Église paroissiale
Saint-Ouen
Eglise paroissiale Saint-Ouen (Les Iffs)
Bretagne ; Ille-et-Vilaine (35) ; Les Iffs
Bécherel
Bécherel
1983 A2 814
En village
Enclos ; cimetière ; croix monumentale
15e siècle ; 16e siècle ; 3e quart 19e siècle
17e siècle
Attribution par travaux historiques
Saint-Ouen des Iffs tout comme sa voisine, Saint-Brieuc-des-Iffs, est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Tinténiac. Le déplacement du site castral originel, de l’ancien bourg de Tinténiac sur l’éperon de Montmuran vers la fin du XIIe siècle, et le succès d’un pèlerinage associé à la fontaine proche de Saint Fiacre ont joué un rôle important dans le destin de l’église des Iffs. La seigneurie de Tinténiac-Montmuran est transmise au cours du XIVe siècle dans la maison de Laval-Montmorency-Vitré, qui s’allie au cours du XVe siècle avec la famille ducale de Bretagne par le mariage de Guy XIV de Laval-Montmorency, seigneur de Montmuran, avec Isabelle de Bretagne, fille de Jean V. Cette alliance prestigieuse est sans doute à l’origine de la reconstruction de l’église des Iffs entreprise au cours de la première moitié du XVe siècle, en même temps que celle du château.Au cours de la seconde moitié du siècle, une importante campagne de travaux modifie considérablement la silhouette de l’édifice : le porche occidental, la première travée au bas de la nef et les deux chapelles nord et sud sont alors ajoutés ; de part et d’autre du chœur, les oratoires seigneuriaux sont transformés et leurs voûtes refaites. De riches vitraux sont mis en place entre 1530 et 1540. Ils seront restaurés après les guerres de la Ligue. En 1587, on installe en hâte (en dix jours selon une ancienne inscription) un clocher en charpente provisoire au-dessus de la première travée de la nef.Au début du XVIIe siècle, un ossuaire est accolé contre le mur sud de la nef, puis un deuxième porche, surmonté d’une sacristie contre le mur ouest du bras sud. Ces deux bâtiments seront détruits lors de la restauration de la fin du XIXe siècle. Les travaux du XVIIIe siècle ne concernent que le mobilier avec, après suppression de l’ancien jubé, construction d’un grand retable Régence qui respecte la maîtresse-vitre du XVIe siècle.L’église est restaurée à partir de 1875 : les charpentes sont entièrement refaites et l’actuel clocher réalisé par l’architecte diocésain Arthur Regnault dont l’intervention va bien au-delà d’une simple restauration et transforme radicalement la silhouette de l’église. À la place d’un lourd beffroi de charpente habillé d'ardoise, encore visible sur des photographies des années 1860, édifié à la hâte à la fin du XVIe siècle, faute des fonds suffisants pour édifier la tour des cloches initialement prévue, la création d’un clocher inspiré par les modèles de la Cornouaille, s’impose par sa réussite exemplaire à parfaire l’élégance de l’édifice du XVe siècle.(Jean-Jacques Rioult. Bretagne gothique, 2010)Vestiges d'un premier édifice de la première moitié du 15e siècle dont subsistent : la porte occidentale, le gros œuvre du bras sud et sa porte, à l'exception des contreforts et de la baie, le mur sud de la 1ère travée du chœur et sa porte, au nord la fenêtre de l'ancienne chapelle de Montmuran et l'ancienne porte d'accès depuis le chœur ainsi qu'une partie du bras nord (chapelle de la Vierge). A la fin du 15e siècle, sous la famille de Laval, seigneur de Montmuran, construction du porche ouest, reconstruction de la nef, édification de la chapelle Saint-Yves au sud du chœur et remaniements aux bras du transept (contreforts ajoutés) . Vestiges de vitraux du milieu du 15e siècle et importante commande de la première moitié du 16e siècle attribuable au maître Michel Bayonne. Ancien porche ossuaire, accolé à l'ouest du bras sud au début du 17e siècle, détruit après 1875. Remaniements ponctuels au 17e siècle (fenêtre du mur sud du chœur datée 1682). L'ancien clocher de charpente à l'ouest qui portait la date de 1587 a été remplacé en 1867 par un clocher pignon de style néo-gothique cornouaillais dû a l'architecte Arthur Régnault.
Granite ; calcaire ; pierre de taille ; appareil mixte
Ardoise
Plan en croix latine
1 vaisseau
Voûte d'ogives ; lambris de couvrement
Toit à longs pans ; toit polygonal ; noue ; pignon découvert
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour ; escalier dans-oeuvre : escalier droit
Plan et ordonnance intérieureLe plan de l’église des Iffs est atypique : sa nef courte, ses deux chapelles, celle de la Vierge au nord et celle de Saint-Fiacre au sud, formant un faux transept, son chœur dont la longueur rappelle celui des collégiales et, juste avant le chevet, ses deux chapelles de plan polygonal, loin de correspondre à un projet unique et cohérent, résultent d’une évolution complexe de l’édifice entre la fin du XIVe siècle et le début du XVIe. Contrairement au parti le plus fréquent dans les églises bretonnes, l’accès principal se fait par le porche ouest. La travée d’entrée qui ouvre sur la nef par un grand arc-diaphragme dont la mouluration pénètre directement dans des piles demi-cylindriques correspond très probablement à un projet de clocher carré. Sa voûte actuelle ne fut réalisée qu’à la fin du XIXe siècle, en même temps que l’on construisait sur le pignon un nouveau clocher dont la masse descend au revers de la façade occidentale. Cette travée d’entrée, le porche hors-œuvre, et sans doute aussi les deux bras de transept ont très probablement été ajoutés au cours de la seconde moitié du XVe siècle lors des importants travaux d’embellissement de l’église par la famille de Laval-Montmorency. Juste après la chapelle nord, à mi-hauteur du mur, l’ancienne porte d’accès à la tribune d’un jubé, que sa moulure situe au début du XVIe siècle, marque l’entrée du chœur. Au fond de ce dernier, de part et d’autre du maître-autel, se trouvent, au nord, l’ancienne chapelle des seigneurs de Montmuran et, au sud, une autre chapelle seigneuriale dédiée à Saint-Yves. La chapelle de Montmuran, aujourd’hui largement ouverte sur le chœur et formant pendant à celle du sud était vraisemblablement au début du XVe siècle un oratoire fermé : juste avant l’arcade actuelle, une porte d’accès en arc segmentaire, entourée d’une mouluration à réglet caractéristique de la première moitié du XVe siècle, ouvrait alors sur un sas commandant d’un côté l’accès à l’oratoire seigneurial, et de l’autre celui à la sacristie. Cet oratoire devait prendre vue sur l’autel à l’aide d’un hagioscope, semblable à une disposition encore visible dans l’ancienne chapelle du château de Montmuran. En face, l’arc d’entrée sud doit remonter à la première campagne, si l’on en croit sa mouluration à réglet et ses bases en flacons ; mais le reste de la chapelle a du être entièrement reconstruit vers 1490-1500, peut-être à l’instigation de Françoise de Dinan, gouvernante de la duchesse Anne, qui par son mariage avec Guy XIV de Laval en 1451 était devenue dame de Montmuran. Elle a conservé sur un autel de granite restauré un intéressant retable du milieu du XVe siècle. Contre le chevet, l’enlèvement du coffrage en bois du XVIIIe siècle du maître-autel, peu satisfaisant sur le plan esthétique, a le mérite de montrer l’autel majeur gothique que sa table soutenue par un massif triangulaire et deux colonnes latérales situe également vers le milieu du XVe siècle.Ordonnance extérieure L’apparente homogénéité de l’édifice est en réalité due à la synthèse heureuse de plusieurs campagnes de travaux. La porte ouest et celle du bras sud, de même style, et, plus loin, la porte qui donne directement accès dans le chœur, de même qu'à l’intérieur l’ancienne porte de la chapelle de Montmuran, présentent des bases en flacons, des colonnettes à réglet et des chapiteaux regroupés en bandeaux sculptés de feuillages stylisés qui appartiennent bien au commencement du XVe siècle. Cette datation, en contradiction avec le style de la plupart des réseaux des baies et l’emploi systématique des contreforts obliques, caractéristiques de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, incite à y voir des remplois. Le porche ouest, très simple, est dépourvu d’ornements ; son originalité réside dans son ouverture sur trois côtés ; celle de face étant accentuée par de larges contreforts angulaires surmontés de pinacles. La formule du porche occidental, peu fréquente en Bretagne, est au contraire assez répandue en Normandie, en particulier dans le Cotentin et l’Avranchin. L’autre élément original de l’église est constitué par les deux chapelles polygonales encadrant le chœur.(Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, 2010). Plan en croix latine, voûte d'ogives, lambris de couvrement, porche chevet plat, clocher néo-gothique de style cornouaillais.
Sculpture ; vitrail
Porche ; chevet plat ; clocher de style néo-gothique
classé MH
IM35001306
À signaler
Jubé
Propriété de la commune
1987
(c) Inventaire général
1987 ; 1994 ; 2003
Barbedor Isabelle ; Orain Véronique ; Rioult Jean-Jacques
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35