Monument aux morts
De la guerre de 1914-1918 ; de la guerre de 1939-1945
Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 et de la guerre de 1939-1945 du canton de Reyrieux
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ain (01)
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Reyrieux
15 repérés ; 2 étudiés
1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle
Signature ; attribution par source
Les 13 communes du canton ont élevé chacune un monument aux morts de la guerre de 1914-1918, auxquels se sont ensuite ajoutés les morts de la guerre de 1939-1945. La commune de Reyrieux, chef-lieu de canton, a également un monument au cimetière, destiné spécialement aux morts de la Seconde Guerre mondiale : au-devant sont placées six tombes d'hommes décédés entre 1940 et 1948. Ce monument en béton remploie une croix en fonte (fin du XIXe ou début du XXe siècle). En outre, au bord de la route nationale sur la commune de Mionnay, est érigé un monument aux martyrs de la Résistance, sur le lieu même où 26 hommes ont été fusillés le 27 août 1944 ; l'auteur a gravé ses initiales (sous forme de chiffre) sur une des stèles latérales de l'oeuvre : G. H. ou H. G. Il y a donc 15 monuments en tout. Un seul des monuments aux morts, celui de Tramoyes, porte la date d'érection, gravée à la base : "érigé par souscription / août 1919". Il semble d'ailleurs que ce soit le plus ancien. Celui de Reyrieux (étudié) a été inauguré le 8 octobre 1920, celui de Mionnay commandé en novembre 1920, ceux de Sainte-Euphémie, Toussieux et Saint-Jean-de-Thurigneux inaugurés en 1921, celui de Massieux (étudié) en 1922. Sept monuments portent la signature de leur auteur, parmi lesquels on ne trouve qu'un nom d'architecte, Paul Bellemain, d'une famille d'architectes lyonnais, qui signe celui de Tramoyes avec le sculpteur Allemand, de Montluel (Ain). Trois autres communes ont fait appel à des tailleurs de pierre et sculpteurs de l'Ain : Bandiera, sculpteur à Thoissey, pour le monument de Saint-André-de-Corcy, L. Valette, sculpteur à Bourg-en-Bresse, pour celui de Mionnay (avec l'entrepreneur Alexandre Bailly, de Mionnay) , C. Delaye, tailleur de pierre à Fareins, spécialisé dans les monuments funéraires, pour celui de Sainte-Euphémie. P. Dufour (tailleur de pierre ?) , de Villefranche-sur-Saône (Rhône) , a signé celui de Toussieux. Si la commune de Massieux a fait réaliser son monument à Lyon par l'entreprise de marbrerie Guimet et Sommery, Rancé, Misérieux et Reyrieux se sont adressées à la maison Bornarel de Villefranche-sur-Saône (69) , dynastie de tailleurs de pierre, marbriers et sculpteurs, spécialisés surtout dans l'art funéraire, qui ont exécuté beaucoup de monuments aux morts et de tombes dans les environs proches. Bornarel signe deux monuments du canton, mais il est probable qu'il soit l'auteur d'autres, non signés. La maison Bornarel existe toujours. Les inscriptions commémoratives sont classiques : (telle commune) A SES ENFANTS MORTS POUR LA PATRIE, ou POUR LA FRANCE, ou AUX ENFANTS DE (telle commune) MORTS etc... A Parcieux et à Massieux, la dédicace est plus laconique : A NOS MORTS GLORIEUX. L'inscription de Toussieux s'adresse aux vivants : PASSANTS ! SALUEZ ET SOUVENEZ-VOUS, de même que celle du monument aux martyrs de la Résistance de Mionnay, qui rappelle les faits et est suivie d'un poème (annexe).
Calcaire ; pierre de taille ; granite (?) ; pierre de taille ; béton ; béton aggloméré ; marbre ; plaquis
Les monuments sont généralement érigés sur un espace public, petite place, cour de la mairie ou de l'église. Onze sont en calcaire local (gris, jaune, ou veiné) , un en granite (?) , trois en béton. Dix monuments, soit les deux-tiers, sont en forme d'obélisque, cinq seulement sont des stèles. Parmi ces derniers, deux sont des stèles à fronton (Massieux et Parcieux) , deux des stèles à gradins (Ars et cimetière de Reyrieux, celui-ci sommé d'une croix en fonte peinte) ; enfin, le monument aux martyrs de la Résistance de Mionnay, rectangulaire vertical en béton, est plaqué d'une stèle en marbre beige surmontée d'une croix de Lorraine, qu'entoure sur trois côtés un muret en béton portant huit bornes-stèles en marbre. Le décor, situé sur la face, reste assez sobre, associé à la liste des morts sur les stèles et deux obélisques seulement : celui de Mionnay (village) , et celui de Tramoyes qui a été inversé, le revers actuel portant la liste des morts de la guerre de 1914-1918 étant la face d'origine ; sur la face des autres obélisques, le décor est accompagné seulement de la dédicace. Sculpté dans la masse, il associe parfois plusieurs sortes de reliefs (gravé, relief méplat, bas-relief, demi-relief) ; des éléments rapportés en bronze complètent le décor des monuments de Misérieux (sur le côté droit) , Parcieux et Tramoyes. Cinq dédicaces, celles de Mionnay (martyrs de la Résistance) , Misérieux, Reyrieux (village) , Saint-André-de-Corcy et Tramoyes sont en relief méplat, les autres sont gravées, ainsi que les inscriptions et les noms des morts ; sauf à Civrieux et à Reyrieux (village) où elles occupent les côtés de l'obélisque lui-même, ces listes de morts sont placées généralement sur la face du soubassement des obélisques, et les morts de la guerre de 1939-1945, parfois ceux de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie, sont ajoutés sur les côtés du soubassement ou sur des plaques de marbre rapportées. Tous les monuments sont surélevés d'une plate-forme en pierre, avec ou sans emmarchement et, excepté quatre d'entre eux, entourés d'un enclos matérialisé par des bornes (4 pour les obélisques) presque toujours reliées par des chaînes ; ces bornes sont en forme d'obus à Civrieux, Parcieux, Rancé, Toussieux et au cimetière de Reyrieux.
Sculpture ; fonderie
Croix de guerre : symbole : patriotisme ; croix de Lorraine : symbole : patriotisme ; croix latine : symbole : mort ; couronne de laurier ; couronne ; couronne végétale ; monogramme ; casque ; épée ; drapeau ; canon ; obus ; trophée ; olivier ; palme ; feuillage ; coq ; étoile
Tous les monuments portent des emblèmes patriotiques, dont huit une croix de guerre et celui des martyrs de la Résistance (Mionnay) , une croix de Lorraine. Des trophées patriotiques ornent la base ou le sommet des obélisques : coq gaulois sur casque et roue de canon à Misérieux et à Rancé, drapeau en berne ou drapeaux croisés, associé (s) à une couronne d'olivier et un casque à Civrieux, à des branches de chêne, laurier et palme à Misérieux, à une couronne funéraire à Reyrieux (village) , à un faisceau de licteur à Saint-André-de-Corcy, ces deux derniers augmentés de branches de chêne et de laurier. Le trophée de Parcieux se compose plus simplement d'un casque et d'une couronne de laurier. La palme, qui se retrouve à Mionnay, Misérieux (sur le côté de l'obélisque) et Massieux (palmes croisées) , orne les monuments de Saint-Jean-de-Thurigneux et Toussieux, le coq et la couronne de chêne celui de Tramoyes, une croix, des guirlandes de laurier et des épées celui de Massieux, une croix tréflée et des rameaux d'olivier croisés celui de Sainte-Euphémie. Le monument du cimetière de Reyrieux remploie pour décor une croix latine en fonte, symbole à la fois funéraire et religieux.
Type obélisque,type stèle
Propriété publique
1988
© Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes
2004
Jourdan Geneviève
Dossier collectif
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