Filature
Filature de coton
Filature du Pont d'Andelle
Filature de coton du Pont d'Andelle
Normandie ; Eure (27) ; Charleval ; rue du Docteur Conseil
Bassin hydrographique de l'Andelle
Romilly-sur-Andelle
Le pont d'Andelle
Du Docteur Conseil (rue) 63
1836 C 48, 59, 63, 65, 72 ; 2018 AO 113
En village
L'Andelle (bief de dérivation)
Atelier de fabrication ; cheminée d'usine ; salle des machines ; bâtiment d'eau ; atelier de réparation ; entrepôt industriel ; vanne ; bief de dérivation ; logement d'ouvriers ; logement patronal
1er quart 19e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle
1822 ; 1840 ; 1849 ; 1895
Porte la date ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Flavigny Louis (propriétaire) ; Chardon Jean (propriétaire ; commanditaire) ; Hommais Charles Marin (propriétaire ; commanditaire) ; Granger Félix (propriétaire ; commanditaire) ; Peynaud Armand (propriétaire ; commanditaire) ; Louis Réquillard (propriétaire)
En 1822, Jean Chardon rachète à Louis Flavigny, fabricant de draps aux Andelys et à Elbeuf, une propriété sur laquelle se trouvent un moulin à blé et deux moulins à foulon. Le moulin à blé est attesté dès 1812, le petit moulin à foulon dès 1736 et le grand moulin à foulon semble avoir été construit dans les années 1770. Deux de ces moulins (le moulin à blé et le moulin à foulon dits du Pont d’Andelle) sont encore en activité en 1874 et seront démolis dans les années 1890. Sur cette propriété, en sus des trois moulins qu’il continue à exploiter, Jean Chardon fait construire sans autorisation légale, une première filature de coton hydraulique mesurant 60 pieds de longueur sur 30 pieds de largeur (19,48 m sur 9,74 m) et s’élevant sur quatre niveaux : un rez-de-chaussée de 12 pieds de hauteur (4 m), un premier étage de 10 pieds (3,24 m), un second et un troisième étages de 8 pieds chacun (2,59 m), ce dernier servant d’étage de comble est éclairé par dix tabatières. L’usine est mise en service en 1822. En 1825, la filature est rachetée par adjudication par Charles Marin Hommais. Elle est réglementée par l’ordonnance royale du 24 décembre 1835, qui exige qu'un déversoir de 9 m de longueur, constitué d’une assise en pierre de taille de 40 cm au moins, soit établi au-dessous des vannes de flottage. A cette date, l’usine Hommais est exploitée par Félix Granger qui en est locataire. L'ordonnance royale du 15 mai 1840 autorise Charles Hommais à construire sur l’Andelle une deuxième filature de coton, dont il confie l'exploitation à M. Marchandon, qui en est locataire. D’après l’enquête industrielle de 1847, la filature Grancher emploie 56 personnes dont 15 hommes, 25 femmes et 16 enfants. Sa valeur locative est de 5 100 F, la valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées est de 76 000 F, la valeur annuelle des produits fabriqués est de 117 000 F et la patente se monte à 556 F par an. En 1867, la filature Grancher occupe 102 personnes. D’après la même enquête, la filature de coton Marchandon emploie 90 personnes dont 26 hommes, 30 femmes et 34 enfants. Sa valeur locative est de 14 000 francs, la valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées est de 160 000 francs, la valeur annuelle des produits fabriqués est de 210 000 francs et la patente se monte à 622 francs par an. Pour augmenter la capacité de production de ses deux filatures de coton, Charles Hommais demande en 1848 l’autorisation d’élargir leurs coursiers et de porter la taille des roues hydrauliques de 1,50 m à 4,75 m pour l’usine louée à Louis Grancher et de 1,45 m à 6 m pour celle exploitée par M. Marchendon. Ces modifications sont autorisées par l'arrêté préfectoral du 3 février 1849, à condition de ne pas relever les repères des deux usines. En 1869, la filature Marchandon compte 9 800 broches et la filature Grancher 7 160 broches. A partir de 1875, cette dernière est dotée d’une chaudière à vapeur achetée d’occasion chez le constructeur rouennais Renaux et Bonpain qui alimente une machine à vapeur installée en complément de la roue hydraulique et qui assure également le chauffage de l’établissement. En 1877, Félix Granger rachète à Mme Vve Hommais les deux filatures louées jusqu’alors. Ses successeurs MM. Louis Grancher et fils reprennent l’exploitation de l’usine jusqu’au milieu des années 1880 (1884, date attestée). Le site du Pont d'Andelle entre dans le giron de la société Peynaud, déjà propriétaire de l'usine du Pont des Jardins également implantée à Charleval, à la suite du mariage contracté en 1880 entre Céline Granger et Armand Peynaud. En 1895, ce dernier remplace les bâtiments existants par une nouvelle filature construite en rez-de-chaussée et couverte d'une toiture en shed. Il confie la conception de cette nouvelle usine à MM. Damiancourt et Ragaine architectes et les travaux de construction à l’entreprise Lefebvre. Cette nouvelle usine utilise conjointement l'énergie thermique et hydraulique. En 1939, l’usine est rachetée par la famille Requillard, grande famille textile de Tourcoing (Nord), qui l’exploite sous raison sociale Anciens établissements Peynaud jusqu’en 1986 date de liquidation de la société.
Brique
Ardoise ; verre en couverture
En rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Charpente en bois apparente ; charpente métallique apparente
Toit à longs pans pignon couvert ; shed
Énergie hydraulique ; produite sur place ; turbine hydraulique ; énergie thermique ; produite sur place
La filature proprement-dite consiste en un vaste bâtiment en brique et charpente métallique édifié en rez-de-chaussée et couvert d'une toiture en shed. La cheminée porte sur sa base polygonale les inscriptions et date suivantes : "Damiancourt et Ragaine Architectes, Lefebvre Entrepreneur, AP, 1895". Les initiales AP correspondent au nom de l"'industriel : Armand Peynaud. Le bâtiment de la turbine hydraulique est construit en rez-de-chaussée en charpente en bois et couvert d'un toit à longs pans en ardoise avec croupe. Un bâtiment annexe (de stockage) édifié dans le prolongement du bâtiment d'eau présente les mêmes caractéristiques architecturales que celui-ci. Leurs élévations sont percées par de larges baies en arc plein cintre. Les 11 logements d'ouvriers, situés le long de la rue du Pont d'Andelle, face à l'usine, consistent en de petites maisons en brique d'un étage construites en bande et dotées d'un jardinet en façade. Le logement patronal édifié au sud de l'usine n'a pas pu être visité.
Établissement industriel désaffecté
IM27021125
À signaler
Machine énergétique (étudiée dans la base Palissy)
Propriété d'une personne privée
2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
2016
Real Emmanuelle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine