Édifice fortifié
Poype du Châtel
Edifice fortifié, dit poype du Châtel
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ain (01) ; Tramoyes
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Reyrieux
En Châtel
1819 A 194 ; 1984 A 705
En village
Motte
Limite 13e siècle 14e siècle (?)
Les historiens du XIXe siècle ont identifié la motte castrale de Tramoyes au palais de "Stramiacum", dans lequel, au début du IXe siècle, se seraient passés des évènements importants (836 : assemblée générale des états réunis par Louis le Débonnaire ; 837 : confirmation à l'église de Lyon de la possession de la terre de Villeurbanne par Charles, roi de bourgogne ; 840 : réunion d'un concile). Cette identification, véhiculée jusqu'à la fin du XIXe siècle, est aujourd'hui abandonnée ; de même, l'époque de fondation de la motte féodale serait beaucoup plus récente, et contemporaine des autres poypes de Dombes, édifiées au plus tôt au XIIe ou au XIIIe siècle. Celle de Tramoyes n'est citée pour la première fois qu'au début du XIVe siècle, en septembre 1331, dans un différend opposant Albert de Vache et Guichard (VI) de Beaujeu : ce dernier refuse de rendre "la maison forte de Gletens, en la paroisse de Tramois", qu'il occupe depuis longtemps, à Albert du Vache, chevalier, à qui elle appartient au nom de sa femme Aucelle (ou Ancelis) ; Albert promet qu'au cas où il pourrait récupérer cette maison, avec le consentement d'Ancelis, il reconnaîtrait la tenir en fief du dauphin Guigues de La Tour. La succession seigneuriale est difficile à établir, car il existe un fief avec château du même toponyme, Gletteins, à Jassans-Riottier (Ain) , également en Dombes. La famille de Gletteins apparaît à l'extrême fin du XIe siècle ; au début du XIVe siècle, Guillaume de Gletteins épouse une Francheleins dont il eut quatre enfants, qui formèrent quatre branches : les aînés prirent les noms et armes de Francheleins. Ainsi, en 1438, on sait que le seigneur de Gletteins est Méraud de Francheleins, qui cède certains de ses droits à Tramoyes à l'Eglise de Lyon et fait en 1446 un legs à l'église Notre-Dame de Tramoyes. Vers 1500, la seigneurie de Gletteins passa aux du Molard, par le mariage d'Antoinette de Francheleins et de Louis du Molard, puis aux Putrain, par le mariage de leur fille Renée avec Louis Putrain, seigneur d'Amblérieu, lui-même petit-fils d'une Françoise de Gletteins... La motte castrale avait développé, comme partout, une propriété foncière, que l'on retrouve détaillée dans un acte de partage de septembre 1581, entre les enfants du fils aîné de Louis Putrain, noble François de Putrayn (= Putrain) , seigneur d'Amblérieu, Marrieu et Gletteins ; sont distingués le château et (ou ?) maison forte de Gleitayns (= Gletens, Gletteins, Glettin) située à Tramoyes, avec toutes leurs dépendances et droits seigneuriaux (juridiction haute, moyenne et basse) , et la grange de Gleitayns sise dans le village et terroir de Tramoyes. Hercule de Putrain en hérite, devenant seigneur de Gletteins ; de son mariage en 1608 avec Anne de Paris, il n'a que deux enfants, dont un fils mort sans postérité. On ignore à quelle date le site castral fut abandonné. Un hameau de Tramoyes - sans doute l'ancienne grange, marquée sur la carte de Cassini - conserve toujours le nom de Glettin, situé à 350 m au sud de la poype dont la toponymie, "le Châtel", indique bien qu'il s'agit de l'emplacement de l'ancien château fort. La poype n'apparaît pas sur le cadastre napoléonien levé en 1819, car elle se trouvait au centre de l'étang du Châtel, qui fut asséché à la fin du siècle. Cette poype boisée, de faible hauteur, avait environ 100 m de circonférence. Une tour en ruines la couronnait, que des témoignages crédibles du milieu du XIXe siècle s'accordent à décrire comme un "donjon" de plan octogonal, en assises alternées de briques et de galets. Il y aurait eu des caves et couloirs souterrains, mais aucune fouille archéologique n'y a été entreprise. Le site est aujourd'hui menacé.
Pisé ; brique ; galet
Bosquet
La "poype" du Châtel forme un promontoire boisé, peu élevé (2 m environ) , de plan sensiblement ovale (20 m de grand rayon environ) , au milieu d'un champ actuellement traversé par la route. Au sommet apparaissent encore quelques traces de ruines, parmi lesquelles une base de mur, de plan à peu près octogonal, et des matériaux de construction divers : pisé, galets, briques cubiques pleines (pavement ?).
Poype
Vestiges ; menacé
À signaler
Propriété privée
1989
© Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes
2003
Jourdan Geneviève
Dossier individuel
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