POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Eglise paroissiale Notre-Dame (Kernascléden)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Église paroissiale

Vocable - pour les édifices cultuels

Notre-Dame

Titre courant

Eglise paroissiale Notre-Dame (Kernascléden)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Morbihan (56) ; Kernascléden

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Guémené-sur-Scorff

Canton

Guémené-sur-Scorff

Références cadastrales

1947 E3 471

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

15e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

4e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1453 ; 1464

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; porte la date

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Signature ; signature ; signature ; attribution par source

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Rohan Alain IX de (commanditaire)

Description historique

La chapelle, dédiée à la Vierge, est mentionnée en 1428 dans le testament de Marguerite de Bretagne, femme d´Alain IX de Rohan, et soeur du duc Jean V, qui lui lègue 40 sous. Deux ans plus tard, une bulle de Martin V approuve le projet du vicomte d´y établir deux chapelains et de doter convenablement la fondation. Le chantier avait dû être entrepris, à la génération précédente, par Alain VIII et Béatrix de Clisson, soit dès les années 1420. La présence, à la croisée du transept, des armes de Jean V et de son épouse Jeanne de France, morte en 1433, marque l´état d´avancement des travaux à cette date. Celles de Bertrand de Rosmadec, évêque de Quimper, mort en 1445, à la voûte du bras nord, fournissent un autre indice chronologique. Enfin, une inscription latine et française, gravée en relief sur une pierre encastrée dans le mur nord du choeur, indique que, le 2 septembre 1453, la chapelle fut dédicacée par Yves de Pontsal, évêque de Vannes, et qu´elle fut voûtée en 1464 par Pierre et J. Le Bail. L´héraldique des clés de voûte confirme parfaitement l´intense activité qui règne en ces années centrales du 15e siècle : dans les trois travées du choeur, on relève, d´ouest en est, les armes de Louis II de Rohan-Guémené, qui succède à son père en 1457 ; du vicomte Jean II, fils d´Alain IX, vicomte de Rohan de 1461 à 1516 et maître d´ouvrage des châteaux de Josselin et Pontivy ; de François II enfin, qui ceint la couronne ducale en 1458.. Le 19e siècle consacre la valeur patrimoniale de la chapelle, mais l´ouverture, dans les années 1840, de la nouvelle route départementale de Pontivy à Scaër déchausse ses fondations et nécessite la création de perrons pour accéder à ses portes. Des travaux d´assainissement ont lieu en 1869. La partie supérieure du clocher s´effondre en 1876, imposant la dépose de la flèche et des réparations à la couverture, travaux qui sont menés d´octobre 1877 à mars 1879 sous la conduite d´É. Corroyer. En 1894-1895, on exécute de nouveaux travaux d´assainissement, pour remédier à des problèmes d´humidité récurrents, on refait une partie des balustrades et des couronnements des contreforts. L´ancien maître-autel est rétabli en 1899. Enfin, en 1923, les peintures murales sont consolidées par Ypermann, qui en fait le relevé et dégage dans le transept la Danse macabre et l´Enfer. Une nouvelle campagne de restauration sera menée à la fin du 20e siècle. À l´origine simple trève* de Saint-Caradec-Trégomel, Kernascléden devient paroisse autonome en 1908, et commune en 1955 seulement.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite ; pierre de taille

Matériaux de la couverture

Ardoise

Typologie de plan

Plan en croix latine

Description de l'élévation intérieure

3 vaisseaux

Typologie du couvrement

Voûte d'ogives

Partie d'élévation extérieure

Élévation à travées

Typologie de couverture

Flèche en maçonnerie toit à longs pans pignon découvert ; noue

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour

Commentaire descriptif de l'édifice

. Plan et ordonnance intérieure. La chapelle présente un plan en croix latine où nef et choeur s´équilibrent de part et d´autre d´un transept de trois travées carrées. Elle offre toutefois diverses irrégularités. Ainsi, la nef de trois travées ne comporte qu´un bas-côté, au nord. La première grande arcade est plus étroite que les suivantes, du fait de la présence d´un escalier en vis desservant le clocher. Inscrit dans un carré, le choeur, également de trois travées, est accosté de deux collatéraux, mais celui du sud est plus large que son symétrique. Deux porches voûtés sont greffés sur le flanc méridional : le premier, profond de deux travées, ouvre sur la travée médiane de la nef, le second, plus modeste, est situé à l´aisselle du transept et du choeur. Une sacristie rectangulaire hors-œuvre, elle aussi voûtée, lui répond au nord du choeur.. La nef, basse et large, dépourvue de fenêtres hautes, est néanmoins correctement éclairée par la rose inscrite dans un arc plein-cintre percée dans son mur ouest, par les deux baies du mur sud et par un oculus flamboyant ménagé au nord, dans la travée centrale du bas-côté. Une tribune, desservie par l´escalier d´accès au clocher, occupait le revers de la façade ouest, comme en témoigne une porte débouchant aujourd´hui sur le vide. Les voûtes d´ogives, quadripartites et bombées, sont contrebutées au sud par le porche et au nord par le collatéral. Les supports sont des massifs quadrangulaires flanqués de colonnettes cylindriques à chapiteaux, qui reçoivent les moulures de l´intrados, ogives, doubleaux et formerets du vaisseau principal retombant sur des culots. Il en va de même à la croisée du transept et dans le bras sud, alors que dans le bras nord, la retombée se fait sur des petites colonnettes à chapiteaux. Les arcs de la croisée ouvrant sur les bras du transept présentent le tracé plein-cintre fréquent dans l´architecture du deuxième quart du 15e siècle en Bretagne occidentale. . Dans le choeur, les clés des arcs et la voûte du vaisseau central sont plus hautes que dans la nef, conférant davantage d´élégance à l´élévation. Les voûtes possèdent des liernes transversales, découpant chaque travée en six voûtains, couverts d´exceptionnelles peintures murales. Les nervures retombent ici, en pénétration directe, sur des colonnettes engagées dans les piles cylindriques qui séparent les trois vaisseaux. Celles-ci reçoivent également en pénétration les moulures des grands arcs. Ce détail confirme la postériorité du choeur par rapport à la nef déjà révélée par la lecture des armoiries figurant sur les clés de voûtes. Les chapiteaux n´ont cependant pas complètement disparu : ils sont encore présents aux retombées des grandes arcades vers la croisée et le mur de chevet. L´examen des remplages et des ébrasements des baies confirme l´homogénéité de l´édifice.. Ordonnance extérieure. Depuis le milieu du 19e siècle, l´édifice, bâti en moyen appareil régulier de granite, souffre, à la fois sur le plan sanitaire et esthétique, de la proximité de la voirie sur son flanc sud. Cette élévation méridionale, où nef et choeur sont dotés d´un porche distinct, déploie une grande inventivité plastique pour exprimer la richesse du sanctuaire et le faste de ses commanditaires. Le porche de la nef, profond et relativement étroit (sa longueur est égale à celle du bras de transept) s´ouvre par une porte en plein-cintre et une baie en tympan inscrites dans la même embrasure, aux voussures richement décorées de feuilles de vigne et de raisins. Il présente une version réduite du porche nord de Notre-Dame de Quimperlé. Les contreforts qui l´encadrent, creusés de niches à console et à dais, sont ici plus ornés et disposés en éperon, ce qui permet d´avancer que le chantier de Quimperlé est antérieur de quelques années. Le pignon, qui porte cinq blasons non identifiés, a ses rampants ornés d´arcs trilobés renversés. À l´intérieur, douze niches aux dais imposants, reposant sur des socles à pans coupés, ménagées dans les murs latéraux abritent les Apôtres. Le bras sud du transept accuse un fort parti de muralité, à peine tempéré par le percement d´une rose à huit lobes dont les motifs trilobés et quadrilobés témoignent du goût persistant pour le répertoire rayonnant. En revanche, les autres baies de l´édifice sont garnies de remplages complexes où triomphent les jeux de courbes et de contre-courbes du flamboyant. Immédiatement à sa droite, le porche dit des hommes s´ouvre par une arcade à intrados orné d´une suite de trilobes, motif très en vogue dans la Bretagne des années 1440 et qui perdurera jusqu'à la fin du siècle, au porche ouest de la cathédrale de Vannes et à Quelven. La porte géminée située au fond de ce porche a, elle, son homologue au porche sud de Saint-Fiacre du Faouët. Deux niches à dais superposées animent le trumeau et le tympan, l´une abritant un bénitier, l´autre une statue.. L´architecte a, certes, privilégié la façade sud, mais les autres élévations ne sont pas pour autant négligées. À l´ouest, la façade est encadrée par deux contreforts d´angle en équerre, amortis par des pinacles. Le portail en tiers-point, encadré de minces pilastres et surligné d´une accolade à fleuron, est surmonté d´une rose à huit lobes inscrite dans un arc en plein-cintre à multiples ressauts, sous un arc de décharge lancé entre les contreforts. Le mur-pignon porte un clocher à coursière en surplomb, portée par quatre arcs à ressauts, dont le garde-corps ajouré a été modifié par Corroyer en 1878. Le clocher lui-même, en revanche, a été restauré à l´identique. Carré à la base, il est percé à l´ouest et à l´est de deux baies, réunies sous un gâble orné de trilobes aveugles et de mouchettes, et est couronné par une flèche aiguë à huit pans, selon un modèle qui connaîtra un succès prolongé dans toute la Bretagne occidentale. Au nord, dans l´angle rentrant formé par l´extrémité du collatéral, s´élève une tourelle d´escalier polygonale couronnée par une flèche de pierre conique flanquée de huit gâbles aveugles, dont la vis dessert le clocher et les combles. Son couronnement est exactement identique à ceux des tourelles d´escalier de Quimperlé. Le chevet plat est puissamment scandé par deux contreforts angulaires, et deux contreforts droits dans l´axe des piles du chœur. La baie percée à l´extrémité du bas-côté sud a un tracé évoquant des modèles anglais, qu´on retrouve à la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon et à Locronan.. L´ensemble de la chapelle, vaisseau central et bas-côtés, est réuni sous un grand comble à deux versants. Le sommet des murs est orné d´une corniche sculptée de feuilles retournées, d´où jaillissent des gargouilles. Le porche et les murs gouttereaux du chœur sont couronnés par une balustrade à deux rangs de soufflets tête-bêche. Les solides contreforts qui ceinturent l´édifice sont amortis par une foison de pinacles, dont l´élan vertical dynamise la silhouette, déployant une typologie variée : soit massifs et à section quadrangulaire, cantonnés ou non de quatre petits pinacles à base ronde, soit minces et à section circulaire, qui reproduisent fidèlement un modèle apparu dans le second quart du siècle sur la tour nord de la cathédrale de Quimper.. Bénéficiant du mécénat ducal conjugué à celui des Rohan, qui permit la réalisation d´un décor sculpté et peint sans égal, Kernascléden s´impose comme une œuvre majeure des deuxième et troisième quarts du 15e siècle, manifeste d´un style flamboyant maîtrisé. Les 73 marques de lapicides relevées dans l´édifice, identiques dans la nef et le choeur, plaident en faveur d´une conception homogène, exécutée à partir de l´ouest par les mêmes artisans, mais enregistrant au cours d´un chantier qui dura quatre décennies les évolutions stylistiques des années centrales du siècle. Cet atelier, qui avait fait ses preuves peu d´années auparavant à Quimperlé transporta ensuite son savoir-faire à Saint-Fiacre du Faouët. Son influence rayonna aussi bien sur la Cornouaille que sur le Vannetais.

Technique du décor des immeubles par nature

Peinture ; vitrail

Indexation iconographique normalisée

Armoiries ; ange ; l'Enfer ; danse macabre ; sainte Anne ; saint Joachim ; scène chrétienne ; vie de la Vierge ; enfance du Christ ; Passion ; vie glorieuse du Christ

Description de l'iconographie

Armes de Jeanne de France, de Bertrand de Rosmadec, de Louis II de Rohan Guéméné, de Jean II de Rohan, de François II.

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

classé MH

Référence aux objets conservés

IM56002098 ; IM56002106 ; IM56002120 ; IM56002122 ; IM56002095 ; IM56002103 ; IM56002093 ; IM56002101 ; IM56002102 ; IM56002107 ; IM56002118 ; IM56002115 ; IM56002121 ; IM56002097 ; IM56002110 ; IM56002112 ; IM56002113 ; IM56002116 ; IM56002123 ; IM56002094 ; IM56002111 ; IM56002124 ; IM56002100 ; IM56002104 ; IM56002108 ; IM56002114 ; IM56002119 ; IM56002096 ; IM56002105 ; IM56002109 ; IM56002099 ; IM56002117 ; IM56002129 ; IM56002127 ; IM56002139 ; IM56002133 ; IM56002126 ; IM56002137 ; IM56002131 ; IM56002134 ; IM56002136 ; IM56002128 ; IM56002130 ; IM56002135 ; IM56002138 ; IM56002132

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1975

Date de rédaction de la notice

1975 ; 1986 ; 2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Ducouret Jean-Pierre ; Tugores Marie-Madeleine ; Bonnet Philippe ; Le Pen Nathalie

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

1/2
Vue aérienne prise du nord-ouest.
Vue aérienne prise du nord-ouest.
(c) Inventaire général, ADAGP
Voir la notice image
Vue aérienne prise du nord-ouest.
Vue aérienne prise du nord-ouest.
(c) Inventaire général, ADAGP
Voir la notice image