Tribunal
Tribunal, 7 rue du Tribunal (Pontivy)
Bretagne ; Morbihan (56) ; Pontivy ; du Tribunal (rue) 7
Pontivy
Pontivy
Du Tribunal (rue) 7
1975 BC 23, 24, 25, 27
En ville
Prison
1ère moitié 19e siècle
1808
Daté par travaux historiques
Au cœur de la Bretagne, l'ambition de NapoléonvilleDès décembre 1800, s'intéressant à la Bretagne, Napoléon Bonaparte remarque la position exceptionnelle de Pontivy "à cheval sur les deux mers"". Il y voit le moyen d'éviter les escadres anglaises en reliant les arsenaux de Nantes, Brest et Lorient par des canaux : le creusement des canaux du Blavet et d'Ille-et-Rance débute en 1804 ; celui de Nantes à Brest en 1806. La décision est prise de faire de la ville ""dans la paix le centre d'un grand commerce, et dans la guerre un centre militaire important"". Le décret consulaire du 17 septembre 1802 la dote de bâtiments civils officiels : sous-préfecture, mairie, lycée, prison et tribunal de première instance, ainsi que de casernes et d'un hôpital, faisant également de l'agglomération une place militaire d'importance. Un rapport précise que les bâtiments civils, destinés aux administrations et tribunaux, doivent être éloignés du voisinage des bâtiments militaires, afin que les bruits provoqués par les troupes à pied et cheval ne perturbent pas le travail des autorités administratives et judiciaires. Ainsi le tribunal et la prison sont construits en bordure du Blavet, au centre une grande place, face à la mairie et à la sous-préfecture. La pose de la première pierre de la nouvelle cité a lieu le mercredi 12 août 1807.Un projet difficile à faire aboutirLe projet initial de tribunal prévoit une salle d'audience, une chambre du conseil, un cabinet pour le commissaire, un greffe, une bibliothèque, une salle d'archives et un logement complet pour le greffier. La prison, construite en 1821, est installée à l'arrière, séparée du tribunal par une cour. La première conception architecturale, typiquement néoclassique, s'inspire de modèles de l'Antiquité et repose notamment sur le modèle du temple romain : vaste basilique posée à cheval sur deux ailes parallèles de bureaux et accessible par un grand escalier droit au milieu de la façade. Très vite après le démarrage du chantier, l'argent vient à manquer et les travaux s'éternisent, sans compter les intempéries et le manque de disponibilité de main d'œuvre. Il est une première fois arrêté en juin 1808 alors que ses fondations sont à peine terminées. Dans le Mémoire historique des bâtiments civils de la nouvelle ville de Napoléonville en date du 6 novembre 1809 qu'il adresse au ministre de l'Intérieur pour réclamer des fonds, l'ingénieur Pichot précise que ""le bâtiment des tribunaux est à deux mètres et demi ou trois mètres réduits des hauteurs..."". Le chantier reprend régulièrement mais s'interrompt de plus en plus souvent. En 1812, après la retraite de Russie, les crédits sont épuisés et l'entreprise en charge des travaux est en liquidation. En juin 1813, plusieurs modifications au projet sont approuvées, mais aucun budget n'est attribué. Le tribunal n'est toujours pas achevé lorsque Napoléon abdique le 7 avril 1814. Il ne verra jamais les travaux qu'il a initiés en Bretagne. Toutes ces difficultés n'ont toutefois pas empêché le fonctionnement de la Justice. Dès avril 1800, des bureaux et une salle d'audience ont été aménagés au château des Rohan, et le tribunal de première instance y est installé le 3 mai 1808.De Pontivy à Napoléonville, et inversement.Depuis la proclamation de l'Empire en 1804, la ville est appelée Napoléonville. Avec la chute de l'Empire, ce nom est abandonné ; il est toutefois repris en 1852, puis, il disparaît définitivement à partir de 1870. Malgré la décision en 1816 de relancer les travaux, il faut attendre 1837 pour que le chantier du tribunal reprenne : un travail est réalisé sur les vieilles fondations, avec un projet légèrement agrandi. L'immeuble est achevé en 1846 et l'inauguration peut enfin avoir lieu le 16 août 1858. Elle est présidée par Napoléon III, accompagné de l'Impératrice Eugénie. Ils assistent à une grande place Napoléon. La prison, construite en 1821, est détruite en 1960 et remplacée par l'hôtel des postes (1965, 1969).
Granite ; pierre de taille
Ardoise
Plan régulier
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit conique ; croupe
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
Vestiges
À signaler
Propriété de la région
1966
(c) Inventaire général ; (c) Pontivy Communauté ; (c) Région Bretagne
1966 ; 1975 ; 1985 ; 1986 ; 2022
Dufief Denise ; Ducouret Jean-Pierre ; Monory Solal ; Lancou Estelle
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35