Église paroissiale ; abbaye ; prieuré ; chapelle
L'architecture religieuse médiévale du canton de Braine
Hauts-de-France ; Aisne (02)
Braine
Milieu 11e siècle ; 12e siècle ; milieu 13e siècle
16e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
Les édifices religieux les plus anciens sont élevés entre le milieu du 11e siècle et le milieu du 13e siècle, période de grand essor architectural dans la région située entre Soissons, Laon et Reims, sous l'influence des chantiers des cathédrales et des grandes abbayes, dont les chapitres sont souvent les gros décimateurs des paroisses. Le patronage aristocratique (Agnès de Braine, Raoul de Presles) et les fabriques à partir du 13e siècle, jouent un rôle considérable dans les campagnes de construction ou de transformation. La guerre de Cent Ans (Presles-et-Boves, Tannières) puis les guerres de Religion (Barbonval, Blanzy, Cerseuil, Jouaignes, Mont-Notre-Dame, Serval, Vauxcéré) sont souvent dévastatrices. Les périodes de paix sont marquées par des travaux de réparation et d'agrandissement, notamment au 16e siècle (Courcelles, Jouaignes, Longueval, Serval, Tannières, Viel-Arcy). D'autres églises sont construites (Mont-Saint-Martin, Vauxtin) ou reconstruites (Chéry-Chartreuve) à cette époque. La relative prospérité de l'Église aux 17e et 18e siècles se traduit par le renouvellement des bâtiments conventuels (Braine, Chartreuve) et les nombreux travaux d'aménagement et de décoration des édifices cultuels (Bazoches, Braine, Brenelle, Bruys, Courcelles, Dhuizel, Lesges, Lhuys, Paars, Serches, Tannières, Vauxcéré). Quelques façades sont remaniées (Acy, Bazoches, Cys-la-Commune). La Révolution française entraîne l'aliénation des biens du clergé. Le mobilier des églises est souvent enlevé ou détruit et les bâtiments conventuels sont démolis (Braine, Chartreuve, Saint-Thibaut). Le 19e siècle est une période de reconstitution du patrimoine religieux favorisant des campagnes d'embellissement des églises, parfois grâce à des paroissiens aisés (Courcelles, Paars, Saint-Mard). La plupart des églises anciennes sont très endommagées, voire détruites durant la Première Guerre mondiale. De nombreuses églises sont classées Monuments historiques dans l'immédiat après-guerre afin de bénéficier d'une restauration à l'identique. La Coopérative diocésaine de reconstruction des églises, dont l'architecte est Robert Chaleil, assure la renaissance de nombreuses églises paroissiales, y compris des édifices classés dont les architectes des Monuments historiques restent maîtres d'oeuvre, tel Lucien Sallez qui intervient sur de nombreux chantiers de restauration d'églises du canton.
Calcaire
Tuile ; ardoise
Plan allongé ; plan en croix latine ; plan massé
Voûte d'ogives ; voûte en berceau
Les églises et chapelles des 11e, 12e et 13e siècles forment un ensemble très cohérent avec façade en mur-pignon, nef plafonnée flanquée de bas-côtés plus bas (souvent ajoutés ou reconstruits ultérieurement) et choeur voûté d'ogives. On retrouve la plupart des caractères de l'architecture religieuse médiévale en Soissonnais : plan en croix latine (Bazoches-sur-Vesles, Blanzy-lès-Fismes, Braine, Cerseuil, Courcelles-sur-Vesle, Jouaignes, Lhuys, Paars, Saint-Thibaut, Presles-et-Boves, Vasseny, Vauxcéré, Viel-Arcy) , chevet plat (Barbonval, Blanzy, Bruys, Cerseuil, chapelle des Dames de Chartreuve à Chéry-Chartreuve, Courcelles, Couvrelles, Lesges, Lhuys, Longueval, Paars, Presles-et-Boves, Serval, Tannières, Vauberlin à Couvrelles, Vauxcéré) , abside semi-circulaire (Dhuizel, Glennes, Saint-Thibaut, Viel-Arcy) ou polygonale à partir du début du 13e siècle (Acy, Augy, Jouaignes, Saint-Mard, Serches, chapelle du Mont-de-Soissons à Serches, Vasseny) et niches d'autel au chevet (Bazoches, Merval) ou aux bras du transept (Bazoches, Dhuizel, Glennes, Lesges, Lhuys). La plupart des clochers repose sur la croisée du transept (Acy, Bazoches, Blanzy, Braine, Cerseuil, Courcelles, Couvrelles, Dhuizel, Glennes, Jouaignes, Lesges, Lhuys, Longueval, Paars, Presles-et-Boves) mais certains édifices modestes (Barbonval, Merval, Serval) sont pourvus d'un simple mur-clocher. De même, le riche décor sculpté des portails et des baies (Blanzy, Cerseuil, Courcelles, Couvrelles, Jouaignes, Lesges, Longueval, Paars, Presles-et-Boves, Saint-Mard, Vieil-Arcy) , des corniches (Jouaignes, Lesges, Lhuys) , de l'abside (Dhuizel, Glennes, Vieil-Arcy) ou des chapiteaux (Glennes, Jouaignes, Lesges, Lhuys, Merval, Tannières) témoigne d'une homogénéité semblable due à la diffusion d'un même vocabulaire formel et peut-être aux mêmes maîtres d'oeuvre. Par leur parti ambitieux, l'église abbatiale de Braine et l'église collégiale de Mont-Notre-Dame s'écartent de cette typologie pour se rapprocher du modèle des cathédrales de Soissons et de Laon dont elles subissent l'influence manifeste, notamment pour les façades. De nombreuses églises ont conservé des vestiges de leur mobilier et de leur décor anciens, mais plusieurs d'entre elles ont dû reconstituer leur mobilier et leur parure vitrée après la Première Guerre mondiale. Seules celles d'Augy et de Vasseny ont alors accordé une place à la peinture monumentale renaissante.
Peinture ; sculpture ; vitrail
2006
© Inventaire général
2007
Fournis Frédéric
Dossier thématique
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens