Présentation de la commune de Honguemare-Guenouville
Normandie ; Eure (27) ; Honguemare-Guenouville
Pays du Roumois
Le nom de Guenouville est attesté sous la forme Gonnovilla en 1210. L’étymologie du nom Guenouville est formé à partir de "ville", appellatif signifiant "domaine rural", précédé du nom de personne, Gunnolfr ou de sa variante Gunnúlfr (en vieux danois). Honguemare apparaît sous la forme Hanguemara vers 1060. Son nom est formé à partir de "mare", appellatif d'origine anglo-scandinave. Il est précédé de "Hang", mot issu du vieux norrois (ou islandais) désignant la pente ou un nom de personne.Les populations se sont implantées sur le plateau à partir de la fin de l'âge du Fer (vers 400 avant J-C). Les importantes opérations d'archéologie préventive, menées entre 2002 et 2010 à la jonction des autoroutes A.13 et A.28, puis sur la ZAC du Roumois nord, ont permis d’explorer l'extrémité sud de la commune, sur une zone de plus de quarante hectares, entre le « Moulin Vaquet » et le « Hameau du Pin ». La ferme du Pin, siège d’une exploitation agricole, établie dès la fin du IIe siècle avant J.-C., est intégralement fouillée en 2003. Les vestiges retrouvés indiquent que le site a été occupé en permanence de l’Antiquité à la période contemporaine, avec des réaménagements au cours du Moyen-Age et de l’époque moderne. Au XIe et XIIe siècles, Honguemare appartient aux seigneurs de Tancarville. En 1180, Philippe de la Rivière, vassal de la comtesse de Montfort, fait construire l'église Notre-Dame dont la gestion est confiée au prieuré de Bourg-Achard. En 1385, la seigneurie est aux mains de Jean Le Vavasseur, écuyer et échevin de Rouen, conseiller de l’Échiquier de Normandie. Sa fille Jeanne, par son mariage avec Jean II Toustain, la transmet à cette illustre famille qui le conserve près de 300 ans. Au milieu du XVe siècle, les Toustain s'allient aux Frontebosc, également propriétaires du château d’Hautonne à Bosgouet (commune limitrophe). Après les dégâts provoqués par les guerres de Religion, la famille entreprend la reconstruction du château de Honguemare en 1625. Du XIIe au XIVe siècle, la famille Malesmains, originaires de Berville-en-Caux, possède le village de Guenouville et le patronage de l'église paroissiale Saint-Nicolas (détruite), autrefois voisine du manoir de Guenouville, construit au XIIIe siècle. Le domaine passe au XVe siècle à la famille de Dreux, puis au début du XVIe siècle à Louis de Brézé, comte de Maulévrier et grand Sénéchal de Normandie (marié en secondes noces à Diane de Poitiers). Avec le morcellement des seigneuries, l’ancienne paroisse de Guenouville est divisée au XVIIe siècle en plusieurs fiefs, dont celui d’Yville-sur-Seine qui appartient à François d’Espinay, marquis de Saint-Luc et le celui d’Estrehan, entre Hauville et le hameau de la mare Guérard, qui dépend du seigneur de La Haye.Les deux communes de Honguemare et de Guenouville ont été réunies le 28 avril 1855. Frédéric Le Boucher, notaire, devient le premier maire de la nouvelle commune de Honguemare-Guenouville.
Le territoire de Honguemare-Guenouville, bordé au nord par la forêt de Brotonne et au sud par le tracé de l’autoroute A 13, n'est traversé par aucune rivière. Une partie des eaux de surface ruisselle vers le sud-est. Ce processus d’érosion est à l'origine de l'incision du vallon sec qui, depuis le hameau de la Boularderie à Honguemare, limite le sud de Barneville-sur-Seine, entre les hameaux de La Peinerie et de la Coquinerie, avant de déboucher sur la Seine entre Mauny et Caumont.Sur les hauteurs du plateau, la couche géologique de craie et de silex, d'âge secondaire, est masquée par une couverture de limons qui offre à l'agriculture des sols profonds. Ces limons, déposés par les vents aux périodes froides, fournissent une excellente matière première aux constructions en terre crue ou cuite et recouvrent par endroits des poches d’argiles d’âge tertiaire, exploitées pour la confection de tuiles (activité florissante sur la commune entre le 14e et le 18e siècle). Les mares, creusées par l’homme dans ces couches rendues imperméables, sont alors l'unique ressource en eau pour les habitants du plateau. Leur intérêt écologique et leur rôle de régulation hydrologique sont aujourd’hui reconnus. Situées sur des axes de ruissellement, les mares permettent d'éponger les surplus des précipitations et de restituer l'eau en cas de sécheresse. Avant l'arrivée de l'eau courante, les mares jouaient alors un rôle essentiel pour les hommes et le bétail. Elles servaient quotidiennement à puiser l’eau domestique, pour faire la vaisselle, la cuisine, la toilette et la lessive et, mélangée au cidre, à fabriquer la "boisson". Elles permettaient également l’abreuvement des bêtes, le délassement des chevaux de labour et le nettoyage du matériel agricole. Elles pouvaient enfin servir à éteindre les incendies et contribuer à l’artisanat local en facilitant la séparation des fibres de lin et de chanvre, action communément appelée le« rouissage ». Pour assurer tous ces usages, elles étaient régulièrement curées et les boues extraites étaient utilisées comme engrais.
1979
(c) Région Normandie - Inventaire général
1990
Benoît-Cattin Renaud ; Pottier Gaëlle
Présentation de l'aire d'étude
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine