Filature ; tissage ; usine textile
Filature de coton
Entrepôt commercial
Filature de coton Philippe-Marcel Japy et Cie, puis usine textile des Filatures et Tissages Japy, puis Japy Textile, actuellement entrepôt commercial
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Exincourt ; Mines (rue des) 58
Anciennement région de : Franche-Comté
Pays de Montbéliard (le)
Etupes
Mines (rue des) 58
2012 AO 232, 249, 527, 716, 722 à 725, 729 à 731, 747
En ville
Cité ouvrière
4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
En 1893-1894, les frères Philippe et Marcel Japy font construire une filature spécialisée dans le coton jumel cardé (fil à coudre et pour confection de bas). D'une superficie de 3000 m², la salle de filature est pourvue d'une charpente métallique ("tablier métallique système Dubreuil"). Elle est équipée de matériel de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (Mulhouse) permettant de produire des "filés en numéros mi-fins de 40 à 60". Cette société assure également l'installation de deux machines à vapeur, des chaudières, du système de transmission et de l'éclairage électrique. L'atelier de filature est séparé des ateliers de préparation (réception, mélange, batteurs) par le couloir des câbles, servant aussi de pare-feu. La filature est exploitée par la société Philippe-Marcel Japy et Cie, fondée en janvier 1894. Elle est agrandie au tout début du 20e siècle ("atelier de filature, bascule, bureau, hangar à coton, voie ferrée et halle couverte"). En 1914, la société Philippe-Marcel Japy et Cie est rebaptisée société des Filatures et Tissages Japy, et acquiert coup sur coup l'usine textile Sahler, située à Audincourt (IA00014832), et le tissage de coton Koechlin à Exincourt. Jouxtant la filature Japy au sud-ouest, cette usine avait été fondée à partir de 1895 par Isaac et Paul Koechlin, originaires de Willer-sur-Thur (67). Ces deux usines textiles fusionnent en un seul et même établissement à cette occasion. En 1927, la société des Filatures et Tissages Japy emploie 857 personnes sur trois sites, dont celui de Baume-les-Dames (25), et effectue les opérations de filature (coton jumel et d'Amérique), de retordage, de moulinage, de gazage et de tissage mécanique. L'activité de tissage cesse vers 1939. Cette même année, le tiers de la production de filés est absorbée par la société Michelin, le reste étant vendu aux tissages, tricotages et usines de passementerie et de broderie. L'atelier de filature est agrandi vers le nord, vraisemblablement vers 1952. Suite à la fermeture de l'usine d'Audincourt en décembre 1965, l'activité de filature est recentrée à Exincourt avec du matériel modernisé, permettant une production quotidienne de 8 t de fil de coton et synthétique. En 1985, la société Japy Textile cède sa participation à l'industriel Alain Charmy, qui acquiert du nouveau matériel et qui automatise la production. En 1987, la production atteint 1700 t, destinée aux tissages, aux tricotages, à l'ameublement, etc. Malgré une production journalière de 9 t de fil, l'entreprise dépose son bilan et cesse son activité en 1989. Les ateliers du tissage, désaffectés vers 1939, sont convertis en entrepôts à la fin des années 1950 par la société des Coopérateurs de Lorraine. Ils sont investis vers 1970 par la SAMCE (négoce de charbon puis de matériaux de construction), devenue SAC, et sont aujourd'hui occupés par diverses entreprises. Les locaux de la filature sont pour partie occupés comme lieux de stockage par des sociétés commerciales et pour partie désaffectés. La cheminée de la machine à vapeur, portant la date 1893 et les initiales PMJ (Philippe-Marcel Japy) a été abattue en 1978.Données techniquesEn 1893, la filature Japy comptabilise 10 000 broches. les continus à filer sont actionnés par une machine à vapeur horizontale, système Corliss, à condensation. Le mouvement est transmis via un volant de 5,50 m de diamètre et un mètre de largeur, à 14 gorges, marchant à une vitesse de 72 tours/minute. Une seconde machine à vapeur horizontale, couplée à une dynamo, assure l'éclairage électrique de l'établissement (200 lampes). Toutes deux sont alimentées par cinq chaudières et un réchauffeur Green. En 1902, l'usine met en jeu 18 000 broches. Egalement actionné par une machine à vapeur, le tissage Koechlin compte 450 métiers à tisser en 1902, et 472 en 1914. En 1939, l'usine met en mouvement 190 métiers à tisser et 35 234 broches de filature. A partir de 1965, les continus à filés sont remplacés par des machines anglaises à turbines (Open End). La chaufferie, dite "bâtiment des générateurs", est équipée de cinq chaudières et d'un réchauffeur Green. Deux machinesLa machine à vapeurDonnées socialesEn 1893, la filature emploie 100 ouvriers. Une caisse de secours est mise en place "en faveur des malades et des infirmes". En 1912, le tissage Koechlin emploie 146 personnes et la filature Japy 300. En 1926, l'usine textile embauche 370 ouvriers. L'effectif n'est plus que de 87 personnes en juin 1965, puis 150 jusqu'en 1975 et 120 en 1987.
Calcaire ; résidu industriel en gros oeuvre ; bois ; enduit ; essentage de planches ; moellon
Tuile mécanique ; fer en couverture ; verre en couverture
2 étages carrés ; étage de comble
Charpente en bois apparente
Toit à longs pans ; shed ; croupe
Énergie thermique ; énergie électrique ; produite sur place ; achetée
Le site est desservi par un embranchement ferroviaire particulier vers 1902. Les ateliers de tissage et de filature sont en rez-de-chaussée, construits en moellon de calcaire enduit et couverts de shed. Ils sont pourvus de charpentes métalliques soutenues par des poteaux en fonte. L'extension nord de la filature est construite en parpaing de mâchefer. Les magasins et entrepôts sont couverts de toits à longs pans en tôle ou en tuile mécanique. L'entrepôt industriel situé au sud est pourvu d'une charpente en bois ; son pignon est bardé de planches. La conciergerie possède un étage de comble. Le transformateur est couvert d'un toit à croupe en tuile mécanique.
Établissement industriel désaffecté
Propriété privée
[]
2011
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2012
Favereaux Raphaël
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional de Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.81.65.72.10