Chapelle
Sainte-Barbe
Chapelle Sainte-Barbe (Le Faouët)
Bretagne ; Morbihan (56) ; Le Faouët
Bretagne
Faouët (Le)
Sainte-Barbe
1827 E1 349
Isolé
Chapelle ; ossuaire ; pont ; logement ; fontaine de dévotion
4e quart 15e siècle ; 17e siècle ; 1er quart 18e siècle ; 2e quart 18e siècle
1489 ; 1512 ; 1700 ; 1708 ; 1749
Porte la date ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Signature ; attribution par source ; attribution par source
Boutteville Jean de (commanditaire) ; Toulbodou Jean de (commanditaire)
Accrochée à mi pente d'un ravin sur la rive droite de l'Ellé, la chapelle a été construite à la suite du voeu d'un gentilhomme, Jean de Toulbodou, qui y avait échappé à la chute d'un rocher lors d'un violent orage. Selon l'acte de fondation, daté du 6 juillet 1489, le même Jehan de Toulbodou -.....disoit avoir a singulière devocion de faire édifier une chapelle en l'honneur de Dieu et de madame Saincte Barbe en ung lieu sits en la montaigne nommée Roc'hbran en la paroesse du Fauoet....- ; il obtint de Jean de Bouteville, baron du Faouet sur les terres duquel se trouvait le site une portion de terre de vingt pieds sur seize pour l'édification de la chapelle. Une inscription en lettre gothiques sur une console du mur est du bras sud : LE COMENCEM [ENT] DE CESTE CHAPELLE FUT LE VIe Jour DE JULLET LAN MIL CCCC IIII xx NEUFF, confirme que le chantier débuta aussitôt. En fait l'omniprésence dans l'édifice des armoiries de la famille de Boutteville et des ses alliés, sur les nervures des voûtes, au sommet des arcs formerets de l'abside, dans les vitraux et sur la tribune seigneuriale, témoigne de l'implication déterminante dans la construction de Jean de Boutteville au profit duquel la seigneurie du Faouet est érigée en baronnie en 1495 par la duchesse-reine Anne. Sur une clef de voûte du bras nord, une autre inscription : LAN MIL V Cts XII FUT FAICT CESTE VOUTE, donne la date de fin du gros œuvre. De riches vitraux sont installés au cours de la première moitié du XVIe siècle et la chapelle ne semble guère avoir connu de modification depuis. Une maison pour le chapelain, est alors bâtie sur le plateau, puis une fontaine édifiée en contrebas de la chapelleEn 1700, l'ensemble du site est mis en scène par la construction d'escaliers monumentaux qui favorisent la fréquentation des pèlerinages. La charpente de la chapelle est refaite entièrement en 1740 ; le clocher actuel, un simple beffroi à quatre piliers de pierre de taille, isolé au dessus de l'escarpement sur le plateau, peut remonter à cette époque ; le dallage de la chapelle est renouvelé à cette date et une table de communion en fer forgé installée devant l'autel principal. Des réparations effectuées à la fin du XIXe siècle concernent les vitraux, les peintures de la voûte du choeur, et sans doute aussi les pinacles des contreforts, non représentées sur les gravures antérieures.( Jean-Jacques Rioult 2021)La chapelle a été construite à la suite du vœu de Jean de Toulbodou, qui avait échappé à la chute d'un rocher lors d'un violent orage. Elle est fondée par Jean de Boutteville baron du Faouet en 1489 ; début des travaux en 1489 ; inscription : LE COMECEM (ENT DE) CESTE CHAPELLE FUT LE, VI JOUR DE JUILLET LAN 1489 ; achèvement en 1512, inscription : LAN 1512 FUT FAICT CESTE VOUTE ; charpente refaite en 1749 (inscription) ; logement du desservant 17e siècle ; chapelle Saint-Michel début 18e ; escaliers monumentaux en 1700 par Mathurin Le Meur (inscription). Un prétendu ossuaire, en réalité plus probablement une boutique liée au pèlerinage est édifiée au bas des escaliers à la même époque ; La fontaine en contrebas de la chapelle date de 1708. Restauration des vitraux à la fin du 19e siècle et restitution des pinacles des contreforts.(Inventaire topographique 1965-1969)
Granite ; pierre de taille
Ardoise
1 vaisseau
Voûte d'ogives
Toit à longs pans ; toit conique ; toit en pavillon ; croupe ; pignon découvert ; noue
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, en maçonnerie
Plan et ordonnance intérieure :La chapelle implantée sur un replat étroit, parallèle au rocher, n'est pas parfaitement orientée. Les appellations habituelles de bras sud et de bras nord qui désignent les espaces à droite et à gauche de la croisée peuvent toutefois être conservées par commodité. La topographie a également entraîné son plan atypique, dépourvu de nef et qui se réduit à un transept composé de trois travées égales, celle du milieu ouvrant sur une abside à trois pans surplombant le ravin. Le chantier dut commencer par le bras sud, si l'on en croit la date de 1489 portée par une console à droite de l'autel et le réseau de la verrière du mur sud du même bras, qui semble antérieur à 1500 ; il dut se terminer à l'opposé par le bras nord qui porte sur sa clef de voûte la date de 1512.La juxtaposition étonnante de deux portails dans un édifice dont la longueur totale ne dépasse pas 23 m peut s'expliquer par la coexistence des deux personnages ayant présidé à sa construction : le seigneur de Toulbodou, qui réalise ici son voeu, mais aussi et surtout le baron du Faouet, Jean de Boutteville, en tant que seigneur fondateur, dont on retrouve partout les armoiries en prééminence, sur les voutes comme dans les vitraux. La reprise du portail du bras sud dans l'angle sud-ouest de la chapelle, visible à l'extérieur comme à l'intérieur, signale un repentir en cours de chantier. Cette travée constituait la chapelle de Toulbodou : les traces d'ancrage d'une clôture de bois dans les piles est et ouest qui la séparent de la travée centrale, le grand vitrail de la Pentecôte qui porte les armes de Toulbodou avec celles des Boutteville et de leurs alliés, confirment cette hypothèse.Du côté opposé, la distribution du bras nord, dont le mur ouest est totalement aveugle et la fenêtre de pignon désaxée, est directement liée à l'intégration d'une tribune seigneuriale, à rapprocher de celle édifiée à peu près à la même époque, mais en pierre, dans la chapelle Notre-Dame de Quelven en Guern. Les armes des Boutteville et de leurs alliés portées par six anges, sculptées à la base des montants, indiquent sans équivoque l'usage particulier de cette tribune. A côté de la porte percée dans le pignon nord, accès réservé à la famille seigneuriale qui sans doute pour des raisons esthétiques présente du côté intérieur son tableau mouluré, au bas de l'escalier en vis, une petite baie devait servir de guichet de communion comme dans le choeur de la chapelle Saint-Fiacre. Au dessus de la tribune, dans la deuxième volée de l'escalier, une petite fenêtre à coussiège surplombant le sanctuaire, selon une disposition semblable à celle de Notre -Dame de Quelven, pouvait servir de poste à un garde assurant la sécurité du seigneur et de sa famille.L'édifice, entièrement voûté, est à comparer avec le choeur de Notre-Dame de Quelven, édifié vers 1490, ainsi que la chapelle de Notre-Dame de Bon Encontre à Rohan dont la construction débute en 1510, alors que le chantier de Sainte-Barbe touche à sa fin. Les trois travées sont séparées par de puissants arcs diaphragmes qui montent dans le comble au dessus des voûtes et participent au contrebutement. Ces voûtes dont les nervures sont vigoureusement profilées, redescendent en pénétration dans des piles cylindriques et s'arrêtent à mi hauteur sur des culots figuré dans les pans coupés de l'abside et les pignons nord et sud. L'ajustage parfait de leurs claveaux témoigne d'une réelle maîtrise technique particulièrement sensible dans la voûte de la croisée dont les quartiers se raccordent sans heurt avec la large clef de voûte centrale en couronne. Dans l'abside, les nervures centrales de la voûte viennent rentrer dans le fut des colonnettes d'angle, prolongé bien au dessus des formerets : ce jeu formel savant est un trait de style caractéristique des années 1500. Sur les clefs de voutes, les nervures des ogives et les deux arcs transversaux, des anges à la chevelure plaquée enroulée en boucles latérales présentent les armes de la famille de Boutteville et de ses différents alliés et composent un étonnant décor héraldique de près d'une vingtaine de blasons que l'on retrouve dans le réseau des verrières mises en place au cours de la première moitié du XVIe siècle. Dans la voûte qui précède l'abside deux passages de corde attestent qu'il existait avant la réfection totale de la charpente en 1740, un clocheton médian en bois.Ordonnance extérieure : La chapelle est contrebutée dans les angles par de puissants contreforts obliques à glacis. Au sommet de la tour de l'angle nord-ouest qui illustre de façon monumentale l'attribut traditionnel de sainte Barbe, deux étroites fenêtres surmontées d'une troisième dans l'axe, font allusion à la Sainte Trinité associée à la légende du martyre de la sainte. Au revers de cette petite baie un corbeau de pierre supporte sa statue qui semble accueillir les pèlerins. De part et d'autre des portes béantes sur le vide attestent qu'était prévue une coursière ceinturant les toits qui ne fut sans doute pas réalisée, pas plus que les pinacles des contreforts qui sont une restitution de la fin du XIXe siècle. L'emploi des portails jumelés à tympan ajouré, qui représente ici parmi les premiers exemples pour cette partie de la Bretagne, est probablement emprunté au chantier de Notre-Dame de Quelven en Guern, qui commence peu avant 1490. Le portail du milieu, à ébrasements sobrement moulurés, est sans doute légèrement antérieur à celui du sud-est : ce dernier orné d'une frise de feuilles retournées et dont le tympan comporte un réseau à fleur de lys forme qui n'apparaît guère avant 1500, a probablement été ajouté en cours de chantier. La fenêtre du pignon sud présente une modénature qui comporte encore de discrètes bases en flacon ainsi qu'un réseau à mouchettes et flammes trilobées qui la distinguent des autres baies et permettent de la situer au début du chantier. A sa base un important massif de maçonnerie traité en glacis à été ajouté pour renforcer le contrebutement de ce côté où la pente est plus forte ; il est probable que la saillie de l'abside du côté du ravin répondait au même but.
Vitrail ; sculpture ; ferronnerie
Armoiries ; vie du Christ ; vie de la Vierge ; sainte Barbe ; scène chrétienne ; Vierge à l'Enfant ; personnage profane ; ange
Armes de Boutteville, armes de Toulbodou (sur les clefs et les nervures des voûtes) ; donateurs.
classé MH ; inscrit MH
IM56002717 ; IM56002716 ; IM56002720 ; IM56002723 ; IM56002712 ; IM56002726 ; IM56002730 ; IM56002735 ; IM56002719 ; IM56002709 ; IM56002714 ; IM56002722 ; IM56002732 ; IM56002733 ; IM56002715 ; IM56002727 ; IM56002728 ; IM56002713 ; IM56002718 ; IM56002721 ; IM56002734 ; IM56002710 ; IM56002711 ; IM56002725 ; IM56002736 ; IM56002724 ; IM56002729 ; IM56002731
À signaler
Escalier ; tribune
Plan sans nef ni clocher ; intégration et aménagement du site exceptionnel.
Propriété de la commune
1965
(c) Inventaire général
1965 ; 1969 ; 2008
Copy Jean-Yves ; Menou Jean-Claude ; Moirez Denise ; Boissé Claudie ; Boissé Pierre ; Cadiou Jacqueline ; Rioult Jean-Jacques
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35