) et ses principaux affluents. Trois de ces derniers prennent leur source au nord et alimentent plusieurs moulins. A l’est se trouve un premier affluent qui alimente le moulin de Quenic-Beuzec après être passé par trois moulins à Confort Meilars (Castellien, Kerstrat (disparu) et Poulbleiz) et un à Beuzec-Cap-Sizun (Trevien). L’affluent le plus à l’ouest irrigue les moulins de Sugensou et de Lespoul (après être passé par le moulin de Kerlevesq en Beuzec-Cap-Sizun). Le troisième ruisseau se situe entre les deux précédents et prend sa source à Beuzec-Cap-Sizun. Il alimente les moulins de Tremaria, Quenictuec et le Moulin Vert.Les moulins et la minoterie de Keridreuff fonctionnaient avec le Stang Vihan. Cet affluent du Goyen est un ruisseau de plus de 4 km provenant de l’étang de Poulguidou. Il dessert, en plus, huit moulins à eau situés en amont sur les communes Plouhinec et Mahalon.Les moulins à vent.Le moulin à vent de Quenictuec (et très probablement les moulins disparus de Lannéon et Suguensou) est du type « moulin à tour en pierre » que l’on retrouve partout sur les zones littorales du Finistère. Ces moulins présentent un étage et sont plutôt bas. Le vent étant omniprésent, on n’a donc pas besoin de le chercher en hauteur. Le toit, posé sur le fût, est tournant (bois sur bois avec beaucoup de graisse de cochon). Une « queue » en chêne (lostenn) est aménagée de l’autre côté des ailes. Quelques personnes, un âne ou même encore un cabestan peuvent manœuvrer cette queue afin d’orienter les ailes face au vent. Pour aider, on pouvait se servir de pierres plantées dans le sol autour des moulins permettant de prendre un bon appui.Les ailes sont au nombre de quatre. Voici comment Christian Pelras les décrit en 1963 : « Les ailes avaient la forme d’échelles doubles sur lesquelles étaient tendues des voiles passant alternativement entre les « échelons ». On les déroulait de l’extrémité vers le centre, et pour ce faire, le meunier devait grimper sur les ailes comme un gabier dans sa masure. »La tour est appareillée en moellons de granite ou plus rarement en pierres de taille (en moellons dans le cas de la tour du moulin de Quenictuec). Deux portes y sont aménagées en fonction des vents dominants: l’une au sud-ouest et l’autre au nord-ouest (approximativement). Lorsque le vent est à l’ouest, la porte de ce côté devient inaccessible à cause des ailes qui tournent presque jusqu’au sol. On utilise donc l’autre porte.Une fenêtre est systématiquement ouverte à l’étage au sud pour plus de lumière. Cette fenêtre était aussi utilisée pour l’entretien des ailes du moulin. D’autres fenêtres, plus petites, sont également visibles à d’autres endroits du fût aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage, notamment un jour pour éclairer l’escalier.En ce qui concerne les matériaux du toit, les bardeaux de châtaignier ont remplacé le chaume. L’utilisation d’ardoises est assez rare à cause des vibrations produites par le mécanisme en action. L’intérieur de ce type de moulins est aménagé de la même manière : un escalier en pierre sous lequel se trouve une niche pour poser la couche du meunier, une cheminée lui faisant face et de nombreuses petites niches murales. La fumée de la cheminée s’échappe par un petit trou rectangulaire aménagé dans la maçonnerie à mi-hauteur du fût. Les moulins à eau.Les moulins à eau de Pont-Croix fonctionnaient à l’origine avec une (ou plusieurs) roue(s) à aube horizontale (appelée roue à pirouette dans le Finistère) située en dessous de la meule (quatre roues et quatre paires de meules pour le moulin de Pen ar C’han). Ils étaient construits au-dessus d’une sorte de tunnel où l’eau, en dévalant plusieurs cascades successives, venait actionner la roue. Dans tous les cas observés, cette eau venait d’un bassin de rétention créé à proximité du moulin alimenté par un bief.Comme certains meuniers étaient aussi agriculteurs, certains moulins comme à Sugensou, Quenictuec ou Quenic-Beuzec se trouvaient dans une petite ferme où ils occupaient une place parmi les bâtiments agricoles. On observe à Pont-Croix le seul moulin à marée du territoire. Ce dernier, remanié en habitation, se situe sur le pont de Keridreuff. Il fonctionnait au moyen de deux roues à pirouettes.Non loin de là se trouve également une minoterie ruinée. Bâtiment unique en son genre sur le territoire, il est de plan rectangulaire doté de cinq niveaux et présente, sur son côté est une grande roue à aube métallique.

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1983

Date de rédaction de la notice

1984 ; 2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Toscer Catherine ; Douard Christel ; Serre Fabien

Typologie du dossier

Dossier collectif

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

Moulin à vent de Quenictuec, vue générale nord-ouest. (2020)
Moulin à vent de Quenictuec, vue générale nord-ouest. (2020)
(c) Communauté de communes Cap Sizun - Pointe du Raz
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