Verrerie
La Haule
Verrerie de la Haule
Normandie ; Eure (27) ; Hauville
Pays du Roumois
Routot
La Haule
En écart
Ferme-manoir de La Haule
IA00018596
4e quart 17e siècle
1692
Daté par travaux historiques
Attribution par source
Perregin Benjamin (propriétaire)
En 1692, Benjamin Perregrin demande l'autorisation de transférer sa verrerie, installée depuis 1675 à Machy dans la Somme (près de la forêt de Crécy), dans le voisinage de la forêt de Brotonne. La création de la verrerie est autorisée par lettre patente du roi enregistrée en juin 1692 au Parlement, après avis favorable du conseil d'Etat rendu le 23 février 1692, qui fait suite au rapport effectué le 29 novembre 1691 par Jean de Savary, grand maître des eaux et forêts de Normandie et aux consentements donnés par les maîtres-verriers déjà établis dans le pays de Bray et dans le pays de Lyons (parmi lesquels se trouvent le sieur de Glatigny maitre de la verrerie du Hellet à Croixdalle, Pierre-Claude Le Vaillant maître de la verrerie des Routhieux à Brémontier-Merval et le sieur de Caqueray de l’Orme, maître de la verrerie du Landel à Bézancourt).Un autre rapport de Jean de Savary, dressé d'après le bail conclu le 12 décembre 1691, fait état d'une maison et de ses dépendances établies à Hauville pour l'installation de cette verrerie. Dans le même temps, la déclaration soumise par Benjamin Perregrin sur la qualité des ouvrages produits dans son établissement projeté indique que celui-ci s'engage ainsi à y produire « toutes sortes d’émaux, cristaux, verres à boire et glaces du volume permis dans les verreries et aux mêmes privilèges et exemptions dont jouissent les autres verreries du Royaume, à la charge de ne faire aucuns verres à vitres et à bouteilles des qualités qui se font dans les verreries de Lyons et de Neufchâtel ». Le choix de l'implantation de cette nouvelle verrerie à Hauville tient à la proximité de la forêt de Brotonne comme ressource en bois combustible et à la présence d'une zone de sablière pour le sable utilisé dans cette industrie comme matière première.Après la bénédiction des fours, célébrée en juillet 1692 par Étienne Leboulenger curé de Hauville, la verrerie entre en activité au début de l'année 1693. La période de production de la verrerie de Hauville est rapidement écourtée par la concurrence de la Manufacture royale des glaces de miroirs, créée en 1665 dans le faubourg Saint-Antoine à Paris puis transférée en 1693 à Saint-Gobain dans l'Aisne, dont le directeur, François Plastrier, se voit accorder par lettres patentes du 19 avril 1695, le privilège exclusif de fabriquer « dans le royaume, à l’exclusion de tous les autres, des glaces à miroir de toutes sortes de hauteur, grandeur, largeur… émaux, verres blancs et à lunettes, verres de cristal, services de table de toutes façons et grandeurs ». Restreinte à la fabrication de vitres, bouteilles et cristaux, produits moins rémunérateurs et pour lesquels elle n’était pas outillée, la verrerie de la Haule cesse définitivement de fonctionner à la fin de l’année 1695.
La verrerie était implantée sur le site du manoir de la Haule, dont le fief appartenait au marquis de Beuvron, seigneur de la Vaupalière. La halle abritant le four et autres bâtiments de production occupaient vraisemblablement la cour de la ferme seigneuriale et étaient implantés à l'ouest et au nord de la parcelle n° 2234 (ou 369) du plan terrier de 1748 et des cotes B 457 à 461 du cadastre de 1826. Seules des traces archéologiques subsistent aujourd'hui de cette ancienne verrerie.
Détruit
Parc naturel régional
Propriété privée
1979
(c) Région Normandie - Inventaire général ; (c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
1980 ; 2021
Benoît-Cattin Renaud ; Pottier Gaëlle
Sous-dossier
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine