Chapelle
Saint-Maurice
Chapelle Saint-Maurice
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Jougne
Mouthe
Saint-Maurice
1976 D 3
Isolé
Enclos ; cimetière
12e siècle
Dominée par l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, la chapelle Saint-Maurice se dresse dans l’enclos du cimetière. Elle témoigne de l’existence d’un prieuré érigé par les bénédictins de l’abbaye Saint-Maurice d’Agaune fondée dans le Valais (Suisse) sur le lieu du martyre de saint Maurice. Cette abbaye entretenait des liens étroits avec celles de Saint-Bénigne de Dijon et de Saint-Marcel de Chalon dans le cadre d’une confraternité. Le prieuré devint ainsi une halte entre le Valais et la Bourgogne pour les moines franchissant les montagnes du Jura par le col de Jougne. Les échanges se limitaient à quelques produits agricoles et du sel, provenant des salines de Salins. Un texte de 1199 mentionne un chapelain à Jougne, l’église prieurale jouant alors le rôle de l’église paroissiale qui ne sera construite qu’en 1663. D’après Géraldine Mélot, auteur d’une thèse récente intitulée Les Églises romanes du XIIe siècle en Franche-Comté, l’édifice avec sa crypte aurait été construit au milieu du XIIe siècle. Bâtie à flanc de coteau sur un axe nord-sud, la chapelle était contrebutée par une abside à trois pans coupés (chacun percé d’une baie) visible sur un plan daté de 1595 déposé au château d’Arlay. Cette forme d’abside est assez courante au XIIe siècle en Franche-Comté. Malheureusement, à la suite d’un des glissements de terrain qui ont ponctué l’histoire de l’édifice, le pignon sud a été fermé par la construction d’un mur percé de trois baies. Par ailleurs, l’auteur précise que les contreforts romans, en petit appareil sur la façade ouest, ont été renforcés au XIXe siècle en même temps que l’on construisait ceux de la façade orientale donnant à l’ensemble cette silhouette trapue. Cette chapelle, classée au titre des Monuments Historiques le 30 avril 1930, constitue un des plus beaux exemples d’architecture romane en Franche-Comté.
Calcaire ; moellon ; enduit partiel ; pierre de taille
Bois en couverture
Plan allongé
1 vaisseau ; sous-sol
Voûte en berceau ; voûte d'arêtes ; cul-de-four
Élévation ordonnancée sans travées
Toit à longs pans pignon couvert
Escalier dans-oeuvre : escalier droit
L’accès se fait par un portail modeste en plein cintre à double ressauts et sans tympan. La nef unique, couverte d’une voûte en berceau brisé, rarement utilisée en Franche-Comté à l’exception de l’église abbatiale de Montbenoît, comporte trois travées irrégulières qui se prolongent par celle du chœur, surélevée, construite sur une crypte. La voûte soutenue par des arcs doubleaux repose soit sur des pilastres, soit sur des colonnes engagées. Les chapiteaux des colonnes présentent un décor sculpté. Ceux de la première travée du chœur figurent, à gauche, un personnage aux mains levées, cantonné de têtes ricanantes, auquel répond, à droite, un chapiteau orné de feuilles. Le décor végétal rappelle celui des chapiteaux de la crypte. Celle-ci (non accessible) est constituée de trois travées voûtées d’arêtes séparées par des arcs en plein cintre. Les extrémités sont terminées par des absidioles qui ont sans doute abrité des autels et servi à stabiliser le chœur. La crypte est, en effet, une crypte de soutènement et un lieu de pèlerinage lié au culte de saint Maurice dont les reliques sont aujourd’hui déposées dans des reliquaires en bois doré sur les autels retables latéraux de l’église paroissiale.
classé MH
IM25003068 ; IM25004097
À signaler
Propriété de la commune
1986
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
1986
Poinsot Gilbert
Dossier individuel
Conseil régional de Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.81.65.72.10